L’Institut du Québec vient de publier une étude sur le portrait de l’immigration au Québec. On y voit que depuis 10 ans, les immigrants sont mieux représentés sur le marché du travail et que leurs salaires et leurs conditions se rapprochent des autres travailleurs. Cependant il reste certains défis pour le Québec dans sa lutte à la pénurie de main d’oeuvre.
La situation des nouveaux arrivants sur le marché du travail s’est constamment améliorée depuis 2012.
- Le taux de chômage chez les immigrants âgés de 25 à 54 ans diminue sans cesse depuis 10 ans au Québec. En avril 2012, il s’élevait à 12,7 %, il a maintenant chuté à 5,3 % (avril 2022).
- Le taux d’emploi des immigrants de 25 à 54 ans est passé de 69,9 % à 81,9 % entre avril 2012 et avril 2022.
- En 2010, le salaire reçu par les immigrants économiques au cours de l’année suivant leur admission à la résidence permanente était inférieur de près de 40 % par rapport à la médiane québécoise, cet écart s’était résorbé à 1,3 % en 2019, parce que leur salaire initial s’est élevé plus rapidement que pour le reste des travailleurs québécois.
Le Québec reçoit de plus en plus d’immigrants temporaires pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre.
- Entre 2016 et 2019, le nombre de résidents non permanents (temporaires) est passé de 12 671 à 61 668.
- Le nombre d’immigrants temporaires est passé de 9 % entre 2012 et 2016, à 64 % en 2019.
- Depuis quelques années, on assiste à la multiplication des assouplissements, des mesures et des programmes qui visent à faciliter l’attraction et la rétention des immigrants temporaires, notamment les étudiants internationaux et les travailleurs avec des profils qui correspondent aux besoins du marché du travail québécois.
Le gouvernement semble donc beaucoup miser sur les immigrants temporaires mais l’Institut du Québec rappelle qu’il y a des effets pervers. La précarité du statut amène son lot d’inconvénients tels que la dégradation des conditions de travail et les difficultés sociales ou économiques.
L’immigration est surtout centrée sur la région de Montréal
- Alors qu’à elle seule, la grande région de Montréal compte pour 50,5 % de la population du Québec, près de 85 % des immigrants qui arrivent au Québec s’y établissent en premier lieu. Une proportion qui a peu varié au cours des dernières années.
- 11 des 17 régions administratives du Québec ont accueilli en moyenne, de 2015 à 2019, moins de 1 000 immigrants permanents par année alors que la région administrative de Montréal en a reçu quelque 37 000.
Le gouvernement a mis sur pied plusieurs programmes pour amener les nouveaux arrivants à s’installer en région où les besoins sont les plus criants. Le dernier en date est la gratuité scolaire pour les étudiants étrangers qui s’installent hors de l’agglomération de Montréal dans un des programmes particulièrement demandés dans ces régions.
Des délais administratifs interminables.
- Dans tous les cas de figure, les délais d’obtention de la résidence permanente sont beaucoup plus longs au Québec que dans le reste du Canada.
- Ces attentes sont principalement attribuables au temps que le gouvernement fédéral met à traiter les aspects dont il est responsable (vérifications reliées à la santé, la sécurité et aux normes fédérales). Il consacre en moyenne 31 mois pour l’analyse d’un dossier alors que le processus global peut s’échelonner sur 37 mois.
- Cette lenteur de traitement désavantage considérablement le Québec car ces délais administratifs démesurés prolongent indûment la période d’incertitude que vivent les demandeurs et nuisent à l’attractivité et à la compétitivité du Québec, notamment au détriment de l’Ontario, qui affiche des délais beaucoup plus courts.
Le premier ministre du Québec, François Legault a déclaré qu’il voulait désormais que le Québec choisisse tous ces candidats, ce qui n’est pas le cas actuellement puisque le Canada a 50% du nombre qui s’installent au Québec. Cependant, cela ne devrait pas changer le mandat du fédéral quant aux vérifications de santé et sécurité, puisque c’est uniquement ce pallier de gouvernement qui est habilité à le faire, du moins pour le moment.
Source : Institut du Québec
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