De dupont.sylvie
Ce sujet se veut être à but informatif et préventif.
Tout d’abord mon cursus. Infirmière ayant 10 ans d’expérience en France. 4 mois à travailler comme volante au début de ma carrière. Ensuite 9 ans à travailler dans un service sans aucun soin technique (poste d’infirmière), je ne mentionnerai pas le service, car c’est un service où il n’y a que deux postes en France d’infirmière et pour un soucis de discrétion (de toute façon cela n’apporte pas plus à la discussion) je ne le mentionnerai pas, à savoir qu’il s’agissait d’un poste au sein de l’AP-HP. Décision de partir au Québec. Négociation avec mon hôpital de l’AP-HP pour qu’ils me laissent retourner en service clinique. Je retourne 5 mois en service clinique car je savais, sans cela, bien qu’ayant mes 500 heures d’infirmière vu que je bosse comme infirmière depuis 10 ans, qu’on ne voudrait pas de moi dans les hôpitaux au Québec, qui cherche des infirmières sachant travailler directement. Je crois que j’ai juste sous-estimé le niveau d’expertise qu’ils demandaient, et je suis en plus vraiment très mal tombée.
J’ai tout d’abord été recrutée au CHUM où je suis tombée sur une infirmière psychorigide qui m’a dit dès le 2ème jour du stage (véridique) qu’elle me conseillait de me chercher un stage plus facile. Bref j’ai persévéré et j’ai eu tort, vu qu’au 20ème jour de mon stage, ils y ont mis fin, l’infirmière qui m’encadrait annonçant qu’elle ne voulait plus s’occuper de moi, et le chum refusant de me donner une 2ème chance. J’ai appris par la suite que, lorsque ça se passe mal, il est impératif de quitter le service dans lequel on se trouve avant le quinzième jour pour pouvoir en obtenir un autre dans l’hôpital. Mais même si j’avais insisté pour quitter avant le quinzième jour, j’ignore si on me l’aurait autorisé, on m’a bien fait comprendre qu’on ne changeait pas de stage sur simple demande et que ce n’est pas moi qui décidais (en gros).
Ayant la chance d’avoir un permis de travail OUVERT, j’étais totalement libre. Grâce à RSQ, et uniquement en acceptant de m’éloigner de Montréal où strictement personne n’a accepté de me recevoir en entretien pour ce second stage, à 70 km de là, j’ai trouvé un hôpital où j’ai réussi mon stage sans aucun problème (du moins officiellement, que des commentaires dithyrambiques sur la grille). J’ai aujourd’hui le permis définitif de l’ordre en main.
Paradoxalement, mon expérience négative au chum m’a BEAUCOUP aidé pour le second stage d’adaptation : j’avais appréhendé le fonctionnement du système de santé au Québec, vu comment fonctionnaient les dossiers, refait un peu de technique qui me manquait, découvert les PICC LINES qui étaient de la science fiction pour moi etc
Je ne remercierai jamais assez RSQ, j’estime que sans eux, il m’aurait été impossible de retrouver un second stage. Par contre, il faut s’armer de patience, entre la fin du premier stage (mise à la porte) et le début du second stage d’adaptation, il s’est écoulé plus de 7 mois. Si je n’avais pas débuté ma vie ici (je suis venue avec mon mari, qui était bien intégré professionnellement dès le départ, son salaire nous suffisait pour vivre à deux), c’est sûr à 100 % que j’aurais pris l’avion en sens inverse.
D’ailleurs, à l’époque où j’ai débuté mon stage, j’étais en contact sur le forum avec d’autres infirmières que je tenais informées de comment ça se passait mon stage, etc, en PV. L’une d’entre elles, qui a débuté aussi son stage d’adaptation quelques mois après le mien, a aussi eu des ennuis dans son stage et on ne l’a pas gardée, m’a t’elle confié en messagerie privée par la suite. Venue seule ici avec un permis de travail fermé, devant les complications pour entamer un autre stage ailleurs (elle avait pris rendez-vous chez RSQ), elle a rapidement pris l’avion dans l’autre sens.
