De Cherrybee
Clara G., 20 ans, « mauvaise citoyenne », explique à son président pourquoi elle aimerait s’expatrier.
« Monsieur le Président de la République,
D’abord, je me présente : Clara G., 20 ans, étudiante en deuxième année d’histoire à la Sorbonne. Si je vous écris, c’est pour vous expliquer pourquoi j’aimerais faire ma vie ailleurs qu’en France. Comme une majorité de jeunes Français, d’ailleurs, à en croire les résultats de ce sondage Viavoice pour W-Cie publié en avril. A la question : « Si vous le pouviez, aimeriez-vous quitter la France pour vivre dans un autre pays ? », 50 % des 18-24 ans et 51 % des 25-34 ans ont répondu oui, contre 22 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans.
Vous voyez, les temps changent. Mes grands-parents soixante-huitards avaient eu la tentation de la révolution, j’ai la tentation de l’expatriation. Mes grands-parents, qui coulent aujourd’hui une retraite heureuse dans leur petite maison de campagne du Limousin, rêvaient de transformer la société française, je ne songe qu’à la fuir.
Cela va sans doute vous choquer, mais d’abord pour des raisons fiscales. Pas les mêmes que Jérôme Cahuzac, je vous rassure, mais simplement parce que je n’ai pas envie de travailler toute ma vie pour payer des impôts dont une bonne partie ne servira qu’à honorer les 1 900 milliards d’euros de dettes que votre génération nous a aimablement légués en héritage. Si ces emprunts avaient au moins servi à investir et préparer l’avenir du pays, si j’avais l’impression de pouvoir en profiter un peu, cela ne me poserait aucun problème de les rembourser. Mais ils ont seulement permis à votre génération de vivre au-dessus de ses moyens, à s’assurer une protection sociale généreuse à laquelle je n’aurai pas droit. A s’offrir des vies, j’allais dire « pépères », mais j’ai peur que le mot vous froisse.
Mon travail et mes impôts vont devoir également payer vos retraites que vous n’avez pas pris la peine de constituer, et puis aussi tous les frais de santé et de dépendance de toutes ces personnes âgées que vous allez devenir et qui, dans moins de vingt ans, seront majoritaires dans le pays. Du coup, que me restera-t-il comme argent pour vivre convenablement et élever mes enfants ? J’ai lu il y a quelques jours une étude de l’économiste Patrick Artus qui m’a fait un peu froid dans le dos : « Avec la faiblesse de la croissance potentielle et compte tenu du vieillissement démographique,écrit-il,les jeunes français ont la perspective de subir une stagnation continuelle de leur pouvoir d’achat pendant leur vie active. » Avouez que ce n’est pas un projet de vie très réjouissant.
Mais le plus déprimant, c’est de savoir très exactement de quoi sera faite ma vie si je reste en France. Une fois mes études terminées, une fois mes beaux diplômes inutiles obtenus, je rejoindrai sans doute d’abord les rangs fournis des jeunes chômeurs avant d’enquiller pendant des années les stages et les CDD. Je serai, comme le disent les spécialistes, je crois, la « variable d’ajustement » d’un marché du travail qui a choisi délibérément d’exclure les jeunes pour protéger les salariés en CDI bien en place. Avec ces petits boulots précaires et mal payés, il me sera impossible de convaincre un banquier de m’accorder un prêt immobilier pour m’acheter un appartement à Paris. Et si jamais, par une sorte de miracle improbable, je venais à gagner beaucoup d’argent, je sais d’avance que non seulement je devrais en reverser l’essentiel au fisc, mais que cela me vaudrait aussi l’opprobre général de mes concitoyens et votre mépris personnel.
Voilà pourquoi, Monsieur le Président, je songe à quitter la France. Pourquoi aussi votre – au demeurant charmant – ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, devrait moins se préoccuper des dangers de l’immigration que des menaces de l’émigration de la jeunesse du pays. Je partirai où ? En Allemagne peut-être, dont vous dites tant de mal, mais qui a l’air d’être un pays qui a confiance en lui. Ou alors plus loin, au Canada, en Australie. Ou dans un pays en développement. En Afrique, pourquoi pas ?
Car – c’est aussi ce qu’indiquait le sondage Viavoice – je suis comme l’ensemble des jeunes Français. Je ne vois pas du tout la mondialisation comme une menace, mais plutôt comme une chance. Mais ce n’est sûrement pas dans une France qui fait tout pour s’en protéger, où vos ministres et camarades socialistes passent leur temps à dire qu’elle constitue un mal absolu, que je vais pouvoir en profiter. Alors, oui, j’ai envie d’aller vivre dans un pays où il y a de la croissance, où les salaires augmentent, où être riche n’est pas considéré comme un péché mortel, un pays surtout où l’on a le sentiment à la fois individuel et collectif que demain sera meilleur qu’aujourd’hui.
Vous me direz que je manque du sens le plus élémentaire de la solidarité nationale, que je suis affreusement matérialiste et parfaitement égoïste. C’est sans doute un peu vrai. Mais mon égoïsme n’est rien en comparaison de l’égoïsme dont ont fait preuve vos prédécesseurs et vous-même, qui avez sacrifié notre génération en gaspillant l’argent public pour ne pas avoir à prendre de décisions difficiles.
Je me disais quand même, Monsieur Hollande, que vous alliez faire « bouger les choses », que vous alliez redonner un peu d’espoir à une jeunesse qui ne peut pas s’en passer. Je m’aperçois aujourd’hui qu’en fait, malgré vos grands discours enflammés sur les jeunes, en un an la France a vieilli de dix ans. Qu’elle se rabougrit, se fige, se crispe, s’aigrit à toute vitesse. Quel dommage ! Quel gâchis !
Voilà ce que tenait à vous dire, Monsieur le Président, la mauvaise citoyenne que je suis et l’expatriée qu’il me tarde d’être. »
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/pierre-antoine-delhommais/lettre-d-une-etudiante-a-francois-hollande-02-05-2013-1662146_493.php
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De felipe
Clara G., 20 ans, « mauvaise citoyenne », explique à son président pourquoi elle aimerait s’expatrier.
« Monsieur le Président de la République,
D’abord, je me présente : Clara G., 20 ans, étudiante en deuxième année d’histoire à la Sorbonne. Si je vous écris, c’est pour vous expliquer pourquoi j’aimerais faire ma vie ailleurs qu’en France. Comme une majorité de jeunes Français, d’ailleurs, à en croire les résultats de ce sondage Viavoice pour W-Cie publié en avril. A la question : « Si vous le pouviez, aimeriez-vous quitter la France pour vivre dans un autre pays ? », 50 % des 18-24 ans et 51 % des 25-34 ans ont répondu oui, contre 22 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans.
Vous voyez, les temps changent. Mes grands-parents soixante-huitards avaient eu la tentation de la révolution, j’ai la tentation de l’expatriation. Mes grands-parents, qui coulent aujourd’hui une retraite heureuse dans leur petite maison de campagne du Limousin, rêvaient de transformer la société française, je ne songe qu’à la fuir.
