De Laurent
C’est sans doute la première question à se poser lorsqu’on prend la décision de s’y installer. Même si parfois son choix est guidé par des motifs très personnels, je vous suggère d’en débattre.
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De Mowgli
bon, nous ne sommes pas français mais j’ouvre la discussion – on est européens de toute façon. Ici, c’est très clairement la qualité de vie qui nous attirés au Québec, et également l’ouverture du marché de l’emploi. Mon conjoint a voulu travailler dans une librairie en Belgique, a envoyé des tonnes de CV, et n’a jamais été embauché. A Montréal, un CV déposé dans la librairie de son choix (la plus proche de chez nous) = un boulot, temps partiel au départ, qui est ensuite devenu permanent avec des horaires vraiment confortables. Il n’aurait jamais eu ce genre de job en Belgique car trop diplômé , nous trouvons qu’il y a au Québec une flexibilité du marché de l’emploi qui manque en Belgique. Pour moi aussi, j’ai l’intuition qu’après mon contrat actuel, je pourrai trouver un emploi correspondant à ma formation (psychologue) alors qu’en Belgique j’ai chercher pendant plusieurs mois sans succès – faut dire que j’aurais gagné plus d’argent au chômage qu’en travaillant. Bref, ces possibilités professionnelles nous ont attirés.
L’autre attrait: la qualité de vie pour les familles. Premièrement l’accès à la propriété me semble plus aisé, en tout cas, nous venons d’acheter une maison car il y a ici une facilité à vendre et acheter en immobilier, alors qu’en Belgique, les frais sont tels que si tu achètes, tu achètes la maison de « ta vie ». Là on a acheté dans nos moyens, et on sait que ce n’est qu’une première maison, et que si on agrandit la famille on vendra, c’est tout! Ensuite le milieu de travail qui, il me semble, laisse plus de place aux loisirs (les horaires plus « courts », disons qu’en Belgique on finissait de travailler bcp plus tard en soirée, pas idéal si on a des enfants). Ensuite, les différentes activités familiales, les parcs, le fait que Montréal est une ville très verte et à échelle humaine.
Enfin, les relations humaines. Je sais que bcp se plaignent qu’il est difficile de se lier d’amitié avec les québécois. Nous sommes peut-être chanceux mais on ne l’a pas vécu (d’ailleurs ce soir on est invités à souper chez des parents qui ont leur fille à la même garderie que notre fils, c’est eux qui nous ont invités, donc des québécois dont la maison est soi-disant difficile d’accès, ben on n’en connait pas). Le côté relax des gens dans différents domaines (professionnel, commerces, etc). Le service clientèle aussi: ici en général, dans les services publics et les commerces les gens sont avenants, c’est très Nord-Américain mais moi j’aime ça le côté » le client est roi », par rapport aux magasins européens où les vendeuses te recoivent comme de la m…
Et enfin, les 4 saisons et les activités associées!
Rien ne dit qu’on ne rentrera pas en Europe dans quelques années, mais dans la situation actuelle, on sait que mes possibilités de trouver un emploi intéressant et bien rémunéré après mon contrat actuel sont bien plus élevées au Québec qu’en Belgique!
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De Ensaimada
Voilà un fil de discussion très, très intéressant, Laurent. Bravo pour cette initiative. J’espère que les gens y participeront activement.
Étant québécoise, je ne me prononcerai pas (mais n’en penserai pas moins ), mais je lirai les interventions avec beaucoup d’intérêt.
Et merci Mowgli pour ce premier témoignage.
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De Cherrybee
J’adhère en tous points à ce qu’écrit Mowgli. Pour nous, c’est principalement la qualité de vie et l’ouverture du marché de l’emploi. Nous habitions dans une région ou l’accession à la propriété se paie au prix fort, et les tarifs, dans le coin que nous avons choisi sont pratiquement diminués de moitié. Résultat, si on investit dans la maison québécoise le montant qu’on a récolté lors de la vente de la maison française, ben … on a 2 fois plus spacieux et plus beau.
