De Laurent
Hausse de 683 %
Les salaires en heures supplémentaires ont bondi chez les infirmières auxiliaires
HÉLOÏSE ARCHAMBAULT
JOURNAL DE MONTRÉAL, PUBLIÉ LE: LUNDI 04 JUIN
Les salaires consentis en heures supplémentaires ont connu des augmentations spectaculaires depuis cinq ans chez les infirmières auxiliaires et les préposés aux bénéficiaires. Les CSSS disent ainsi pouvoir réduire la main-d’œuvre indépendante.
Les salaires consentis en heures supplémentaires aux infirmières auxiliaires et aux préposés aux bénéficiaires ont littéralement explosé depuis cinq ans, à Montréal.
La pire augmentation a été notée au CSSS d’Ahuntsic et Montréal-Nord, où la masse salariale consentie pour ces heures aux infirmières auxiliaires a bondi de 683 %, passant de 45 032 $ en 2007-2008, à 352 445 $ en 2011-2012.
Bonds importants
La hausse est aussi spectaculaire au CSSS Cavendish, où le coût des heures supplé-mentaires des préposés aux bénéficiaires est passé de 47 813 $ à plus de 300 791 $ depuis 2007. Dans plusieurs autres CSSS, ces salaires ont plus que doublé (voir tableau).
Le Journal a obtenu ces données des 12 CSSS de l’île de Montréal en vertu de la Loi d’accès à l’information.
Elles comprennent donc les heures supplémentaires réalisées dans tous les centres de santé (hôpitaux, centres d’hébergement de soins de longue durée, CLSC, etc.)
Questionnées à ce sujet, la plupart des directions de CSSS expliquent ces hausses par un changement de philosophie qui vise à réduire le recours à la main-d’œuvre indépendante (MOI).
Meilleurs soins
«?Avant, on faisait appel à la main-d’œuvre indépendante, mais ce sont les préposés qui souhaitaient faire du surtemps. Alors pour répondre à leur souhait, et pour le bénéfice de la clientèle, on leur offre les heures?», explique Estelle Zehler, conseillère en communications au CSSS d’Ahuntsic et Montréal-Nord.
Du côté du CSSS Saint-Léonard-Saint-Michel, ce virage a permis de réduire de plus de 50 % le recours à la MOI au cours des dernières années.
«?On aime mieux offrir le temps supplémentaire à nos employés puisqu’ils connaissent le milieu, donc la qualité des soins est meilleure, indique Monique Deslongchamps, conseillère en communications au CSSS Saint-Léonard-Saint-Michel.
Par contre, personne n’est obligé d’en faire, c’est sur une base volontaire.?»
Or, pendant que ces deux catégories d’emploi connaissent des hausses spectaculaires, les heures supplémentaires réalisées par les infirmières n’ont pas suivi cette cadence.
Au CSSS Dorval-Lachine-LaSalle, elles ont même diminué, passant de 1,5 million de dollars en 2007-2008 à 1,2 million l’an dernier.
Pénurie
D’ailleurs, plusieurs CSSS avouent que le manque de personnel est en cause pour expliquer ces écarts.
«?C’est en lien direct avec la pénurie, avoue Danielle Bourque, directrice des ressources humaines au CSSS Lucille-Teasdale. On a dû mettre en place plusieurs stratégies, notamment d’offrir du surtemps aux infirmières auxiliaires sur une base volontaire.?»
Pour pallier à la pénurie, le CSSS Saint-Léonard a même embauché 25 % plus d’infirmières auxiliaires depuis 2008.[/font]
«?On a dû réorganiser le travail, dit Monique Deslongchamps. On ne peut pas déléguer tous les actes des infirmières aux auxiliaires. Mais quand c’est possible, c’est une option qui est prise.?»
source : http://www.journaldemontreal.com/2012/06/04/hausse-de-683-
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