Cela va sans doute vous choquer, mais d’abord pour des raisons fiscales. Pas les mêmes que Jérôme Cahuzac, je vous rassure, mais simplement parce que je n’ai pas envie de travailler toute ma vie pour payer des impôts dont une bonne partie ne servira qu’à honorer les 1 900 milliards d’euros de dettes que votre génération nous a aimablement légués en héritage. Si ces emprunts avaient au moins servi à investir et préparer l’avenir du pays, si j’avais l’impression de pouvoir en profiter un peu, cela ne me poserait aucun problème de les rembourser. Mais ils ont seulement permis à votre génération de vivre au-dessus de ses moyens, à s’assurer une protection sociale généreuse à laquelle je n’aurai pas droit. A s’offrir des vies, j’allais dire « pépères », mais j’ai peur que le mot vous froisse.
Mon travail et mes impôts vont devoir également payer vos retraites que vous n’avez pas pris la peine de constituer, et puis aussi tous les frais de santé et de dépendance de toutes ces personnes âgées que vous allez devenir et qui, dans moins de vingt ans, seront majoritaires dans le pays. Du coup, que me restera-t-il comme argent pour vivre convenablement et élever mes enfants ? J’ai lu il y a quelques jours une étude de l’économiste Patrick Artus qui m’a fait un peu froid dans le dos : « Avec la faiblesse de la croissance potentielle et compte tenu du vieillissement démographique,écrit-il,les jeunes français ont la perspective de subir une stagnation continuelle de leur pouvoir d’achat pendant leur vie active. » Avouez que ce n’est pas un projet de vie très réjouissant.
Mais le plus déprimant, c’est de savoir très exactement de quoi sera faite ma vie si je reste en France. Une fois mes études terminées, une fois mes beaux diplômes inutiles obtenus, je rejoindrai sans doute d’abord les rangs fournis des jeunes chômeurs avant d’enquiller pendant des années les stages et les CDD. Je serai, comme le disent les spécialistes, je crois, la « variable d’ajustement » d’un marché du travail qui a choisi délibérément d’exclure les jeunes pour protéger les salariés en CDI bien en place. Avec ces petits boulots précaires et mal payés, il me sera impossible de convaincre un banquier de m’accorder un prêt immobilier pour m’acheter un appartement à Paris. Et si jamais, par une sorte de miracle improbable, je venais à gagner beaucoup d’argent, je sais d’avance que non seulement je devrais en reverser l’essentiel au fisc, mais que cela me vaudrait aussi l’opprobre général de mes concitoyens et votre mépris personnel.
Voilà pourquoi, Monsieur le Président, je songe à quitter la France. Pourquoi aussi votre – au demeurant charmant – ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, devrait moins se préoccuper des dangers de l’immigration que des menaces de l’émigration de la jeunesse du pays. Je partirai où ? En Allemagne peut-être, dont vous dites tant de mal, mais qui a l’air d’être un pays qui a confiance en lui. Ou alors plus loin, au Canada, en Australie. Ou dans un pays en développement. En Afrique, pourquoi pas ?
Car – c’est aussi ce qu’indiquait le sondage Viavoice – je suis comme l’ensemble des jeunes Français. Je ne vois pas du tout la mondialisation comme une menace, mais plutôt comme une chance. Mais ce n’est sûrement pas dans une France qui fait tout pour s’en protéger, où vos ministres et camarades socialistes passent leur temps à dire qu’elle constitue un mal absolu, que je vais pouvoir en profiter. Alors, oui, j’ai envie d’aller vivre dans un pays où il y a de la croissance, où les salaires augmentent, où être riche n’est pas considéré comme un péché mortel, un pays surtout où l’on a le sentiment à la fois individuel et collectif que demain sera meilleur qu’aujourd’hui.
Vous me direz que je manque du sens le plus élémentaire de la solidarité nationale, que je suis affreusement matérialiste et parfaitement égoïste. C’est sans doute un peu vrai. Mais mon égoïsme n’est rien en comparaison de l’égoïsme dont ont fait preuve vos prédécesseurs et vous-même, qui avez sacrifié notre génération en gaspillant l’argent public pour ne pas avoir à prendre de décisions difficiles.
Je me disais quand même, Monsieur Hollande, que vous alliez faire « bouger les choses », que vous alliez redonner un peu d’espoir à une jeunesse qui ne peut pas s’en passer. Je m’aperçois aujourd’hui qu’en fait, malgré vos grands discours enflammés sur les jeunes, en un an la France a vieilli de dix ans. Qu’elle se rabougrit, se fige, se crispe, s’aigrit à toute vitesse. Quel dommage ! Quel gâchis !
Voilà ce que tenait à vous dire, Monsieur le Président, la mauvaise citoyenne que je suis et l’expatriée qu’il me tarde d’être. »
Bah elle a fait des études gratuites en histoire, elle les aurait fait au Québec elle n’aurait pas choisi histoire par ce qu’elle aurait dût payer …(15000$).
» rejoindrai sans doute d’abord les rangs fournis des jeunes chômeurs avant d’enquiller pendant des années les stages et les CDD »
– Tu connais un pays au monde qui signe beaucoup de permanents à 20ans-25ans … en histoire ? À 20ans elle est diplômée universitaire, au Québec il faut en plus passer par le Cegep.
« Vous voyez, les temps changent. Mes grands-parents soixante-huitards avaient eu la tentation de la révolution, j’ai la tentation de l’expatriation. Mes grands-parents, qui coulent aujourd’hui une retraite heureuse dans leur petite maison de campagne du Limousin, rêvaient de transformer la société française, je ne songe qu’à la fuir. »
-La facilité… classique, comme ton pays te le permet, aides bourses, passeport passe-partout, ententes assurance santé, ententes sur les diplômes…
« Mon travail et mes impôts vont devoir également payer vos retraites que vous n’avez pas pris la peine de constituer, et puis aussi tous les frais de santé et de dépendance de toutes ces personnes âgées que vous allez devenir et qui, dans moins de vingt ans, seront majoritaires dans le pays. Du coup, que me restera-t-il comme argent pour vivre convenablement et élever mes enfants ? »
-Bah ouai c’est ça une société, le problème du déséquilibre c’est de la faute de tes grands parents bobos qui ont arrangé la société pour eux. C’est a eux que tu dois écrire. Mais Les 68ares ont fait des 68ares… je me plaints, je prends, je prends et je prends encore.
Ils ont voulu réformer 50 fois le régime de retraites dont bénificient tes grands parents boomers … la pire génération. T’as marché contre les retraites contre le CPE téléguidé par la génération de tes grands parents.
Vide rien une complainte. D’ailleurs l’allusion à l’affaire cahusac prouve le manque d’argument. La jeunesse si docile et parnurgienne.
L’autoflagélation, la prise en pitié est devenu un vrai sport.