Pour le travail, mon diplôme pas mal dévalué en France trouve ici un accueil des plus intéressants. J’ai trouvé également très rapidement un travail et, qui plus est bien mieux payé qu’en France.
L’opportunité, également de changer de voie professionnelle en recommençant une formation à n’importe quel âge, ou continuer ses études (je parle des niveaux les plus bas, style DEP ou DEC) sans rencontrer de moqueries au sujet de l’âge (expérience vérifiée dans mon entourage).
Et les relations humaines, y a pas photo! Il faut le temps de se faire des amis québécois, mais c’est tellement chaleureux!
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De tohonu
Ce que le Québec peut m’offrir ? J’avais un boulot en France et deux ou trois propositions au cas ou je souhaterai changer d’environnement de travail. La résidence de vie dans une région pas si mal coteé sorties extérieures — Arles et Aix en Provence — et accessibilité à différents spots de loisirs. Un logement sympa dans une ville tranquille — Arles –, alors oui qu’est-ce que le Québec pourrait m’offrir de plus ?
Je suis Mowgli dans sa description du monde de travail, non pour moi mais ce que je peux voir autour de moi.
Le coup de la librairie, c’est ma gamine qui l’a vécu. Elle dévore les livres avec plaisir, elle lit de tout et tu la mets dans un coin rempli de bouquins et avec des gamins et elle fera la lecture — en jouant les roles — avec entousiasme, elle est en mesure de conseiller pour tel ou tel livre … et malgré cela pas de librairies qui veulent l’embaucher en tant que’etudiante.A croire que les librairies préfèrent les vendeurs payés a coups de lance-pierre que quelqu’un qui est entousiaste dans ce qu’il fait. Le marché Québecois semble fonctionner différemment et sincèrement je pense qu’elle aurait une place ici sans difficulté.
Les maisons ou appartements ? C’est réellement une galère lorsque tu veux en acheter une ou en vendre une. Pas du coté des banques car lorsque tu n’a eu aucun soucis coté argent, elle te font de bons taux. C’est plus du coté des agences immobilières, du binome acheteur / vendeur. En résumé oui, il semble que lorsque tu fais un achat immobilier en France, Tu te lies pendant quelques années. Une fausse image peut-être mais rien ne donne une perception différente.
Le relationnel dans la vie de tous les jours, ici ou en France je ne vois pas la différence. J’ai toujours croisé des gens souriants et non agressifs — oui même à Paris –, les relations de travail étaient très sympa et amicales tout en étant professionelles. J’avais cette coupure « relations de travail – vie privee » qui fait que je ne suis jamais allé chez les collègues comme ils ne sont jamais venu chez moi.
Par contre le cote « client roi » je ne suis pas pour. Le service oui MAIS pas a se plier aux volontés — caprices ?? — du client. Si il a tort, il a beau être client il aura tort. Je ne vais pas m’aplatir devant un client chiant sous prétexte qu’il est client. Oui je sais que cela sera un problème ici où la discussion l’emporte avant tout mais causer 30 minutes pour arriver au même résultat qu’en causant 5 minutes, je ne suis pas pour.
Du coté France, même si tu as raison en tant que client on ne veut pas reconnaître cela et on ne fait rien pour te montrer que l’on est désolé de ce qui arrive (pour mon cas une voiture qui brûle 300 Km après être sortie du garage, le feu étant parti du coté qui avait été touché par le garage et ce dernier n’a jamais voulu reconnaître ses torts). Ici je pense que cela serait différent.
Alors pour le moment je réserve mon avis, mes idées, ma vision. Je regarde ce qui se passe autour de moi avec un oeil amusé et critique, une vision de grand gamin attardé en somme et de doux rêveur idéaliste
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De kjaerlighet
La possibilité de changer de métier en suivant un DEP, les salaires qui ne sont pas plafonner comme en france (ça c’est mon avis perso, mais en france je connait pas beaucoup de boites qui paie 30 € de l’heure quelqu’un avec un BEP….) et l’immobilier qui est quand même bien moins cher aussi….