Autre hasard, en France dans mon hôpital de l’AP-HP, j’ai appris par hasard qu’une autre infirmière partait juste après moi au Québec, aussi pour entamer un stage d’adaptation avec un employeur déjà sur place, elle avait je crois une RP. C’était une infirmière super expérimentée, elle bossait de nuit en salle de travail (salle de naissance) et urgences obstétricales, et s’occupait même des blocs obstétricaux en urgence. Bref, pour ceux qui connaissent un peu ce type de poste, c’est TRES technique avec une grosse expertise, il faut être rapide et bon. J’avais rencontré cette fille à cause de notre projet commun mais je n’avais pas eu plus d’affinités que ça avec elle, donc on n’est pas vraiment resté en contact. J’ai appris (sans avoir plus de détails), qu’elle était rentrée en France avant la fin de son stage d’adaptation. J’ignore si ça ne lui a pas plu ou si on l’a foutu à la porte aussi, je n’ai pas osé la contacter en PV pour lui demander des infos.
Troisième autre cas concret. La seule autre infirmière étrangère que je continue à rencontrer « dans la vraie vie » ici, une infirmière avec une grosse expérience, 10 ans d’expérience en France, en Belgique et même en suisse comme infirmière, dans des services comme la cardiologie, la salle de réveil, la réa, de l’intérim. Cette fille, je l’ai connue sur ce forum et le hasard de la vie a fait que nous avons commencé toutes les deux notre stage d’intégration au même endroit. Pour elle, tout a bien fonctionné. Elle a pris un poste dans un premier service, où elle a fait un stage d’intégration. Ensuite elle s’est retrouvée à devoir être volante sur plusieurs étages (le système est comme ça ici). Au bout de quelques mois, on lui propose un premier remplacement, qu’elle accepte. Ca se passe super bien, c’est un service très technique donc elle doit même passer deux examens théoriques pour avoir le droit de travailler dans ce service. Le remplacement se termine sans incident. On lui propose un second remplacement. Elle accepte. Elle a alors un an d’ancienneté dans l’hôpital. Là, elle tombe sur une infirmière psychorigide qui lui fait son orientation, qui la pourrit, qui monte un dossier sur elle (je l’ai lu, c’est du gros n’importe quoi). Elle est suivie par une conseillère (poste qui n’existe pas en France, c’est un genre d’infirmière qui s’occupe uniquement de la formation des nouvelles infirmières, et en cas d’intégration dans un nouveau service), bref dans ce service en particulier, visiblement ils décident qu’elle n’est bonne à rien, et cherchent à se débarrasser d’elle. Il faut savoir, que quand tu as un poste sur l’équipe volante et que tu acceptes un remplacement, il t’est totalement impossible de quitter ce remplacement une fois que tu l’as accepté (sauf à démissionner de l’hôpital bien sûr). Donc elle se retrouve coincée sur son remplacement, et la conseillère, le cadre du santé du service, décident qu’elle doit être suivie 3 jours par une conseillère qui va la suivre partout dans ses soins. Et si ce n’est pas concluant (ces 3 jours de suivi), l’infirmière est mise à la porte. Au jour d’aujourd’hui, et avant de faire ces trois jours, la fille que je connais s’est mise en maladie pour se protéger. J’ignore ce qu’il va se passer pour elle, la pauvre.
Quatrième cas concret. Là où je travaille actuellement, j’ai commencé en même temps qu’un groupe d’infirmières québécoises tout juste sorties de l’école. L’une d’entre elles a eu beaucoup de soucis dans les services. On l’a beaucoup pourri par derrière, elle a été beaucoup rencontrée, suivie une première fois pendant un jour par une conseillère. Ca semble s’être tassé un peu pendant quelques mois, bien que j’entendais que ça critiquait toujours à mort derrière son dos (selon moi pour des trucs pas justifiés, en gros c’est la fille qui s’écoute parler donc elle est parfois un peu pénible car c’est un blabla perpétuel quand elle a décidé de te causer mais bref). Un jour, j’entends à nouveau qu’elle a été rencontrée, je la vois revenir en pleurs de son entretien. Ils la font suivre pendant plusieurs jours par un conseiller (j’ai entendu qu’elle avait eu au moins deux jours). Je ne l’ai plus jamais revue…
Donc attention, ça fait peur de lire cela, moi même j’ai peur. La mentalité est très différente de la France. Oui ça se passe bien pour la majorité, mais je trouve qu’on entend beaucoup de choses qui font peur et il y a beaucoup d’histoires comme celles que je mentionne même si, oui, c’est une minorité parmi toutes les professionnelles.