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De claire682
Ça semble être une lettre fictive, écrite par un journaliste en fait …
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De Miss Cerise
D’un coté je trouve ça un peu ingrat. Elle bénéficié de pas mal de trucs – santé, éducation etc – le prix des études universitaires, allo… Et le coté « bou hou si je deviens riche je devrais payer des impôts » franchement c’est la vie ma cocotte, et le prix à payer pour une société un minimum égalitaire. D »autant que d’ici là ça pourrait avoir changé, je ne m’empêcherais de devenir riche parce que peut-etre que dans dix ans la gauche serait au pouvoir et je devrais payer. Sans compter qu’effectivement les études d’histoire ne mènent pas vraiment en ligne directe à un emploi (bon ok moi j’ai fait un bac en sciences humaines qui servait « à rien » – mais j’avais un plan 🙂 )
Ce que je comprends en revanche, c’est le sentiment que rien ne va nulle part, que les perspectives pour les jeunes en général sont franchement bof et que ça ne donne pas envie de se décarcasser pour redresser la situation. C’est dommage parce que je crois qu’avec un peu de vision et d’enthousiasme ça pourrait le faire, mais c’est vrai que la culture institutionnelle en France n’incite pas vraiment à faire bouger les choses.
Honnêtement je crois qu’en France on est un peu les spécialistes de se dire que tout va mal et qu’on ne peut rien faire. C’est cliché mais j’ai l’impression qu’ici même quand ça va mal les gens ont toujours l’impression que ça va s’arranger il faut se bouger (en général hein, il y a des cas partout).
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De galactus
Elle rale parce qu’un jour elle aura à payer des impots, alors que pour le moment elle profite d’une très bonne education universitaire et un excelente systeme de santé payés à 100% avec les impots de ses concitoyens? Halucinant.
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De Cherrybee
C’est vrai que nous, on a immigré pour tout à fait autre chose 😉
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De Blueberry
Pour pouvoir payer des impôts encore faudrait-il travailler, ce qui est globalement mal parti pour les étudiants ou les jeunes diplômés…et les autres.
Des milliers de Français immigrent ou s’expatrient chaque année, je ne vois pas où est le problème.
Y-a-t-il vraiment besoin de monter cela en épingle et d’en faire un article en quête de sensationnel?
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De Kweli
Pour pouvoir payer des impôts encore faudrait-il travailler, ce qui est globalement mal parti pour les étudiants ou les jeunes diplômés…et les autres.
Des milliers de Français immigrent ou s’expatrient chaque année, je ne vois pas où est le problème.
Y-a-t-il vraiment besoin de monter cela en épingle et d’en faire un article en quête de sensationnel?
Quoi? Tu n’as pas écrit à Sarko pour lui dire que tu partais?
En voilà une qui a pas d’allure 😛
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De Blueberry
Quoi? Tu n’as pas écrit à Sarko pour lui dire que tu partais?
En voilà une qui a pas d’allure :tongue:
Je n’aurai pu, je suis partie avant qu’il soit élu 😉 .
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De vista
Le Point a publié cette semaine une lettre ouverte d’une certaine Clara, 20 ans, étudiante en histoire à la Sorbonne, à destination de François Hollande. Clara veut quitter la France, pour des raisons qu’elle détaille dans cette missive. On vous laisse en prendre connaissance, avant de revenir lire la réponse de Marie-Charlotte.
Chère Clara,
Je n’ai pu m’empêcher de réagir en lisant ta lettre, étant donné que tu t’inscris dans une majorité de jeunes français dans laquelle je me reconnais également. J’ai 26 ans, ayant terminé mes études je te confirme que ce qui t’attend après le diplôme sont bien quelques années de galère à enchaîner les stages ou les CDD. Ne nous voilons pas la face, l’insertion dans le monde professionnel est une étape difficile. Ici comme ailleurs, du reste, ne te fais pas trop d’illusions.
Cette vérité est la seule concession que je t’accorderai. Parlons d’abord fiscalité, puisque c’est ce point qui semble motiver ton expatriation. Comment, tu n’as pas l’impression de profiter, ne serait-ce qu’un peu à te lire, du fruit de nos impôts ? Tu n’as donc jamais été hospitalisée, ni toi ni aucun membre de ta famille. Ils ont toujours été en pleine santé, ceux qui ne travaillent pas ou plus vivent de leurs économies personnelles. Non ? Certes, dans ce cas tu n’es pas le bénéficiaire direct des avantages sociaux “pépères” que tu dénonces, mais tu vois où je veux en venir : tu es tout de même concernée.
Tu nous dis être en deuxième année d’histoire à la Sorbonne ! Sais-tu que certains actifs trouvent aussi injuste de payer tes études que toi de payer leur future retraite ? Moi je préfère y voir un pacte intergénérationnel : ils ont investi pour moi, je paierai pour eux plus tard. On peut bien sûr discuter de la justice d’un tel système, le comparer à d’autres. Peut être as-tu été scolarisée dans le privé, peut-être ta famille aurait-elle eu les moyens de t’envoyer faire des études supérieures sans aucune aide de l’Etat, ni abattement fiscal, ni allocation familiale, ni scolarité gratuite. Garde à l’esprit que dans ce cas, tu n’appartiendrais pas du tout à la majorité des jeunes comme tu l’écris, mais bien à une extrême minorité. (Au passage, ne crois pas si naïvement qu’un CDI suffise à s’acheter un appartement à Paris. Il s’agit également d’un privilège accessible à une extrême minorité. Mais réguler le cours de l’immobilier reviendrait à accepter un niveau d’interventionnisme radicalement opposé à ton discours, je ne pense donc pas que tu souhaites cette solution.)
Tu vois qu’en France, le tableau n’est pas aussi noir que tu ne le dépeins. J’attends avec impatience tes impressions de l’étranger. À part l’Europe du Nord, j’avoue connaître peu de pays dont la protection sociale permettent véritablement aux femmes d’être mères tout en ayant une carrière professionnelle. Qui sait, peut-être regretteras-tu ton jugement hâtif lorsque tu renonceras finalement à ton travail, calculant que les frais de garde de tes enfants sont trop élevés : mieux vaut qu’un seul parent travaille tandis que l’autre s’occupe du foyer. Une décision d’autant plus difficile à prendre qu’il faudra penser à épargner pour vos retraites, pour les études de vos enfants, mais également en cas de coup dur : si ton mari perd son travail, c’est toute l’assurance maladie de la famille qui saute avec. Tu repenseras peut être à ces impôts écrasants que tu aurais payés en France, tu sais, la France, ce pays où toutes les prestations énumérées ci-dessous sont pratiquement gratuites.
