La génération Y sur le marché québécois du travail
Laurent
28-12 à 13:24
Hier sur les ondes de Radio-Canada j’ai entendu un reportage fort intéressant de Myriam Fimbry à l’émission Desautels sur la nouvelle réalité de l’entrée de la génération Y (moins de 30 ans) sur le marché du travail au Québec. Attention, ceci est une réalité nord-américaine et très québécoise, rien à voir avec ce que les jeunes peuvent vivre dans d’autres pays.
Les spécialistes des Ressources humaines n’hésitent pas à parler d’une nouvelle génération de diplômés qui sait ce qu’elle veut et surtout qui a ses exigences face à l’employeur. Comme il y a une pénurie de personnel dans bien des domaines, les jeunes travailleurs n’ont pas du tout le même comportement que les gens de la génération X (30 ans et +, avant les babyboomers ).
Afin d’en savoir plus, voici ces récents articles…
CITATION
Génération Y
Ils ont le gros bout du bâton
Karine Gagnon
Le Journal de Québec
15/03 11h25
Dans les hôpitaux, où la pénurie de main-d’oeuvre est déjà fort importante, les jeunes Y lorgnent vers les conditions de travail de leurs aînés et ne manquent pas de provoquer des frictions.
Au Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ), où ils représenteront dans cinq à six ans plus de la moitié de la main-d’oeuvre, les Y sont déjà fort nombreux et très convoités.
Comme le souligne Michel Boudreault, directeur des ressources humaines du CHUQ, ces jeunes sont dynamiques, passionnés de leur travail, très informés et très scolarisés. Ils veulent des défis, de la formation et veulent être engagés dans les décisions.
Ces jeunes ne veulent pas attendre 25 ans pour avoir un poste permanent de jour et souhaitent un horaire établi à l’avance afin d’organiser leur vie. «Ils ne veulent pas être pendus à l’autre bout du fil. Ils veulent partager les inconvénients avec leurs aînés», dit M. Boudreault.
En contre-partie, le partage entre travail et vie personnelle revêt pour eux une importance majeure et appelle aux compromis. Des compromis qui, vu la pénurie de main-d’oeuvre dans ce secteur, devront être réalisés d’ici peu.
Nombreuses embauches
«Nous avons embauché plus de 2000 jeunes depuis 1997-98 et nos projections nous montrent que nous devrons embaucher 10 000 personnes d’ici neuf ans, pour combler les départs à la retraite et autres», explique M. Boudreault.
S’il n’est pas question «de tout leur donner en débutant», comme le signale M. Boudreault, il y a moyen de modifier l’organisation du travail afin de «partager les inconvénients».
Syndicats interpellés
Déjà, des programmes ont été mis en place pour répondre aux besoins de ces jeunes, notamment afin de leur permettre de combiner études et travail et de suivre des programmes de formation divers. «Ces jeunes apprécient beaucoup la formation continue, précise M. Boudreault. Ils nous le demandent.»
Au cours des prochaines semaines, des pourparlers seront également entamés avec les représentants syndicaux de différents secteurs, dont les soins infirmiers, afin d’explorer de nouvelles possibilités.
Projets pilotes
«Nous avons des idées de projets pilotes sur une base volontaire. Ça devra faire l’objet de négociations, mais nous avons pensé à des projets de mentorat, notamment, et à des rotations d’horaires qui permettront aux jeunes de travailler plus souvent de soir et de jour. Il va falloir aussi penser à des formules pour permettre aux jeunes de prendre eux aussi des vacances en juillet et en août.»
M. Boudreault dit «qu’il y a loin de la coupe aux lèvres et que tout cela se fera graduellement. La pression se fera sentir encore plus au cours des prochaines années, où ils seront plus nombreux. Il est important d’y voir». Il précise que le taux de roulement du CHUQ est très bas chez les jeunes, soit autour de 5 %.
De plus, les moyens proposés ne coûteront pas plus cher, selon M. Boudreault. «C’est un investissement», insiste-t-il.