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De sandra_wfg
Merci Sylvie
C’est bien de ne pas avoir que les retours positifs bisounours quand on sait qu’il y a des échecs
C’est courageux de ta part d’avoir persévéré et aussi de partager cette expertise
J’espère que tu vas retrouver un poste à Montréal 🙂
Envoyé par l’application mobile Forum IC
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De kuroczyd
Pour un stage à 70km de montreal, tu as du acheter une voiture non?
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De ced01
En lisant ce témoignage, je comprend mieux l’aigreur des propos distillés par deux infirmières récemment bannies du forum. :bye:
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De Cherrybee
Surtout lorsque l’une d’entre elle revient à la charge pour enfoncer encore un peu le pieu 🙂
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De Yoann Martial
Laissez la. Même si c’est caro, pour nous infirmier c’est toujours intéressant de savoir le pire également.
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De kuroczyd
Laissez la. Même si c’est caro, pour nous infirmier c’est toujours intéressant de savoir le pire également.
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Ce serait bien d avoir un peu de stats sur le nombre d infirmières qui viennent combien arrivent à passer ces premières épreuves?
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De Sophie Comman
Bah dans mon hôpital on est une dizaine et on a toutes réussies … Pas du tout mais pas du tout compliqué…Perso j avais que 6 mois d expérience en gériatrie.. Bah c était tout de même easy le stage.. Il suffit de se donner la peine.. De bosser et d écouter … Et le fait que tu es pu voir le dossier de plainte je n y crois pas… Et quand bien meme tu n etais pas la pour savoir ce qu il s est passé donc comment peut tu savoir le vrai du faux…certes c est bien d avoir des retours negatifs .. Tout n est pas tout beau tout rose mais honetement faite votre propre experience 🙂 Sinon pour nous et bien tout se passe très bien 🙂 pour le fait d être équipe volante et bien c est très bien ca te permet de voir un peu tout leur service et d apprendre pleins de choses .. Même si tu as 10 ans d expérience tu apprends… Tu apprends même venant d une infirmière plus jeune et moins expérimentées que toi !
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De Yavi
Tu es dans quel hôpital Sophie?
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De babar350
On peut épinglé ce sujet tout en haut ?
Merci pour ce retour qui montre l’envers du décor que ni l’OIIQ, ni RSQ, ni l’entretien d’embauche ne montre.
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De dupont.sylvie
Bah dans mon hôpital on est une dizaine et on a toutes réussies …
Dans le mien, on était 30 à débuter et tous les autres ont réussi (parait-il). Tu cherchais à démontrer quoi ?
Il suffit de se donner la peine.. De bosser et d écouter …
Yakafokon
De bosser et d écouter … Et le fait que tu es pu voir le dossier de plainte je n y crois pas… Et quand bien meme tu n etais pas la pour savoir ce qu il s est passé donc comment peut tu savoir le vrai du faux…
certes c est bien d avoir des retours negatifs ..
Tout n est pas tout beau tout rose mais honetement faite votre propre experience 🙂
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De RobZ44
Bonsoir,
Pour egalement connaitre des gens au quebec (sur montreal precisemment) qui travaillent dans notre profession je tiens egalement a dire que tout s’est bien deroulé, bon accueil, equipe a l’ecoute et presente d’apres leurs dires.
