Nous sommes plus en sécurité que nous pensons”
par lavosgienne le 19/3/2008
Voilà la traduction d’un des titres qui faisait la première page du journal cette semaine à Toronto.
Sur la liste de classement des cent villes les plus dangereuses au Canada, Toronto ne serait même pas classée dans les 20 premières. Toronto est à la 26 ième place sur la liste, loin derrière les autres centres urbains comme : Montréal, Vancouver, Calgary et Regina, cette dernière en tête de liste des villes les plus dangereuses.
D’après le classement, Regina, Saskatoon et Winnipeg sont les trois villes les plus dangereuses. D’après les statistiques, il y a 4,5 crimes par 100 000 personnes à Regina alors qu’il y a 1,8 crimes par 100 000 personnes à Toronto.
Les banlieues avoisinantes de Toronto comme : Halton, Peel, et la région de York sont dans les vingt premières places sur la liste des villes les plus sécuritaires.
La ville de Caledon au nord de Brampton a été nommée la communauté la plus sécuritaire.
Ce classement repose sur les statistiques des crimes au Canada en 2006, ce qui inclut : meurtres, viols, agressions sexuelles, vols de voitures, braquages et cambriolages. Ces résultats viennent des services de police municipaux des 100 villes ou régions comptant la plus large population.
D’après S.W un professeur en criminologie à l’Université de Toronto :
« Beaucoup de gens à Toronto pensent que la criminalité augmente et que la ville est bien plus dangereuse qu’elle ne l’était il y a 10 ou 15 ans. Mais le pourcentage des crimes à Toronto était plus élevé dans les années 70 qu’il ne l’est maintenant. » Il se plaint de ce phénomène de peur du voisinage due exclusivement aux médias qui se focalisent trop sur les crimes.
Alors Toronto, sécuritaire ou pas ? Je pense que oui… Après avoir vécu 8 ans ici, oui, je trouve qu’elle l’est.
Aujourd’hui je n’habite pas dans le plus beau des quartiers de la ville, mais ce quartier est en train de changer petit à petit. Je peux rentrer jusqu’à 1h du matin sans m’inquiéter, ensuite je prends mes précautions, s’il est trop tard je prends généralement un taxi.
Quand j’habitais à coté du parc de High Park, il m’arrivait de rentrer tard, certes, je marchais d’un pas rapide mais je n’ai jamais eu de souci.
Plusieurs fois, je me suis retrouvée en train de m’entraîner dans le parc (préparation pour mes courses à pied) à la tombée de la nuit vers 18 ou après 19h. Heureusement qu’il y a d’autres coureurs qui affrontent le froid en même temps que moi !
Il y a également une voiture de police à l’entrée du parc à partir d’une certaine heure, est-elle là pour le parc ou se cache-t-elle juste aux yeux des automobilistes de Bloor ? Je ne saurais dire mais c’est rassurant.
Par ailleurs, ce qui est paradoxal, c’est que j’ai moins peur d’aller courir dans le parc à la tombée de la nuit que d’aller courir dans la forêt de mon petit village en France…
Une seule fois, j’ai été confrontée à une scène de crime lors de ma première année à Toronto. Je travaillais les jeudi et samedi soirs dans le vestiaire d’une boîte de nuit. C’était sympa et les pourboires conséquents arrondissaient mes fins de mois.
Un certain samedi soir, à l’heure de fermeture, nous n’avons pas pu sortir de la discothèque. La police à l’extérieur avait mis en place un périmètre de sécurité.
Une fille et un garçon avaient été poignardés à la sortie. Je n’ai pas connu le motif car la semaine suivante je donnais ma démission !
Depuis ce malheureux évènement, je n’aime pas trop traîner à la sortie des discothèques, dans ce quartier situé principalement du Nord au Sud entre Richmond St West et Adelaide St West, et de l’Ouest à l’Est entre Peter St jusqu’à John St.
En 8 ans, la sortie des discothèques a bien changé, maintenant au croisement principal il y a 3 à 4 voitures de police, des policiers de la garde montée et des policiers à pieds qui gèrent la sortie des fêtards. L’heure de sortie me fait l’effet d’une fourmilière que l’on secoue, il y a du monde partout, on se croirait à l’heure de pointe au croisement de Yonge et King Street sauf que les trois-quarts des gens ont dépassé la limite d’alcool dans le sang.
Je me sens également en sécurité dans le métro, quand je vois des personnes qui somnolent avec leurs sacs à coté d’eux sans le moindre souci, j’hallucine car en France ou en Espagne le sac aurait déjà disparu…
Finalement, je suis devenue moins soucieuse ici qu’en France où j’ai toujours appris à faire attention à mes affaires.
Aujourd’hui je m’inquiète moins, je m’en suis rendue compte cet été en France. Je porte toujours mon sac en bandoulière du coté du dos, et les gens autour de moi n’arrêtaient pas de me dire de le mettre devant. Le « faire attention » à tout n’est plus trop dans mon vocabulaire depuis quelques années, je trouve les gens plus détendus ici, moins stressés.
Voilà, j’ai comparé le Canada à la France, impossible de comparer Toronto aux autres villes canadiennes car j’ai toujours habité à Toronto. Cela donne un aperçu de la sécurité qui règne en général au cœur de cette belle cité. Mais c’est mon point de vue, d’autres personnes ont peut-être une idée de la sécurité à Toronto qui est peut-être totalement différente de la mienne. En tout cas, j’aime toujours autant Toronto ! 26 ième ou pas… 😉
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