Être riche n’est pas considéré comme un péché mortel, non. Ce n’est pas la richesse de certains qui attise les critiques, mais bien leur égoïsme. En temps de crise comme celle que notre pays traverse, être égoïste est une lâcheté commise contre l’ensemble du corps social. Tu parles de dette comme si ce n’était pas la tienne autant que celle de nos prédécesseurs. Tu parles de l’Amérique du Nord comme d’un Eldorado. Sais-tu que là-bas, lorsqu’ils obtiennent leur diplôme, les étudiants commencent leur vie active criblés de dettes, de dizaines de milliers de dollars de dettes ? Où crois-tu que ta dette à toi ait disparue ? Nous, notre société prend à sa charge la dette de nos étudiants. Pour qu’ils puissent commencer leur vie active avec pour seul souci de trouver un travail qui leur plaise, qui leur permette de vivre décemment. De s’épanouir. Oui, je parle de plaisir et d’épanouissement dans le travail, des notions résolument novatrices, des privilèges de notre génération. Sois honnête, ma chère Clara. Toi qui as grandi comme moi dans un monde de privilèges, la sécurité de l’emploi t’intéresse bien moins que la possibilité d’essayer, de renoncer, de choisir ta voie.
Sois honnête, car c’est davantage cet horizon de possibles qui te pousse vers l’expatriation. Et tu as raison ! Ô combien tu as raison, il y a tant d’autres modèles de sociétés à découvrir, partout ailleurs. Ils ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais personne ne saurait t’en convaincre, à toi d’aller les voir, d’aller les vivre pour t’en faire une opinion. Là encore, je pense que tu reverras ton jugement si sévère sur la France. A ce titre, je ne pense pas que l’émigration de nos jeunes soit véritablement une menace pour notre société, je pense au contraire qu’elle est une force. Tu dis toi-même que la France « se rabougrit, se fige, se crispe, s’aigrit à toute vitesse », quoi de meilleur remède qu’un appel d’air, que de laisser nos jeunes partir à la découverte du monde pendant que d’autres jeunes viennent enrichir notre terreau de leur potentiel, de leurs différences ? Certains des émigrés ne reviendront pas. C’est leur droit. Qu’importe puisque certains des seconds choisiront de rester ?
Je vais te faire une dernière concession, Clara, en forme de confidence. Moi non plus je ne suis pas très optimiste pour les prochaines années. Moi aussi, je songe à aller voir ailleurs. Mais contrairement à toi, je reste réaliste. La crise que nous traversons n’est pas contenue par nos frontières. Elle nous vient d’ailleurs, et s’étend ailleurs. Elle y prendra d’autres formes peut être, mais elle n’épargnera sans doute pas notre génération, où que nous choisissons de vivre. Mais plutôt que de baisser les bras et de laisser des ruines à la génération suivante (ce que, je note, tu ne pardonnes pas à la génération précédente !) je me dis que nous avons tous un rôle à jouer dans la construction de ce futur. Chacun à son échelle. Que dans tous les cas, les changements nécessaires prendront du temps. Que le “gâchis” que tu dénonces est davantage dans le renoncement de ton discours que dans la lenteur des réformes.
Pars, Clara ! Tu as raison d’aller voir ailleurs, surtout à notre âge, nous qui sortons des études sans dette, nous pouvons nous le permettre sans regret. N’oublie pas cependant qu’à l’étranger, tu seras perçue comme une ambassadrice de notre pays. De grâce, ne contribue pas à répandre les stéréotypes mensongers qui feraient de notre société un reliquat de l’empire communiste. “Les temps changent” comme tu le dis, mais les clichés ont la vie dure. De grâce, Clara, ne contribue pas à conforter la réputation de notre arrogance à l’étranger. À te lire, le risque est grand.
Marie Charlotte.
À bientôt Clara !
PS : si tu doutes vraiment de notre statut de privilégiées, je t’invite à consulter ces pages consacrées à l’état des droits des femmes dans le monde, particulièrement en matière de santé, de travail et d’éducation. Non qu’il faille se satisfaire de notre situation au nom du “ailleurs c’est pire”, mais simplement histoire de garder un peu d’humilité dans la critique.
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De Cherrybee
Mieux vaut être discrets quand on s’en va. On ne sait jamais. Quand je pense que c’est Cahuzac qui voulait faire payer des impôts aux expatriés 😀
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De Cherrybee
http://www.madmoizelle.com/reponse-clara-francois-hollande-164451Une assez bonne réponse. En ce qui concerne ma situation personnelle, l’impôt n’a jamais été une motivation. Le chomage oui par contre.Le Point a publié cette semaine une lettre ouverte d’une certaine Clara, 20 ans, étudiante en histoire à la Sorbonne, à destination de François Hollande. Clara veut quitter la France, pour des raisons qu’elle détaille dans cette missive. On vous laisse en prendre connaissance, avant de revenir lire la réponse de Marie-Charlotte.
Excellent texte. Merci pour la réponse et la contribution à l’animation de ce débat.
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Cette Clara a un manque de recul vraiment incroyable.
Sans le savoir, j’ai rédigé un article à ce sujet sur mon blog : http://elleetluiauquebec.wordpress.com/2013/04/24/douce-france/
Il faut apprendre à relativiser! Chaque destination a ses avantages et ses inconvénients.
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De Jolidanseur
Lorsque que j’avais eu ma première idée de partir, c’était pour changer de vie, voir de nouveaux horizons….. Pas pour fuir mon pays que j’aime….. Si j’avais émigré, je serais resté français, tout en créant un lien très fort
avec un pays dont nous sommes à l’origine de la création, et qui pour moi a une énorme qualité, la protection de la langue française, voire du « vieux François », et pas dans un autre pays que le Canada….. Je ne supporte
plus les mots étranger dans mon pays.
Lorsque je parle anglais, je ne met pas de mots français dedans.
Il ne faut pas renier ni cracher sur le pays qui nous a vu naître… Nous y avons nos racines, quoiqu’on en dise…
Et Clara…… Je suis un soixantuitard pur et dur… J’en ai balancé des pavés…. Je peux le dire, il y a prescription….
Mais tu dois être très jeune, et tu réfléchiras………..
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De dounet
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moi suis partie au bon nomment :db:
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De Tokith
Bah elle a fait des études gratuites en histoire, elle les aurait fait au Québec elle n’aurait pas choisi histoire par ce qu’elle aurait dût payer …(15000$).
» rejoindrai sans doute d’abord les rangs fournis des jeunes chômeurs avant d’enquiller pendant des années les stages et les CDD »
– Tu connais un pays au monde qui signe beaucoup de permanents à 20ans-25ans … en histoire ? À 20ans elle est diplômée universitaire, au Québec il faut en plus passer par le Cegep.
« Vous voyez, les temps changent. Mes grands-parents soixante-huitards avaient eu la tentation de la révolution, j’ai la tentation de l’expatriation. Mes grands-parents, qui coulent aujourd’hui une retraite heureuse dans leur petite maison de campagne du Limousin, rêvaient de transformer la société française, je ne songe qu’à la fuir. »
-La facilité… classique, comme ton pays te le permet, aides bourses, passeport passe-partout, ententes assurance santé, ententes sur les diplômes…
« Mon travail et mes impôts vont devoir également payer vos retraites que vous n’avez pas pris la peine de constituer, et puis aussi tous les frais de santé et de dépendance de toutes ces personnes âgées que vous allez devenir et qui, dans moins de vingt ans, seront majoritaires dans le pays. Du coup, que me restera-t-il comme argent pour vivre convenablement et élever mes enfants ? »
-Bah ouai c’est ça une société, le problème du déséquilibre c’est de la faute de tes grands parents bobos qui ont arrangé la société pour eux. C’est a eux que tu dois écrire. Mais Les 68ares ont fait des 68ares… je me plaints, je prends, je prends et je prends encore.
