Malaise francophone
Curieuse
11-02 à 4:38
En ces temps doccultation parfois volontaire, parfois fortement souhaitée par certains pontes de la presse écrite et de certains milieux politiques où les mots français, langue, avenir, identité, sonnent comme des notions passéistes et révolues dune certaine arrière garde nostalgique et où seul le mot « nation » a encore droit de cité ayant reçu son tampon dapprobation « Canada no.1 », je vais tout de même me permettre un cri du cur issu de lindignation ressentie par les récents évènements de l’actualité québécoise.
Cest-à-dire les deux études cachées par le gouvernement Charest sur létat de la langue francaise au Québec et la nomination par la ministre responsable de la Charte de la langue française Christine St-Pierre, de madame Sylvia Martin-Laforge (directrice générale du Quebec Community Group Network (QCGN), groupe de pression anglophone qui a remplacé Alliance Québec) à la tête duConseil Supérieur de la langue francaise.
Pas besoin délaborer très longtemps sur ce dernier point, il parle de lui-mêmeSauf peut-être pour dire que jamais, même dans les élucubrations de la plus pure fiction, pourrait-on imaginer un scénario contraire, soit par exemple de mettre à la tête du Conseil pour lunité canadienne, une« séparatiste » notoire.
Laberration est totale. Et la nomination des plus insultanteMais, de dire la ministre, madame Martin-Laforge a parfaitement «le droit d’être contre la loi 101»
On savait le parti libéral à la solde dintérêts contraires au bien général de la population francophone (dont 85% ne votent pas pour eux), mais agir ainsi ouvertement relève de la plus pure arrogance.
Allons-y maintenant avec les deux études cachées à la population par le gouvernement actuel pour des raisons politiques. Les faits qui ont tout de même finit par ressurgir sont éloquents :
– Le pourcentage de Québécois francophones dans la province est maintenant sous la barre des 80% . Nous assistons à un recul historique du fait francais au Québec.
– Les Québécois francophones sur lîle de Montréal sont maintenant minoritaires. Montréal est désormais une ville majoritairement anglophone.
– Seulement le tiers des travailleurs montréalais utilisent seulement le français. 66% des montréalais utilisent maintenant langlais au travail.
– Nous sommes dans une période record dimmigration allophone au Québec. Or, ceux-ci optent majoritairement pour langlais comme langue parlée et ce en dépit des mesures de protection de la loi 101. De plus, le gouvernement actuellement en place prévoit daugmenter le flot dimmigrants de 45,000 personnes annuellement à 55,000 sans pour autant prévoir de mesures de protection additionnelles du francais même sil est prouvé que cette arrivée massive nuit directement au fait francais à Montréal..
Donc, a-t-on raison de sinquiéter de la survie du francais au Québec ?
Bien sûr que non, nous martèlent la brigade des faiseurs dopinion publique vouée à certains intérêts politiques et financiers.
La méthode dissuasive employée semble assez simple :
Minimiser les faits, en apaisant les préoccupations naissantes par des contre faits biaisés ou manipulés qui renverraient les inquiets à leurs oreillers de plumes.
Culpabiliser le bon peuple pour mieux le museler, lui qui de toute façon, devrait se précoccuper de mieux parler ce francais quil prétend défendre. Honte à lui!
Pour ce faire rien de mieux que dy aller à coups de reportages chocs sur la piètre qualité du francais parlé et enseigné dans notre système déducation. Difficile après daller demander aux immigrants de parler une langue si « abâtardie » Le procédé est habile, lhonnêteté discutableEt depuis quand faut-il être irréprochable pour avoir le droit de protéger son identité?
Faire croire au peuple quil est en « crise identitaire » alors quil se tue à répéter inlassablement depuis les débuts des accommodements raisonables il y a plusieurs années, son attachement profond et non-négociable aux trois bases primordiales de son identité, soit le francais, légalité des sexes et la laïcité des institutions.
Infantiliser les réactions indignées en les associants automatiquement à une trop grande émotivité, ou à lemportement habituel de la « gaugauche » hystérique
Bref, user de tous les moyens disponibles pour noyer le poisson et faire le moins de vagues possibles au sein de la population. Rien de moins que le traitement classique du musèlement dans toute sa splendeur. Je devrais relire Machiavel , il y a certainement un mot ou deux à ce sujet
La résultante est simple; si on fait part de notre inquiétude, on nous dit alarmiste. Si on se montre indigné, au mieux on est des émotifs, au pire des extrémistes nationalistes repliés sur eux-même et bien sûr, farouchement anti-anglophones(air connu entendu ad nauseam par les tenants dun certain fédéralisme méprisant, que ce soit sur ce forum ou ailleurs)
Mieux vaut alors aller voir pousser ses pâquerettes de serres ou regarder le Banquier, lentreprise étant moins risquée
Autre constat : depuis la déconfiture du P.Q. lors des dernières élections et la montée des conservateurs dans la région de Québec, on a limpression que le nouveau mot dordre chez les acteurs de la sphère publique (humoristes, immitateurs, auteurs-compositeurs-interprètes, animateurs, intellectuels, syndicalistes, blogueurs, chroniqueurs, éditorialistes) que ce nouveau mot dordre donc, serait de parler de nimporte quoi mais surtout pas du malaise actuel dans la population.
Les chiffres sont éloquents, le recul historique, et le silence dautant plus surprenant
On semble éviter soigneusement le sujet de létat du francais et du problème de limmigration pour des raisons que seuls les principaux intéressés semblent connaître. Une légère exception cependant; lallusion glissée au bye bye de RBO 2007.
On se croirait revenu au difficile temps de loccultation post référendaire.
Pourtant le malaise est là. Quoiquen disent certains. Certe sous-jacent, grondant, mal exprimé par ce mutisme des canaux habituels qui nous donnent une voix, mais bel et bien présent chez une très grande partie de la population francophone du Québec. Il ny a quà constater la grogne innépuisable suscitée par les accommodemments raisonnables, lappui massif donné au projet Marois et la remontée grandissante du Parti Québécois dans les sondages, pour sen assurer.
Reste à voir maintenant comment cette inquiétude se transformera en action significative. Probablement le plus simplement du monde, cest-à-dire lors dun vote massif pour un changement de gouvernement au prochaines élections provinciales.
Cest du moins, la grâce quon peut se souhaiter.
En attendant, il reste les actions individuelles de tous les jours qui se refléteront surtout par une insistance polie mais ferme pour lutilisation du francais dans toutes les sphères de la société. Chacun peut y apporter sa contribution et aucun effort nest vain. Le travail nous reviens à nous, Québécois francophones ou francophiles.
Ce qui est en train de se passer est dune importance capitale. Et jespère que vous, immigrants, ferez en sorte den saisir tous les enjeux pour pouvoir vraiment être en mesure de vous prononcer en toute connaissance de cause.
Ça, cest votre travail à vous.
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