Vinay Sally, qui a posé le pied au Canada en tant qu’étudiant international en 2018, ne savait pas que la lettre d’admission remise par son agent d’immigration était un faux, d’après les informations du média Press Progress. Originaire d’Inde et ayant choisi de poursuivre une formation en pharmacie, il s’est retrouvé contraint d’étudier dans un autre établissement que celui initialement prévu, mais il a perdu le montant des frais de scolarité qu’il avait acquitté auprès d’un agent.
Il a été confronté à un autre revers l’année passée lorsque l’Agence canadienne des services frontaliers lui a fait parvenir une lettre l’informant de son inadmissibilité à rester au pays 1.
Ces étudiants, dont certains ont passé plus de cinq ans au Canada, ont vu leurs espoirs d’intégration se briser face à des ordonnances d’expulsion et à la perspective d’être déclarés inadmissibles à la résidence permanente. Cette inadmissibilité, une fois prononcée, est presque impossible à contester sans un processus judiciaire fédéral long et coûteux 1.
La réaction des étudiants s’est traduite par des protestations continuelles devant les bureaux de l’Agence des services frontaliers à Mississauga, soulignant les failles du système d’immigration canadien. La lutte pour la justice est décrite comme une épreuve mentale et financière par Sally, qui exprime également sa frustration face aux promesses non tenues des politiciens. Il souligne que le problème persiste, avec de nouveaux étudiants tombant encore victimes de ces « agents fantômes » 1.
En réponse, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) affirme avoir mis en place des mesures pour détecter la fraude et dissuader de futures tromperies. L’IRCC a également indiqué qu’il est en train de revoir le Programme des étudiants internationaux pour renforcer l’intégrité du programme et améliorer la protection des étudiants contre le recrutement non éthique et les acteurs non authentiques 1.
Dans un article du Devoir, le ministre de l’Immigration Marc Miller a indiqué que le programme d’éducation internationale a créé un environnement rempli d’incitations nuisibles qui profitent financièrement à certaines institutions éducatives. Le Globe and Mail relève que M. Miller a mentionné que des fermetures d’établissements sont envisageables.
Suite à une investigation de son ministère sur des dizaines de dossiers de lettres d’admission frauduleuses, Miller a précisé que dès le 1er décembre, il sera obligatoire pour les collèges et universités de vérifier chaque lettre d’acceptation avec le ministère. Ce dernier procédera alors à l’émission des permis d’études nécessaires.
Ces initiatives visent à établir un cadre spécifique pour des institutions qui fournissent un niveau supérieur de services et de soutien aux étudiants internationaux 2.
L’organisation Migrant Workers Alliance for Change salue les initiatives prises, toutefois, elle souligne que les étudiants internationaux ne devraient pas être soumis à une politique inconsistente qui leur ôte la possibilité de se défendre. L’organisation persiste dans sa recommandation d’attribuer le statut de résident permanent à l’ensemble de ces étudiants. Par ailleurs, d’après des informations rapportées par Le Devoir, le nombre de permis d’études valides a grimpé à 800 000 à la fin de l’année 2022, marquant une hausse de 170 % sur les dix dernières années.
Sources : Le Devoir
- « Students Defrauded By Fake College Admissions Letters Could Face Deportation Due to Cracks in Canada’s ‘Faulty Immigration System’. » PressProgress
- « Statement from Minister Fraser concerning reports of international student fraud. » Canada.ca.
- « New task force will probe college enrollment scam on international students. » Globalnews.ca.
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