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De Ensaimada
J’avais dit que je n’interviendrais pas … mais bon, pour ce qui est des salaires plafonnés, cela dépend beaucoup des endroits où l’on travaille, si l’on est ou non syndiqué.
Là où je suis, mon salaire est plafonné, et depuis bien longtemps. La seule augmentation à laquelle je peux prétendre est celle correspondant au coût de la vie … et cette année, nous aurons … 0,5 % … Wow ! Et le coût de la vie a augmenté bien plus que de 0,5 %.
@ Tohonu : j’ai bien aimé votre intervention.
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De sarbacan
Moi je ne suis pas encore au Québec et je ne suis pas français quoi que je réside en France depuis 15 ans :
+ flexibilité du marché de l’emploi , possibilité d’évoluer ( à condition d’etre patient , d’avoir le bon contact pour réseauter ) , les relations humaines pas trop compliquées , la qualité des universités
-Le froid , le système de santé , la retraite , la distance par rapport au pays d’origine et les femmes (trop dominatrices , il faudra que je pense à chercher ma dame au bled … )
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De Happymusher
Très bonne idée de topic
Mes 5 cents:
une culture où l’individu se prend en charge et qui est réellement égalitaire.de plus larges opportunités professionnelles quand je voudrais changer de métier (mobilité transverse, cours du soir, DRH plus ouverts) ….Anecdote caractéristique: j’étais au forum Destination Canada et j’ai changé plusieurs fois de jobs/secteurs, à peu près tous les 4 ans dans ma vie professionnelle. Commentaires des employeurs sur le forum: vous êtes adaptables, c’est positif etc…Une semaine après, autre contexte,discussion avec un DRH français, qui me dit , façon psy, « quand j’ai vu votre cv, je me suis dit que vous changiez trop souvent, avez-vous eu des problèmes ? »…le climat, les loisirs de plein air accessibles tout en ayant un job intéressant (en France, j’ai dû faire un compromis sur mon lieu de vie et je n’ai pas trop les moyens d’être tout le temps au contact de la nature)des logements plus abordables et à taille humaine. Je rêve juste d’avoir un 4 1/2, l’équivalent d’un T3 français, pour avoir une chambre/d’amis qui me servira d’atelier de peinture…A Paris, j’ai un placard à balais. Je peins dans ma cuisine…des horaires professionnels qui me permettent de faire autre chose le soir: m’investir dans ma communauté locale, faire du sport…Je suis assez mécontente des RTT/congés…car il servent surtout à compenser des semaines de 50 à 60 heures en s’échouant comme des baleines usées sur la plage .
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De redsoxs24
Oui en effet c’est intéressant de voir les différents points de vue, de ceux qui « s’imaginent » le Québec (dont je fais encore parti car je n’y ai pas passé beaucoup de temps pour le moment, quelques séjours plus au moins récents et je venais à Montréal régulièrement pour voir des concerts quand j’habitais dans le Massachusetts) et ceux qui le vivent actuellement ou l’on vécu. On a tous sa petite vision de rêve avant de partir, et compte tenu des sacrifices et de l’investissement que nécessite l’immigration, la déception est parfois au rendez-vous.
Je pense en effet que la dynamique d’emploi et d’évolution professionnelle sera meilleure au Québec et je ne serai pas contre reprendre quelques cours du soir pour me perfectionner dans quelques spécialités et progresser.
