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Accommodements déraisonnables

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Accommodements déraisonnables.

Bonjour et bienvenue sur cette chronique tardive à tous les plans ! Premièrement parce que j’ai dépassé de loin la date de publication, et deuxièmement parce que le sujet que j’aborde aujourd’hui était beaucoup plus d’actualité il y a un, voire même deux mois. Qu’à cela ne tienne, tant pis pour le sujet. Et mes excuses pour le retard à tout le monde !

Cela fait donc bien longtemps que ce sujet me titille, longtemps que mon clavier m’appelle et me demande de me laisser aller. Vaste sujet, vaste débat. Encore d’actualité comme je disais, quoique effacé par notre toute nouvelle Nation québécoise. Contrairement à certains politiciens sur la scène québécoise (sauf Mario Dumont, qui a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, mais on dira qu’il a « dérapé »…), j’aurais, je pense, énormément de mal à aborder ce sujet en faisant preuve d’ouverture d’esprit, de pondération ou encore de solidarité envers les minorités concernées par ces fameux accommodements qui incommodent tout le monde. Ah ça, les minorités « visibles » portent soudainement très mal leur appellation ! On ne parle que d’elles à Montréal ; une sacrée visibilité médiatique ! Ce sont donc ces « minorités » qui ont provoqué tout un émoi à Montréal, dès le mois d’Octobre, avec leurs demandes spéciales qui en fin de compte, affectent la majorité. Et il est là le malaise. Alors pour un instant, pour un instant seulement, au diable le politiquement correct, ce fléau qui met tant à mal la société québécoise telle que je la vois. Bref, j’aurais du mal… mais je vais essayer. Je ne vous promet rien.

Commençons par un rappel des faits, et voyageons pour ce faire le temps d’un retour en arrière.
1997 : L’affaire des souccahs du Sanctuaire du Mont-Royal. Le syndicat des copropriétaires du Sanctuaire du Mont-Royal, un complexe immobilier luxueux, demande aux familles juives qui y résident de ne pas installer de souccahs sur leurs balcons. Les souccahs sont une sorte de huttes de fortunes, dans lesquelles les juifs orthodoxes se doivent d’habiter pendant 9 jours dans l’année afin de commémorer la traversée du désert par le peuple hébreu. Le règlement de la copropriété interdisait aux résidants de faire des constructions ou des décorations à l’extérieur. Quatre familles juives ont porté l’affaire devant la Cour Suprême du Canada, qui a fini par trancher en 2004 et accéder à leur demande, au nom du multiculturalisme Canadien, et au nom du droit à la liberté de religion garanti par la Charte canadienne des droits et libertés.

2001 : L’affaire du kirpan dans les écoles. Le 19 novembre 2001, Gurbaj Singh Multani, jeune écolier sikh alors âgé de 12 ans, échappe par inadvertance son kirpan, un poignard d’une vingtaine de centimètres de longueur que sa religion lui impose de porter à la ceinture en tout temps. La commission scolaire de son école lui interdit alors, pour des raisons de sécurité, de porter sur lui ce qu’elle estime être un poignard. L’affaire fait grand bruit et est portée devant la Cour Supérieure du Québec, qui accepte que le jeune sikh puisse porter son kirpan sous ses vêtements, dans un fourreau de bois, enveloppé et cousu. Mais en mars 2004, la Cour d’appel du Québec renverse ce jugement. Il faudra attendre deux ans, soit le 2 mars 2006, pour que la Cour Suprême du Canada renverse le jugement de la Cour d’appel du Québec, au nom du multiculturalisme Canadien, et au nom du droit à la liberté de religion garanti par la Charte canadienne des droits et libertés.

2006 : L’affaire du port du casque au port de Montréal. Quelques jours à peine après l’affaire du kirpan, des travailleurs sikhs du port de Montréal se font entendre. Ils réclament le droit de ne pas porter de casque de sécurité sur les lieux de travail. Charanjit Singh Padda, président du temple Guru Nanak Darbar, à Montréal, résume la situation: « Un chapeau dur de sécurité, ils nous demandent de porter ça. Et comme vous savez, on ne peut pas enlever le turban. Alors c’est ça qui nous donne des problèmes au port. ». Le 9 mars 2006, l’Association des Employeurs Maritimes a finalement accepté de revoir ses méthodes de travail pour accepter les camionneurs sikh. Depuis, ceux-ci n’ont donc plus l’obligation de sortir de leur véhicule afin d’accomplir les tâches qui leur incombent. Les autres travailleurs l’ont de fait, cette obligation.

2006 : L’affaire du YMCA. En avril 2006, le YMCA de la rue Parc (oups ! ‘scuzez… la rue Robert Bourassa) décide d’accéder à la demande de la communauté juive hassidim du quartier d’installer des fenêtres givrées pour une salle d’exercice, afin que la communauté en question ne soit plus importunée par les silhouettes hautement érotiques de femmes en sueur qui peuvent être aperçues au travers si l’on y prête vraiment attention. Le YMCA n’a rien déboursé pour faire givrer les quelques fenêtres coupables ; la communauté hassidim à payé. L’affaire n’a été révélée au public que le mois dernier, en novembre 2006, après qu’une journaliste cliente du YMCA ait décidé d’en parler, devant le mécontentement de certains clients qui refusaient par principe cet état de fait, ou étaient à leur tour gênés de devoir courir devant des vitres givrées qui leur cachaient la vue de l’extérieur.