Ils ont voulu réformer 50 fois le régime de retraites dont bénificient tes grands parents boomers … la pire génération. T’as marché contre les retraites contre le CPE téléguidé par la génération de tes grands parents.
Vide rien une complainte. D’ailleurs l’allusion à l’affaire cahusac prouve le manque d’argument. La jeunesse si docile et parnurgienne.
L’autoflagélation, la prise en pitié est devenu un vrai sport.
Les études à la Sorbonne ne sont pas gratuites contrairement aux idées reçues : http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/TARIFS_2011-2012-modifie_le_07-07-2011-2.pdf
Merci d’éviter de véhiculer un cliché sur les études « gratuites » en France qui sont souvent un ramassis de conneries. Vous ne pouvez pas comparer le système Québécois au système français. En France, les élèves vivant dans des petites villes rurales sont bien plus nombreux que ceux vivant dans les villes où y sont implantés les universités. Au Québec, 50% de la population Québécoise vit à Montréal et son agglomération. Ce qui facilite grandement l’accès aux écoles supérieures. Ok le tarif n’est pas le même, mais pour la moitié du pays, vous pouvez avoir accès aux universités sans avoir à vous payer un logement et tout ce que cela ajoute comme dépenses.
Par ailleurs, ces tarifs n’incluent pas le logement, la nourriture, les charges courantes (eau, électricité, gaz, internet, téléphonie, médecin et autres frais médicaux etc…) J’ai moi même fait des études supérieures à Bordeaux. Le prix de la formation qui durait deux ans, je l’ai payée 7500 euros à crédit que j’ai mis 6 ans à rembourser, mes parents chaque mois me donnaient en plus 600 euros pour payer mon logement (un grand T1 de 35 mètres carré). Durant mes études, j’étais en formation continue dans une boite, et être payé 500 euros pour 70H par semaine, sans vacances, chef de projet junior, ça fait mal au cul. J’avais 1100 euros par mois pour vivre et dans une ville comme Bordeaux en 2001, c’était très court financièrement parlant. Il m’est souvent arrivé de ne pas manger, ou d’acheter des pizzas (13 euros les deux) qui me nourrissaient pendant une semaine.
je vous donne le résultat pour vous éviter de péter une durite durant la lecture du post : 7500 euros pour deux ans ajouté à 600 euros de loyer x 24 mois = 21900 euros de coût. A cela vous pouvez ajouter mes frais de route non payés par ma boite et vous atteignez allègrement les 25k euros, car j’étais aussi commercial chez eux. Mes 500 euros me permettaient juste de bouffer et payer quelques factures.
Concernant le travail des jeunes, je pense que cela se passe de commentaires, sinon c’est de la malhonnêteté intellectuelle : (source : http://www.lefigaro.fr/emploi/2013/03/07/09005-20130307ARTFIG00384-le-taux-de-chomage-passe-la-barre-des-10.php)
25,7% des jeunes sont au chômage. Elle ne fait que reprendre un fait bien pratique en France qui permet de mettre en concurrence et pour un cout bien inférieur aux prix du marché, de jeunes talents qui sont prêts à se mettre dans une situations financières déplorables pour obtenir leur « premier vrai job ». Et pas un vulgaire CDD ou stage de 8 mois où des cadres vont se reposer sur le « petit stagiaire » pour qu’il fasse tout leur taff. C’est aussi une réalité qui est souvent occultée. Cracher sur cette réalité c’est manquer de recule.
Venir faire la morale sur les 68tard est une bien belle preuve du manque d’argument dont vous accablez cette jeune (et naïve ?) personne et une limitation de l’esprit visant à stigmatiser la catégorie de la population qui s’est battue à l’origine pour faire évoluer le modèle français. Que le mouvement se soit perverti et fut manipulé par les « nouvelles élites » dont faisaient parti Daniel Cohn Bendit, faisant la nique aux CRS en mai 68, mais aussi des journalistes comme Serge July entre autre est une réalité. J’en suis conscients et je partage cette amertume (?).
Mais à qui profite le crime ? Aux nouvelles élites d’aujourd’hui. Donc venir accabler les 68tard de ce qu’est devenu un mouvement récupéré politiquement par des mouvements de gauche et d’extrême gauche, c’est comme achever des morts. Par ailleurs, les politiciens n’ont pas cédé face à la rue, puisqu’ils n’ont même pas essayé de lui résister. Ces actions n’avaient qu’un objectif, que la rue et excusez moi pour le langage fleuri, leur foute une paix royale. CQFD.
Certes cette jeune fille se montre quelque peu idéaliste et parfois de mauvaise foi, je le reconnais, mais de là à lui opposer des arguments aussi bancales que les votre est de mauvais gout.
———
De LOIC_BRETON
Peu importe que ce soit un journaliste ou une vraie étudiante qui ait rédigé cette lettre, le constat qui est dépeint reste affligeant de vérité ! J’ai moi même moins de 25 ans et je ne me sens en AUCUN cas responsable de la situation économique actuelle !
Dans le registre de la corruption, oui Jérôme Cahuzac est un escroc manipulateur mais personnellement je ne lui jetterai pas la pierre en premier ! Ca n’est hélas ni le premier ni le dernier ! Ce à quoi j’aspire fermement en revanche, c’est en finir avec ce système politique qui pousse systématiquement à la corruption. Appelez ça lobbing, corruption, bakchich et j’en passe et des meilleurs, peu importe le mot, c’est toujours le même problème ! Le conflit d’intérêt.
Le problème c’est qu’aucun de nos dirigeants qu’ils soient de grandes entreprises ou administratif n’a intérêt a ce que cela change.
Prenez le cas de l’Islande qui a merveilleusement bien géré sa transition économique, personne (ou presque) n’en parle sauf pour discréditer ce pays qui a pourtant su montrer qu’il n’y avait strictement aucune fatalité et SURTOUT que les solutions existent et fonctionnent !
———
De felipe
Bah elle a fait des études gratuites en histoire, elle les aurait fait au Québec elle n’aurait pas choisi histoire par ce qu’elle aurait dût payer …(15000$).
» rejoindrai sans doute d’abord les rangs fournis des jeunes chômeurs avant d’enquiller pendant des années les stages et les CDD »
– Tu connais un pays au monde qui signe beaucoup de permanents à 20ans-25ans … en histoire ? À 20ans elle est diplômée universitaire, au Québec il faut en plus passer par le Cegep.