J’ai toujours beaucoup apprécié les relations sociales et la mentalité nord-américaine même si je connais d’avantage le Nord-est des USA qui est encore différent…je trouve les relations humaines plus simples chez les nord-américains (ca n’engage que moi…)
Pour ma part, grand amoureux de plein air, les chaussures de rando toujours prêtes dans le coffre de ma voiture, je decouvre au fil des témoignages que le Québec « coté nature » peut-etre parfois décevant (il faut payer pour avoir accès à tout les endroits « nature », beaucoup de lieux ruraux privés inaccessibles…) mais je me trompe peut-être…
A ce jour je suis encore vraiment partagé et je pense que cela sera une étape de quelques années pour moi, mais sait on jamais…en tout cas je sais déja que ca va etre plus dur pour y faire de la plongée régulièrement (une activité que je pratique ici en Alsace dans les lacs et gravières) et j’espere pouvoir prendre autant de plaisir à crapahuter dans les forets québécoises que dans les forêts alsaciennes ou en Forêt noire en Allemagne près de chez moi…
Après il y a une chose importante c’est la possibilité de se construire un avenir stable ou un petit patrimoine, semble t-il, quand on part sans fortune, sans parents qui peuvent vous pistonner, vous transmettre de l’immobilier ou des terres, ce qui est un peu obligatoire pour avoir sa place dans la région où je vis…et non je n’ai pas de parents vignerons…
Et si après tout ce n’étais qu’une envie de le vivre, de faire sa petite « conquête de l’ouest », chacun à son échelle?
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De fav1470
Bonsoir
on cherche tous plus ou moins la même chose
des perspectives d’emploi différentes, l’envie d’ un changement total de style de vie plus simple surtout pour mes enfants, je voudrais qu’ils vivent dans d’autres conditions que nous .
La découverte des grands espaces . etc etc ……..
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De Ensaimada
Très bonne remarque Kobbe. Car parfois, j’ai cru comprendre que les gens étaient rendus ici, mais n’avaient pas modifié leur profil. Cela peut prêter à confusion. Cependant, d’après certains commentaires, on a tout lieu de croire que les personnes sont bel et bien ici. Il me semble en effet difficile de parler de toutes les possibilités d’emplois, des occasions de grimper dans l’échelle, etc. … lorsqu’on a jamais connu le marché du travail québécois. Il y a une différence aussi entre le privé et le public. Et même si certaines règles doivent absolument être respectées dans l’embauche au public, j’ai vu encore récemment des choses qui m’ont fait bondir !
Le réseautage, c’est excellent … mais cela peut justement nuire à d’autres qui n’en ont pas. Ceux qui en ont (désolé de le dire) peuvent alors magouiller pour avoir un job que quelqu’un d’autre aurait pu et même dû obtenir. Étant en RH, je sais de quoi je parle.
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De tohonu
Je suis d’accord avec ce que tu ecris Ensaimada. Il est difficile de parler des possibilites d’emplois … sauf si c’est une idee que l’on se fait du marche de l’emploi quebecois, tu sais cette vision si connue que tout est possible en amerique du nord. Image vehiculee par les US et le reve americain et qui deteint sur son petit voisin economique.
Pour ce qui est des regles d’embauche dans le public et le reseautage au Quebec, c’est le couple magouille et piston en France . Serait-ce au Quebec une version plus politiquement correcte des memes expressions ?
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De Ensaimada
Je crois que oui … Il s’est passé des choses dans mon milieu de travail (syndiqué par ailleurs) … et cela m’a vraiment choquée. Un poste affiché, mais le gestionnaire connaît quelqu’un qu’il veut absolument. On affiche, on fait des entrevues, bref on perd du temps car au final, la personne tant désirée est embauchée.
Dans Le Devoir aujourd’hui, on parlait du taux de chômage qui a légère régressé au Canada, mais en analysant les données, on se rendait compte que c’était surtout à cause de l’Ontario qui a réussi à recréer des emplois et qui avait été la plus touchée par la crise. Beaucoup d’emplois temporaires et à temps partiel cependant. On y mentionnait aussi le fait que des milliers de jeunes âgés de 25 à 30 ans (donc souvent sortis de l’université) ne se retrouvent pas dans les statistiques car, découragés, ils auraient cessé de chercher… C’est d’ailleurs un article qu’il faudrait que je poste.
Comme tu le mentionnes, il y a une sorte de mentalité ou d’idée qui veut que tout soit possible au Québec; on se demande (et moi d’abord) pourquoi il y a tant de gens au chômage, au BS, tant d’itinérants, de gens qui mènent une vie de misère et ont de la difficulté à boucler les fins de mois. Si tout était si possible que cela, nous n’aurions pas tout ces problèmes inhérents à toute société dite riche.