2006 : L’affaire des cours prénataux du CLSC de Parc-Extension. Quelques jours après l’affaire du YMCA, vers la mi-novembre, le Journal de Montréal nous apprend que le CLSC de Parc-Extension avait refusé pendant plusieurs mois la présence d’hommes lors de ses cours prénataux, puisque celle-ci importunait quelques femmes musulmanes, hindoues ou encore sikhs. Les couples qui souhaitaient assister ensemble à ces cours devaient se rendre au CLSC Côtes-Des-Neiges ou au CLSC Métro, et devaient alors payer 50$ pour pouvoir y assister alors que ces mêmes cours étaient gratuits au CLSC de Parc-Extension.

2006 : L’affaire du SPVM et les policières. Au même moment que l’affaire du YMCA, on apprenait l’existence d’une brochure du Service de Police de la Ville de Montréal qui recommandait de manière informelle à ses policières de faire appel à leurs collègues masculins lorsqu’elles ont affaire à des membres de la communauté juive hassidim. Jacques Dupuis, ministre de la sécurité publique, s’en mêle et exprime son désaccord profond avec cette « note de service » qui n’a comme seul et unique but que de « faciliter la communication entre les policiers et certaines populations » selon le porte-parole du SPVM, Stéphane Roch.

Bon. On va s’arrêter là, je pense avoir fait déjà un bon petit tour des accommodements qu’on appelle « raisonnables »… il va falloir qu’on m’explique un jour pourquoi ! Enfin… j’ai ma petite idée là-dessus. Certains d’entre-vous me diront : « oui bon… c’est une tempête dans un verre d’eau ». Pas si sûr. A mon sens, plus y il aura de micro évènements comme ceux que j’ai cité, plus la société québécoise se diluera et plus son identité se perdra. Accepter les demandes d’une minorité, qu’elle soit religieuse ethnique ou tout ce que vous voulez, alors même que ces demandes nuisent à la majorité, est un non-sens complet. Le problème est qu’il faut avoir le courage de le dire. Ceux qui s’y risquent ne s’en sortent pas indemnes.

Je ne pensais retrouver au Québec ce que j’avais quitté en partant m’installer à Montréal. Déjà en France, apprendre que certaines piscines municipales, de Roubaix à Marseille en passant par la banlieue Parisienne étaient réservées, à certaines heures, aux femmes musulmanes uniquement me donnait la chair de poule. Mais alors là…

Il est plus facile pour ces communautés d’obtenir des accommodements raisonnables à cause de ce foutu et sacro-saint politiquement correct. Celui-ci empêche toute critique d’une religion ou d’une communauté culturelle sous peine de se faire taxer de raciste ou encore de facho. Regardez Mario Dumont qu Québec en Novembre. Regardez l’ire qu’ont soulevé les propos de Jacques Parizeau au lendemain de la défaite du référendum sur la souveraineté du Québec en 1995. N’avait-il pas raison, dans le fond ? Souvenez-vous des caricatures de Mahomet, l’an dernier : le monde entier en a parlé, parfois en s’offusquant, parfois en acquiescent d’un sourire niais et nerveux. Souvenez-vous du tollé généré par Pape Benoît XVI, en septembre dernier, lorsqu’il a osé assimiler l’Islam à la violence. Même si je n’adhère pas à toutes les positions ni aux manières de faire de certaines personnes que je cite ci-dessus, j’en arrive tout de même à pense ce qui suit (pour l’instant c’est très politiquement correct, vous avez vu ?): vous voulez critiquer la religion catholique ? Pas de problèmes, allez-y, vous avez carte blanche. Vous voulez critiquer l’Islam, ou la religion juive, ou la manière de procéder des sikhs ou des hindous? Attendez de voir ce que vous allez vous prendre dans la face (là ça l’est beaucoup moins). Ce « deux poids, deux mesures » m’insupporte. C’est pour cela, et bien sûr à cause aussi de l’incapacité des politiques du Québec (de tous bords) à prendre acte de ce qui se trame et à agir, que d’autres affaires d’accommodements dits « raisonnables » éclateront encore à l’avenir.

Tiens, dès l’été prochain, je vais exiger que la ville de Montréal obtienne une dérogation qui puisse permettre aux Français de ne plus faire la file aux arrêts de bus du Plateau Mont-Royal pour passer devant tout le monde. Comment ça, cela affecterait à la majorité ??? La majorité sur le Plateau, c’est nous, les Français !!!! Non mais ! J’ai bien le droit à un accommodement raisonnable en tant que Français !!!!

Non mais franchement… non, non et non. Toujours et à jamais non.

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Écrit par
Tof

Qui suis-je? Moi c’est Christophe, je suis originaire du Nord de la France où j’ai passé mes 24 premières années avant de poser mes valises à Montréal le 16 Mai 2004. J’ai travaillé en tant qu’informaticien et webmaster pour plusieurs entreprises de Montréal. Pourquoi avoir choisi d’immigrer? Parce que. Besoin de changer d’air, d’ouvrir mes horizons, de voir comment ça se passe ailleurs dans le monde et ce que ça peut m’apporter personnellement. Pourquoi le Québec ? Parce que parce que c’est l’Amérique en français (et non l’Amérique à la Française), parce que c’est vrai que c’est plus « facile » entre guillemets, parce que je voulais savoir ce que ça faisait -30 degrés sous zéro, parce que je pensais que tout le monde parlait français et quelques-uns anglais, parce que (à suivre – liste non-exhaustive)

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