« Vous voyez, les temps changent. Mes grands-parents soixante-huitards avaient eu la tentation de la révolution, j’ai la tentation de l’expatriation. Mes grands-parents, qui coulent aujourd’hui une retraite heureuse dans leur petite maison de campagne du Limousin, rêvaient de transformer la société française, je ne songe qu’à la fuir. »
-La facilité… classique, comme ton pays te le permet, aides bourses, passeport passe-partout, ententes assurance santé, ententes sur les diplômes…
« Mon travail et mes impôts vont devoir également payer vos retraites que vous n’avez pas pris la peine de constituer, et puis aussi tous les frais de santé et de dépendance de toutes ces personnes âgées que vous allez devenir et qui, dans moins de vingt ans, seront majoritaires dans le pays. Du coup, que me restera-t-il comme argent pour vivre convenablement et élever mes enfants ? »
-Bah ouai c’est ça une société, le problème du déséquilibre c’est de la faute de tes grands parents bobos qui ont arrangé la société pour eux. C’est a eux que tu dois écrire. Mais Les 68ares ont fait des 68ares… je me plaints, je prends, je prends et je prends encore.
Ils ont voulu réformer 50 fois le régime de retraites dont bénificient tes grands parents boomers … la pire génération. T’as marché contre les retraites contre le CPE téléguidé par la génération de tes grands parents.
Vide rien une complainte. D’ailleurs l’allusion à l’affaire cahusac prouve le manque d’argument. La jeunesse si docile et parnurgienne.
L’autoflagélation, la prise en pitié est devenu un vrai sport.
Les études à la Sorbonne ne sont pas gratuites contrairement aux idées reçues : http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/TARIFS_2011-2012-modifie_le_07-07-2011-2.pdf
Merci d’éviter de véhiculer un cliché sur les études « gratuites » en France qui sont souvent un ramassis de conneries. Vous ne pouvez pas comparer le système Québécois au système français. En France, les élèves vivant dans des petites villes rurales sont bien plus nombreux que ceux vivant dans les villes où y sont implantés les universités. Au Québec, 50% de la population Québécoise vit à Montréal et son agglomération. Ce qui facilite grandement l’accès aux écoles supérieures. Ok le tarif n’est pas le même, mais pour la moitié du pays, vous pouvez avoir accès aux universités sans avoir à vous payer un logement et tout ce que cela ajoute comme dépenses.
Par ailleurs, ces tarifs n’incluent pas le logement, la nourriture, les charges courantes (eau, électricité, gaz, internet, téléphonie, médecin et autres frais médicaux etc…) J’ai moi même fait des études supérieures à Bordeaux. Le prix de la formation qui durait deux ans, je l’ai payée 7500 euros à crédit que j’ai mis 6 ans à rembourser, mes parents chaque mois me donnaient en plus 600 euros pour payer mon logement (un grand T1 de 35 mètres carré). Durant mes études, j’étais en formation continue dans une boite, et être payé 500 euros pour 70H par semaine, sans vacances, chef de projet junior, ça fait mal au cul. J’avais 1100 euros par mois pour vivre et dans une ville comme Bordeaux en 2001, c’était très court financièrement parlant. Il m’est souvent arrivé de ne pas manger, ou d’acheter des pizzas (13 euros les deux) qui me nourrissaient pendant une semaine.
je vous donne le résultat pour vous éviter de péter une durite durant la lecture du post : 7500 euros pour deux ans ajouté à 600 euros de loyer x 24 mois = 21900 euros de coût. A cela vous pouvez ajouter mes frais de route non payés par ma boite et vous atteignez allègrement les 25k euros, car j’étais aussi commercial chez eux. Mes 500 euros me permettaient juste de bouffer et payer quelques factures.
Concernant le travail des jeunes, je pense que cela se passe de commentaires, sinon c’est de la malhonnêteté intellectuelle : (source : http://www.lefigaro.fr/emploi/2013/03/07/09005-20130307ARTFIG00384-le-taux-de-chomage-passe-la-barre-des-10.php)
25,7% des jeunes sont au chômage. Elle ne fait que reprendre un fait bien pratique en France qui permet de mettre en concurrence et pour un cout bien inférieur aux prix du marché, de jeunes talents qui sont prêts à se mettre dans une situations financières déplorables pour obtenir leur « premier vrai job ». Et pas un vulgaire CDD ou stage de 8 mois où des cadres vont se reposer sur le « petit stagiaire » pour qu’il fasse tout leur taff. C’est aussi une réalité qui est souvent occultée. Cracher sur cette réalité c’est manquer de recule.
Venir faire la morale sur les 68tard est une bien belle preuve du manque d’argument dont vous accablez cette jeune (et naïve ?) personne et une limitation de l’esprit visant à stigmatiser la catégorie de la population qui s’est battue à l’origine pour faire évoluer le modèle français. Que le mouvement se soit perverti et fut manipulé par les « nouvelles élites » dont faisaient parti Daniel Cohn Bendit, faisant la nique aux CRS en mai 68, mais aussi des journalistes comme Serge July entre autre est une réalité. J’en suis conscients et je partage cette amertume (?).
Mais à qui profite le crime ? Aux nouvelles élites d’aujourd’hui. Donc venir accabler les 68tard de ce qu’est devenu un mouvement récupéré politiquement par des mouvements de gauche et d’extrême gauche, c’est comme achever des morts. Par ailleurs, les politiciens n’ont pas cédé face à la rue, puisqu’ils n’ont même pas essayé de lui résister. Ces actions n’avaient qu’un objectif, que la rue et excusez moi pour le langage fleuri, leur foute une paix royale. CQFD.
Certes cette jeune fille se montre quelque peu idéaliste et parfois de mauvaise foi, je le reconnais, mais de là à lui opposer des arguments aussi bancales que les votre est de mauvais gout.
Votre analyse sur Montréal est tout aussi clichée que la lettre et le ton moqueur de ma réponse. Madame étudie en histoire à la Sorbonne.
Je lui rappelle (à elle ou au journaliste qui a écrit cette lettre) qu’elle/il se plein de devoir payer des retraites et d’avoir dans le futur à enchaîner les C.D.D. que la France est une honte et qu’il y a beaucoup mieux ailleurs. Et que tout ça c’est la faute à l’état à Cahusac et aux impôts et à la mentalité.
Pour moi dans le pire, pire des cas les deux se valent lorsque vous entrez dans des grandes écoles ou prenez le risque conscient de vous endetter. L’université payante du Québec, puisque le sujet se retrouve sur un forum sur le Québec, n’assure pas non plus des emplois aux étudiants.
Dans votre argumentation, vous balayez les données en modifiant un facteur: les études chez les parents à Montréal, cependant, passé le Cegep c.a.d 20 ans et plus je ne vois pas beaucoup d’étudiants qui vivent encore chez leurs parents à Montréal.
Même dans ce cas il faudrait comparer Montréal et Paris et pas Montréal et Bordeaux pour un non bordelais. En tant que commercial vous avez dût faire le pari de vous payer une bonne école et de trouver un travail qui payerait votre dette. L’injustice que vous ressentez est très partageable avec les jeunes du printemps érable.