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De Cherrybee
Je suppose que lorsqu’on dit que tout est possible, il faut entendre « le pire comme le meilleur ». En tout cas, je constate que mon expérience est tout à fait différente de celle d’autres forumistes.
Tout dépend effectivement du réseau que l’on possède, de l’investissement fourni dans la recherche d’emploi, d’une bonne part de chance…
En tout cas, un dénominateur commun, il faut beaucoup se bouger lors de sa recherche d’emploi et ne pas attendre que ça nous tombe tout cru dans le bec.
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De tohonu
CherryBee je pense sincerement que lorsqu’on dit « tout est possible .. » c’est uniquement dans un sens positif. Et cette idee que tout est possible, le changement de vie, l’evolution plus aisee dans le monde du travail … vient peut etre du fait qu’en tant qu’immigrant on a cette dynamique de changement en tete — ou est-ce que c’est parcequ’on a ceette maniere de penser le changement que l’on est immigrant ? la c’est le coup de la poule et de l’eoeuf — et comem on a deja experimente le changement de lieu de vie, de mode de vie … on continue avec le travail.
Cette idee que tout est possible est peut etre qussi reliee a l’imaginaire liee a l’experience des premiers imigrants ici. D’origine souvent modeste si ce n’est dans les plus pauvre, des aventuriers, des personnes voulant fuir un monde ou ils n’avaient pas leur place … et arrives aux Ameriques, ces personnes faisaient fortune, avaient plus de terre que leur anciens maitres, etaient libre.
Si je me fie a ce que j’entends, oui le marche du travail est plus fluide car tu peux commencer et terminer ton boulot comme cela, d’une poignee de mains ou d’un claquement de doigts. Et ce des deux cotes, employeurs comme employes donc oui cela participe a donner une image positive et vivante du marche du travail. Mais ce que l’on accepte — on en tant que francais et donc d’un poi nt de vue francais — et que l’on trouve normal de ce cote de la grande mare, on ne l’accepte pas en France. Cette meme liberte d’embauche ou de fin de contrat on ne le souhaite pas, sauf dans les dernieres annees avec le licenciment negocie.
Et la je peux croiser avec ce qu’ecrit Ensaimada, pourquoi tant de personnes qui sont sans emploi si il y a justement cette facilite de se mouvoir dans le monde du travail et des formations et cours ? Je ne vais pas parler ici des glandeurs professionnels, il y en a des deux cotes de la grande mare mais ils sont infimes. Je parle de ceux qui galerent, qui ne trouvent pas, qui sautent de petits boulotes en petits boulots. Si le « tout est possible .. » existait, ils ne seraient pas dans cette situation. Je ne pense pas qu’ils attendent tous que cela tombe tout cru ou qu’ils ne se bougeaient pas. De memoire ici tu as trouve un boulot qui te correspondait mieux, plus a ce que tu voulais faire, plus dans tes cordes, plus tout … par rapport a la France non ? Serait-ce a dire qu’en France tu ne te bougeais pas plus que cela pour trouver la meme chose ? Je ne pense pas, mais tu n’etais pas dans une optique d’immigration et de changement mais tu etais etablie en France, tout comme les Quebecois qui ne trouvent pas sont etablis ici, dans leur quartier, leur ville, leur region.
Bouger, changer, rebondir … cela demande de l’envie mais aussi — et surtout — des moyens financiers. COmbien ici seraient ceux qui ont vu, savent que tel ou tel boulot ils peuvent le faire mais devant le cout que cela represente d’aller postuler, reculent ? Par le vecu je peux te dire lorsque j’etais en France que oui des boultos mieux payes que celui que j’avaisj’en ai vu, j’ai tourne autour, et lorsque j’ai regarde combien il me fallait en monnaie sonnante et trebuchante pour simplement changer de region (logement, demenagement, voiture …) je stoppais tout car il y avait cette incertitude de tout emploi: engager de tels frais pour se retrouver sans job au bout de la periode d’essai . … Ce que je n’ai pas fait dans un pays, je l’ai fait ici — illogisme typiquement masculin, je prefere le mettre directement car comme cela c’est dit — sans plus me poser de questions. Mais est-ce lie a ce que le Quebec — ou Canada — peut offrir ou est-ce lie a la maniere de voir et penser ce qui nous entoure ?