Pour faire un point sur ce que vous dites, sans deformer cela (je l’espere), la conclusion serait que beaucoup de personnes (une majorité? c est ce que RSQ et vos retours d’experiences disent) ont reussi leur stage d’adaptation clinique et que d’autres (une minorité? et oui s’il y a une majorité d’un coté..et bien il y a une minorité de l autre coté) n’ont pas eu cette » chance « . La question qui s’en suit est « Comment cela se fait il? » 😉
Merci en tout cas a chacun (meme toi sylvie .dupont ) d’avoir exprimé calmement les situations vecues ou citées qui nous permettent d’en connaitre un peu + (ou pas) sur ce qui nous attend la-bas. On parle d’un stage..mais c est sur toute un ensemble qu’il faut reflechir (la vie a coté, la « nouvelle » facon de travailler avec d’autres relations au boulot).. Donc a titre individuel, j’en prend note mais je prefere me faire ma propre experience car nous n’avons pas la meme vie,la meme facon de travailler et visiblement pas la meme facon d’aborder les gens (a la vue du precedent message).
Cordialement, Rob 😉
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De dupont.sylvie
visiblement pas la meme facon d’aborder les gens
Et pourtant.
Et pourtant, mon comportement a été décrit comme exemplaire et était à peu près le seul point positif qu’on a bien trouvé à me dire le jour où l’on m’a mis à la porte. En effet, on est tenu au courant de tout ce qu’on peut avoir à reprocher comme des aspects positifs, tout au long du stage.
On se rassure comme on peut, hein. « ça ne risque pas de m’arriver car j’aborde les gens au top ». Quelle blague et quelle caricature !
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De dentan
visiblement pas la meme facon d’aborder les gens
Et pourtant.
Et pourtant, mon comportement a été décrit comme exemplaire et était à peu près le seul point positif qu’on a bien trouvé à me dire le jour où l’on m’a mis à la porte. En effet, on est tenu au courant de tout ce qu’on peut avoir à reprocher comme des aspects positifs, tout au long du stage.
On se rassure comme on peut, hein. « ça ne risque pas de m’arriver car j’aborde les gens au top ». Quelle blague et quelle caricature !
Je suis d’accord, je suis dans le même domaine de la santé!
Derniêrement, je rendais visite à une amie qui a eu une chirurgie! L’infirmier en stage »d’intégration » est entré dans la chambre, n’a pas dit un mot, il s’est approché, a pris les relevés sur les appareils, a fait des ajustements et au moment de quitter la chambre toujours sans un mot, je lui ai demandé ce qu’il venait de faire! Il a répliqué que dans son pays on faisait cela, c’est-à-dire ne pas interrompre! J’ai fait venir la responsable de stage et j’ai fait une plainte!
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De dupont.sylvie
Quelle jouissance dentan !
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De dentan
Quelle jouissance dentan !
Oui que l’on explique l’importance d’approcher une patiente et d’expliquer le pourquoi! Un patient n’est pas une machine!
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De SarahJade
visiblement pas la meme facon d’aborder les gens
Et pourtant.
Et pourtant, mon comportement a été décrit comme exemplaire et était à peu près le seul point positif qu’on a bien trouvé à me dire le jour où l’on m’a mis à la porte. En effet, on est tenu au courant de tout ce qu’on peut avoir à reprocher comme des aspects positifs, tout au long du stage.
On se rassure comme on peut, hein. « ça ne risque pas de m’arriver car j’aborde les gens au top ». Quelle blague et quelle caricature !
Désolé de le dire et ce n’est pas pour te descendre, mais si tu as la même attitude auprès des patients que tu avais sur le forum auparavant je ne serais pas étonnée que cela cause problème dans un milieu professionnel. C’est peut-être pas ça non plus, il est effectivement possible de tomber parfois sur des supérieurs dont on comprend pas du tout la manière de gérer et qui semblent avoir une dent contre un employé en particulier.
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De RobZ44
Bonjour, @dupont.sylvie : je te parlais de la facon dont tu as repondu a Sophie Comman, qui n’est selon moi pas adaptée sur un forum. Tu veux prouver quoi? Apres, si on t’as dit que c’etait un des seuls points positifs tant mieux mais comme tu le dis « On se rassure comme on peut ». Je te dis simplement qu’on est tous differents et qu’on a pas la meme facon de travailler, d’etre, et d’aborder les gens. C’est une bonne chose d’avoir « signalé » l’envers du decor que tu juges. Maintenant il est temps d’avancer pour nous tous.
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