Les études de 300$ pour une année en histoire à la Sorbonne quand ils en payent 1500$ par trimestre à l’UQAM pour trois fois moins d’heures de cours ce n’est pas comparable.
En France il existe des bourses et les parents ont des exonérations d’impôts s’ils vous versent une certaine somme par mois, s’il ne le font pas vous êtes en droit de réclamer des aides de l’état, il en existe aussi au Québec. Je vous réponds que je connais bien les deux systèmes, qu’il y a eu 8 mois de grève difficile dans un pays qui n’a pas l’habitude des bras de fer aussi durs.
Vous vous renseignez, venez voir.
La situation est dure et injuste pour tous les jeunes du monde.
———
De Blueberry
La situation est dure et injuste pour tous les jeunes du monde.
Effectivement, ce n’est pas nécessairement plus facile/rose ailleurs, pour les jeunes et les moins jeunes….
———
De Pilims
Une petite réaction, a tous ces commentaires car honnêtement personne en fin de compte à raison au tord. Déjà les étrangers qui se permettent de critères alors que la seule chose qu il connaisse de la France, c est paris, découverte lors d’un de leur voyage touriste (être de passage et y vivre sont deux choses différentes, et ça marche pour tous les pays du monde). Après chacun c est raison de partir ou rester la ou ils sont mais ceux qui sont ici (je parle des français qui ont fait des commentaires) franchement combien repartirai en France aujourd’hui connaissant la situation actuelle du pays (j’attends les réponses).
Je ne suis pas d accord avec tout ceux que dis cette jeune demoiselle mais il n’y a pas non plus de fumé sans feu et pour répondre au sujet de la fiscalité, ça toujours été un fantasme pour moi de payer beaucoup d’impôt au moins ça voudrait dire que je gagne bien ma vie.
Pour parler concret un donner un petit témoignage d’un secteur professionnelle en mal d amour (de qui ? je ne sais pas). jJe suis donc charcutier avec un CAP et un BP en poche, un CV assez bien garni et la seule chose que je pouvais espéré c est un job payé au minimum conventionnel (car dans ma branche du job il y en a, ça c est pas le pb). Alors qu’ici je gagne largement mieux ma vie (pourquoi ça?), car tout le monde à ces raisons. Principalement un employeur donnera l’excuse des charges excessives. Voilà pourquoi je suis parti pour ma part, pour espérer mieux et payer beaucoup d’impôt.
Si on veut parler un peu plus du mal français, malheureusement (et je dis bien malheureusement, pour les étrangers qui vont lire ces mots vous comprendrez un peu plus le mal français). La France est malade (et oui!), le symptôme est connu et le remède aussi. Le symptôme, c est la banque européenne (pas que je suis anti européen, loin de là) mais beaucoup d’économistes le dissent eux mm,le remède est de dévaluer l’euro, qui permettrai de relancer l’économie (regardé les pays qui contrôlent leur monnaie USA, Canada ah!, et oui messieurs et mesdames). ça n’est pas la seule chose mais commençons pas là. Après les charges professionnelles, honnêtement je suis anti patron (pour le coup) mais quand je vois les charges qui partent à l’État (on es quand mm des bonnes vaches a fric pour eux, quand je dis « on es » c est plutôt « ils sont » maintenant, pour moi). J ai eu fait un petit comparatif entre ici et la France, sur mon salaire je suis taxé en gros pareil quand France à 23%, sauf qu’ici l’impôt est prélevé a la source et tu as de grandes chances en plus d avoir un retour (chercher l’erreur).
Ceux qui m’agace aujourd’hui chez les personnes comme cette miss Clara, c’est encore de se mettre en position de victimes en chialant à tu tête que ça sera mieux ailleurs. Comme j ai toujours dis « soit tu regardes les trains passer, soit tu prends le train », ceux que je veux dire par là, c est que critiquer c est facile, mais apporter des pistes de réflexions ou des solutions, là ils y a plus personnes (personnellement vous pouvez constater que j ai apporté des réflexions de travail).
Une dernière petite chose qui reflète mon état d’esprit sur mon immigration, si je considère et que je considérais toujours la France comme ma mère patrie, le Québec est pour moi une maitresse qui à su me prendre dans ses bras et m apporter beaucoup de réconfort, et comme à mon age entre sa mère et sa maitresse le choix est vite fais, je vois laisse deviner sur cette pointe poétique où je compte rester vivre les prochaines années.
@+
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De rayjean
Hourra! J’ai trouvé quelqu’un qui s’est interrogé sur la crise monétaire et la mission de la banque centrale!
Merci Pilims.
(Je me permet de te corriger sur le mot symptôme qui est un effet tu as sans doute voulu parler de cause.)
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De pensacola30
Felipe agent secret mdrr « La situation est dure et injuste pour tous les jeunes du monde » n’en fait pas une généralité, c’est aussi dur pour les personnes plus âgées.
On ne peut pas comparer la France et le Canada. Chaque pays a ses lois, ses objectifs positifs ou négatifs, en France c’est plus en négatif« En France il existe des bourses et les parents ont des exonérations d’impôts s’ils vous versent une certaine somme par mois, s’ils
ne le font pas vous êtes en droit de réclamer des aides de l’état »
Exonération de quoi ? la seule chose que l’on déclare aux impôts par rapport aux études, si un des enfants est soit au collège, université,
ou école supérieure. En ce qui concerne les bourses, houlaaaa, elles sont calculées par rapport au revenu des parents
Bah elle a fait des études gratuites en histoire, elle les aurait fait au Québec elle n’aurait pas choisi histoire par ce qu’elle aurait dût payer …(15000$).
» rejoindrai sans doute d’abord les rangs fournis des jeunes chômeurs avant d’enquiller pendant des années les stages et les CDD »
– Tu connais un pays au monde qui signe beaucoup de permanents à 20ans-25ans … en histoire ? À 20ans elle est diplômée universitaire, au Québec il faut en plus passer par le Cegep.
« Vous voyez, les temps changent. Mes grands-parents soixante-huitards avaient eu la tentation de la révolution, j’ai la tentation de l’expatriation. Mes grands-parents, qui coulent aujourd’hui une retraite heureuse dans leur petite maison de campagne du Limousin, rêvaient de transformer la société française, je ne songe qu’à la fuir. »
-La facilité… classique, comme ton pays te le permet, aides bourses, passeport passe-partout, ententes assurance santé, ententes sur les diplômes…
« Mon travail et mes impôts vont devoir également payer vos retraites que vous n’avez pas pris la peine de constituer, et puis aussi tous les frais de santé et de dépendance de toutes ces personnes âgées que vous allez devenir et qui, dans moins de vingt ans, seront majoritaires dans le pays. Du coup, que me restera-t-il comme argent pour vivre convenablement et élever mes enfants ? »
-Bah ouai c’est ça une société, le problème du déséquilibre c’est de la faute de tes grands parents bobos qui ont arrangé la société pour eux. C’est a eux que tu dois écrire. Mais Les 68ares ont fait des 68ares… je me plaints, je prends, je prends et je prends encore.