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De Happymusher
Effectivement, bien vu, bien analysé et très intéressant
Je crois que si on se bouge autant dans cette dynamique d’immigration, c’est peut-être aussi parce que le jeu en vaut la chandelle: on trouve peut-être dans le Québec, dans certains coins du Québec, dans sa culture un optimum entre emploi et qualité de vie, entre risque et opportunité, que l’on ne trouve pas en France à cause de sa politique de l’emploi Sécuri-rigide et du désert français hors Paris où tu dois choisir entre nature grandiose et emploi…
Ce luxe des grand-espaces, tu vois des endroits charmants comme Radisson, (j’ai un pote qui vit là-bas et qui zigouille tout ce qui passe pour les transformer en civet ou grillade), ça ne se trouve qu’au Québec…
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De green20770
En tant qu’ignorant du fonctionnement de l’acces a l’emploi au Quebec/Canada, je pense que l’immigrant est pret a faire plus de sacrifices en termes de mobilite ou pour pourvoir un poste qui ne lui correspondra pas forcement a sa formation, parce qu’il a la conviction qu’il pourra evoluer de toutes facons (a tord ou a raison) beaucoup plus vite que dans son pays d’origine.
C’est d’autant plus vrai en France ou chercher un boulot faiblement paye sera plus defavorable que de rester sur son indemnisation chomage peut-etre plus remuneratrice. Donc on se bouge moins. Et puis on sait qu’en France les perspectives d’evolution sont beaucoup moins dynamiques qu’en Amerique du Nord.
Just my 2 cents.
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De Ensaimada
@ Tohonu : commentaires très, très intéressants, qui méritent réflexion.
On pourrait faire court et effectivement dire que si des Français n’ont pas trouvé le bon boulot en France, c’est qu’ils ne faisaient pas les efforts nécessaires. Et on pourrait dire exactement la même chose des Québécois … Sauf que la vie, le hasard, la chance, peuvent ou non être de notre côté.
Que penser des 300 employés de Shell qui perdaient leur emploi cette semaine. Souvent, ces hommes ont travaillé là toute leur vie ou presque. Leur formation, c’est là qu’ils l’ont eue … leur expérience, c’est là qu’ils l’ont acquise. Ils travaillent (ou travaillaient) dans un domaine bien particulier. Ce savoir, ces connaissances seront-elles transférables ? Certainement pas dans une autre raffinerie, car elles ferment toutes. Alors le type de 40, 45 ans, père de famille … il va retourner sur les bancs de l’école ? Ce n’est pas tout le monde qui a les aptitudes pour aller étudier au cégep ou dans un collège quelconque. Il va s’improviser serveur aux Trois Brasseurs ? Qu’est-ce qu’il va faire une fois le chômage terminé ?
Ce ne sont pas juste 300 personnes touchées, ce sont 300 familles !
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De Happymusher
Moi je vois les copains déjà installés eh bien, il y a en beaucoup qui sont venus au Québec parce qu’en France, c’était un peu no future dans leur profession (chimie, méca, restauration) alors qu’au Québec, non seulement ils ont du boulot, le choix , mais en plus, ils sont super valorisés et accèdent rapidement à des postes intéressants qu’ils n’auraient jamais pu avoir en France à cause des « castes » locales . Ils ont tous des jobs qui en France n’auraient pas permis d’être proprio (a fortiori d’une maison) alors qu’ici c’est le petit pavillon…C’est quand même plus plaisant de se siroter une Maudite sur le deck en regardant leurs enfants jouer dans le jardin que de gémir dans un mouchoir de poche parisien nan ?
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