«Ils ont la passion de ce qu’ils font, mais pas la passion des heures supplémentaires, ajoute Pierre Lafleur, porte-parole du CHUQ. Mais qui sait, ce sont peut-être eux qui ont raison, l’avenir nous le dira.»
CITATION
Génération Y
Les employeurs à leurs pieds
Karine Gagnon
Le Journal de Québec
16/03 05h33
Les entreprises qui souhaitent séduire et attirer les jeunes «Y» doivent rivaliser d’astuces pour faire ressortir leur «p’tit côté sucré».
C’est aussi pour répondre aux aspirations de ces jeunes que l’entreprise a investi beaucoup d’argent, en 2005, pour aménager une cafétéria à leur goût, avec un café-terrasse. Un salon avec des postes Internet a été mis en place, de même qu’un gymnase avec des douches.
«Mais ça, c’est un peu comme la sauce. Ce n’est pas ça qui retiendra les jeunes, dit Christine Hébert, du service des ressources humaines. Il faut avant tout être très ouverts avec eux, leur donner du feedback et leur faire sentir qu’ils sont impliqués. C’est ça le véritable secret, parce que s’ils ne sont pas bien, ces jeunes ne resteront pas.»
Chez Industrielle Alliance assurance auto et habitation, de nombreux jeunes ont été recrutés en peu de temps, de 2000 à aujourd’hui. C’est que, pour cette période, le nombre d’employés de cette entreprise est passé de 60 à 380. Aujourd’hui, la moyenne d’âge se situe autour de 28 ans.
«Nous avons vite constaté que ces jeunes ont une vision et des valeurs différentes en règle générale. Il a fallu ajuster rapidement nos façons de faire et nos programmes, dit la porte-parole de l’entreprise, Suzanne Michaud. Je pense qu’on ne peut plus arriver avec de vieilles méthodes. Il faut faire preuve de souplesse et de créativité.
«Chez nous, on dit:»si t’as juste une ou deux heures de plus à nous donner, on va les prendre, ajoute Mme Michaud. Les gens peuvent aussi décider de prendre juste une demi-heure de dîner plutôt qu’une heure. On leur offre aussi des congés en échange de travail les soirs et les fins de semaine.«
Même la sauce
Signe des temps, depuis tout récemment, Mme Hébert ne porte plus le titre de «directrice des ressources humaines», mais bien de «directrice principale, développement du potentiel humain».
Employeur ou vendeur
Étant donné que bon nombre de jeunes ont été embauchés ces dernières années, la Fédération des caisses Desjardins a elle aussi dû revoir certains de ses programmes, à commencer par ses méthodes d’embauche, comme ses techniques d’entrevue.
«On se retrouve dans une situation où il faut non seulement parvenir à attirer le client, mais aussi l’employé, dit Léo Drolet, gestionnaire de la main-d’oeuvre. Il faut que tu vendes ton entreprise et l’entrevue d’embauche devient un échange.»
Il a également fallu mettre l’accent sur les programmes de formation, très appréciés par les «Y». «Il faut leur permettre de progresser au sein de l’entreprise. Ce sont des jeunes qui veulent monter vite, dit M. Drolet. Tu ne les laisses pas faire cinq ou six la même chose. Ils veulent des défis.»
«Ils sont vaillants, mais il faut être capable d’aller les chercher et de tomber dans leurs cordes», estime pour sa part Jimmy Jolicoeur, l’un des jeunes dirigeants d’Axiome Communications, boîte de publicité où se trouvent de nombreux «Y».
Ils veulent toujours apprendre, note M. Bérubé, mais pas les fins de semaine ni les soirs. Ils veulent de la formation sur leur temps de travail.«Il faut leur faire confiance, mais en même temps, ils ont besoin de plus d’encadrement que les jeunes de la génération qui les précède, les X.»
Un gros dossier dans le Journal de Québec : http://www2.canoe.com/archives/infos/dossiers/030315-120141.html
Leave a comment