Ils ont voulu réformer 50 fois le régime de retraites dont bénificient tes grands parents boomers … la pire génération. T’as marché contre les retraites contre le CPE téléguidé par la génération de tes grands parents.
Vide rien une complainte. D’ailleurs l’allusion à l’affaire cahusac prouve le manque d’argument. La jeunesse si docile et parnurgienne.
L’autoflagélation, la prise en pitié est devenu un vrai sport.
Les études à la Sorbonne ne sont pas gratuites contrairement aux idées reçues : http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/TARIFS_2011-2012-modifie_le_07-07-2011-2.pdf
Merci d’éviter de véhiculer un cliché sur les études « gratuites » en France qui sont souvent un ramassis de conneries. Vous ne pouvez pas comparer le système Québécois au système français. En France, les élèves vivant dans des petites villes rurales sont bien plus nombreux que ceux vivant dans les villes où y sont implantés les universités. Au Québec, 50% de la population Québécoise vit à Montréal et son agglomération. Ce qui facilite grandement l’accès aux écoles supérieures. Ok le tarif n’est pas le même, mais pour la moitié du pays, vous pouvez avoir accès aux universités sans avoir à vous payer un logement et tout ce que cela ajoute comme dépenses.
Par ailleurs, ces tarifs n’incluent pas le logement, la nourriture, les charges courantes (eau, électricité, gaz, internet, téléphonie, médecin et autres frais médicaux etc…) J’ai moi même fait des études supérieures à Bordeaux. Le prix de la formation qui durait deux ans, je l’ai payée 7500 euros à crédit que j’ai mis 6 ans à rembourser, mes parents chaque mois me donnaient en plus 600 euros pour payer mon logement (un grand T1 de 35 mètres carré). Durant mes études, j’étais en formation continue dans une boite, et être payé 500 euros pour 70H par semaine, sans vacances, chef de projet junior, ça fait mal au cul. J’avais 1100 euros par mois pour vivre et dans une ville comme Bordeaux en 2001, c’était très court financièrement parlant. Il m’est souvent arrivé de ne pas manger, ou d’acheter des pizzas (13 euros les deux) qui me nourrissaient pendant une semaine.
je vous donne le résultat pour vous éviter de péter une durite durant la lecture du post : 7500 euros pour deux ans ajouté à 600 euros de loyer x 24 mois = 21900 euros de coût. A cela vous pouvez ajouter mes frais de route non payés par ma boite et vous atteignez allègrement les 25k euros, car j’étais aussi commercial chez eux. Mes 500 euros me permettaient juste de bouffer et payer quelques factures.
Concernant le travail des jeunes, je pense que cela se passe de commentaires, sinon c’est de la malhonnêteté intellectuelle : (source : http://www.lefigaro.fr/emploi/2013/03/07/09005-20130307ARTFIG00384-le-taux-de-chomage-passe-la-barre-des-10.php)
25,7% des jeunes sont au chômage. Elle ne fait que reprendre un fait bien pratique en France qui permet de mettre en concurrence et pour un cout bien inférieur aux prix du marché, de jeunes talents qui sont prêts à se mettre dans une situations financières déplorables pour obtenir leur « premier vrai job ». Et pas un vulgaire CDD ou stage de 8 mois où des cadres vont se reposer sur le « petit stagiaire » pour qu’il fasse tout leur taff. C’est aussi une réalité qui est souvent occultée. Cracher sur cette réalité c’est manquer de recule.
Venir faire la morale sur les 68tard est une bien belle preuve du manque d’argument dont vous accablez cette jeune (et naïve ?) personne et une limitation de l’esprit visant à stigmatiser la catégorie de la population qui s’est battue à l’origine pour faire évoluer le modèle français. Que le mouvement se soit perverti et fut manipulé par les « nouvelles élites » dont faisaient parti Daniel Cohn Bendit, faisant la nique aux CRS en mai 68, mais aussi des journalistes comme Serge July entre autre est une réalité. J’en suis conscients et je partage cette amertume (?).
Mais à qui profite le crime ? Aux nouvelles élites d’aujourd’hui. Donc venir accabler les 68tard de ce qu’est devenu un mouvement récupéré politiquement par des mouvements de gauche et d’extrême gauche, c’est comme achever des morts. Par ailleurs, les politiciens n’ont pas cédé face à la rue, puisqu’ils n’ont même pas essayé de lui résister. Ces actions n’avaient qu’un objectif, que la rue et excusez moi pour le langage fleuri, leur foute une paix royale. CQFD.
Certes cette jeune fille se montre quelque peu idéaliste et parfois de mauvaise foi, je le reconnais, mais de là à lui opposer des arguments aussi bancales que les votre est de mauvais gout.
Votre analyse sur Montréal est tout aussi clichée que la lettre et le ton moqueur de ma réponse. Madame étudie en histoire à la Sorbonne.
Je lui rappelle (à elle ou au journaliste qui a écrit cette lettre) qu’elle/il se plein de devoir payer des retraites et d’avoir dans le futur à enchaîner les C.D.D. que la France est une honte et qu’il y a beaucoup mieux ailleurs. Et que tout ça c’est la faute à l’état à Cahusac et aux impôts et à la mentalité.
Pour moi dans le pire, pire des cas les deux se valent lorsque vous entrez dans des grandes écoles ou prenez le risque conscient de vous endetter. L’université payante du Québec, puisque le sujet se retrouve sur un forum sur le Québec, n’assure pas non plus des emplois aux étudiants.
Dans votre argumentation, vous balayez les données en modifiant un facteur: les études chez les parents à Montréal, cependant, passé le Cegep c.a.d 20 ans et plus je ne vois pas beaucoup d’étudiants qui vivent encore chez leurs parents à Montréal.
Même dans ce cas il faudrait comparer Montréal et Paris et pas Montréal et Bordeaux pour un non bordelais. En tant que commercial vous avez dût faire le pari de vous payer une bonne école et de trouver un travail qui payerait votre dette. L’injustice que vous ressentez est très partageable avec les jeunes du printemps érable.
Les études de 300$ pour une année en histoire à la Sorbonne quand ils en payent 1500$ par trimestre à l’UQAM pour trois fois moins d’heures de cours ce n’est pas comparable.
En France il existe des bourses et les parents ont des exonérations d’impôts s’ils vous versent une certaine somme par mois, s’il ne le font pas vous êtes en droit de réclamer des aides de l’état, il en existe aussi au Québec. Je vous réponds que je connais bien les deux systèmes, qu’il y a eu 8 mois de grève difficile dans un pays qui n’a pas l’habitude des bras de fer aussi durs.
Vous vous renseignez, venez voir.
La situation est dure et injuste pour tous les jeunes du monde.
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De pensacola30
Je suis pour et contre les convictions d
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