Les garderies québécoises louangées
grizzli
30-11-2007 à 10:34
Grâce au système de garderies à 7$, la participation des femmes au marché du travail est meilleure au Québec que dans le reste du Canada, affirme une étude internationale de l’Organisation pour la coopération et le développement économique.
L’ancien projet québécois de congé parental de six mois avec une assurance-salaire plus élevée était d’ailleurs meilleur que le congé fédéral actuel d’un an.
La proportion de femmes avec enfants qui ont un emploi à temps plein est 10% supérieure au Québec par rapport au reste du Canada, calcule l’OCDE. L’écart dépasse 34% chez les mamans d’enfants de moins de trois ans.
« C’est important parce que plus une maman reste à l’extérieur du marché du travail, ou n’a qu’un emploi à temps partiel, moins ses perspectives de carrière et d’avoir un bon salaire sont bonnes «, explique en entrevue depuis Paris Mark Pearson, de l’OCDE, qui est l’un des auteurs du rapport. « Deux ou même trois ans, ce n’est pas grave. Mais si on a deux enfants, on arrive rapidement à cinq ou six ans, et avec ce genre de délai, il est très difficile de renouer avec la carrière et le salaire d’avant le premier enfant. On peut considérer qu’il s’agit d’un choix personnel. Mais vu le taux élevé de divorce et de séparation, les femmes qui mettent une croix sur leur carrière prennent un risque exagéré de se retrouver dans la pauvreté. Le gouvernement ne devrait pas les encourager en ce sens avec des politiques de soutien à la famille qui nuisent à l’employabilité des mères. »
Deux autres pays examinés par le rapport, la Finlande et la Suède, illustrent bien ce problème. Les mères finlandaises ont un congé de maternité payé pouvant aller jusqu’à trois ans. Or, elles ont beaucoup moins souvent un emploi (50% contre 70% pour la Suède, et 61% pour le Québec). « La Finlande avait le taux d’activité féminin le plus élevé au monde avant l’introduction de ce congé de maternité, dit l’économiste Pearson. La Suède n’est pas un paradis pour les parents, notamment parce que le système de garderies est très coûteux et très inflexible, mais les femmes ont davantage d’incitatifs à travailler. »
La flexibilité est d’ailleurs le talon d’Achille du Québec, particulièrement au niveau des garderies scolaires, avant et après les classes à l’école primaire. « Il faut davantage de flexibilité pour refléter les horaires de travail des parents, dit M. Pearson. C’est sûr que dans certains pays, c’est encore pire, avec des classes qui finissent à 14h sans activités par la suite. Mais commencer l’école avant 8h et finir peu après 15h, avec un encadrement très variable en fonction des écoles, c’est une situation que le Québec devrait améliorer. »
Le Québec dépense presque autant que la Findande, deux fois moins que la Suède, deux fois plus que le Royaume-Uni et cinq fois plus que le reste du Canada pour ses garderies (en proportion du PNB).
Est-il mieux d’avoir un tarif uniforme, ou de faire payer davantage les riches? « Le Québec ne devrait pas changer son système, dit M. Pearson. Évidemment, il y a quelque chose d’un peu révoltant à constater que les riches paient autant que les pauvres. Mais tout d’abord, c’est la même situation à l’école publique, et personne ne s’en formalise. Et puis il est loin d’être clair que les enfants pauvres y perdent au change. Ils sont ceux qui bénéficient le plus de garderies offrant des soins et un encadrement de bon niveau. Or, il est beaucoup plus facile d’assurer un bon niveau avec un système universel, plutôt qu’avec un système où chaque parent paie selon ses moyens. Dans ce type de système, on se retrouve souvent avec des ghettos de garderies excellentes dans les quartiers riches, et médiocres dans les quartiers pauvres. »
http://www.cyberpresse.ca/article/20071130…5/6685/CPACTUEL
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