Bilan: 8 ans, ça passe vite - Immigrer.com
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Bilan: 8 ans, ça passe vite

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Bonjours à tous, si mon expérience peut aider tant mieux (ça va être un peu long , désolé)

J’arrive au Québec le 25 mars 2012 (en pleine révolte du carré rouge) dans une famille que j’avais contacté sur un site de jeune fille au pair, j’avais fait connaissance avec eux sur Skype en France. Dès mon arrivée, cela ne se passe pas très bien ( je me suis rendue compte de certaine chose aussi bien plus tard), je les avais sélectionné parce que le mari est pâtissier et sa femme travaille ailleurs, ils ont deux enfants en bas âge (ils ont une certaine notoriété, je tiens à ce qu’ils reste anonymes pour ne pas avoir d’ennui).

Mes horaires de travail et mes jours de repos ne sont jamais établis à l’avance, donc impossible de prévoir quoi que ce soit. Je paye 500$ pour une chambre, sachant qu’ils ont compté 100$ de bouffe, sauf que dès le départ je fais mes propres courses et je suis payée 10$ de l’heure, j’ai droit soit disant à utiliser leur 2ème voiture, mais avec beaucoup de contraintes. Entre autre je devais travailler pendant ma journée de repos quand je prenais la voiture pour livrer leurs produits dans un local de vente en plus de tout le reste….

Un soir,  je rentre avec 20 minutes de retard parce que j’ai ramené une connaissance chez elle, et là c’est le clash de trop, ils ne sont pas contents. Bref, cela ne fait que 3 mois que j’y suis, je décide de partir pour Montréal (je pourrais écrire quatre pages au complet pour dire tout ce qui s’est passé en plus avec leurs amis, leurs enfants, les parents de la femme, mais je ne leur accorderaient pas plus d’importance).

J’arrive à Montréal en coloc chez une dame qui paraît gentille, mais dès qu’elle apprend que je ne peux pas travailler, elle veut me foutre dehors. En fait à la douane au lieu de laisser néant dans la case « lieu de travail », ils ont écris « Québec », ce qui veut dire que je ne peux travail qu’à Quebec et pas ailleurs au Canada comme sur n’importe quel PVT, donc je suis obligée de chercher une autre colocation (en faisant un essai de travail c’est la comptable qui me l’a fait remarqué).

Histoire complètement folle grâce à ma grande sœur qui avait un ami qui connaissait un ami à Paris et qui avait un ami à Montréal, j’ai pu déménager chez lui, sauf que lui me laisse son appart en attendant car justement il allait rejoindre cet ami en France et n’avait pas de place autre que son appart pour m’héberger. J’ai pu rester 15 jours pour trouver une autre colocation et enfin avoir une adresse stable pour pouvoir faire les démarches et faire changer mon « attestation  » de travail.

Je trouve une coloc avec un gars et une fille, au début ils sont sympas, je leur explique ma situation, ils me disent que tant que je paie le loyer ça leur va, je reste quelques semaines à attendre les nouveaux papiers qui me permettrons enfin de bosser.

Dès que je commence à travailler, cela se passe mal avec les deux colocs, j’ai remarqué que la fille fouille et vole dans mes affaires, au final j’ai perdu beaucoup d’argent à cause d’eux, bref, le travail que je trouve me vire après deux mois de boulot, il ne m’avait pas dit qu’il m’avait embauché juste pour les fêtes de Noël. Je me retrouve sans travail à trois mois de la fin de mon PVT et le jour même au 3 janvier on accepte ma demande de JP…

Le jour même je trouve une annonce et laisse un message car ils sont en vacances pour 15 jours… après ce délai interminable on m’appelle enfin et j’obtiens la place, mais cela se passe encore plus mal avec les colocs parce que je travaille de nuit et qu’ils foutent le bordel quand j’essaie de dormir en après-midi entre autre (des choses encore pire)….
Je me cherche un appart à côté de mon boulot et en trouve un à 300 mètres de là, je déménage enfin (après 8 mois de colocation) dans le merveilleux quartier d’HOMA sur la rue Ste-Catherine sachant que je ne connaissais pas du tout l’histoire de ce quartier…

A mon travail cela ce passe tellement bien qu’il me laisse la responsabilité de la cuisson des viennoiseries toute seule, lui arrive pour faire les livraisons, l’entreprise grossit, il engage un livreur, arrive un peu plus tôt pour la fabrication, je commence à faire de plus en plus d’heure (payer 12$ de l’heure, n’ayant aucune connaissance du salaire de base, je n’ai su que bien plus tard combien j’aurais du être payée en bossant de nuit) plus ils obtiennent de gros contrat plus ils commencent à stresser et à passer ces nerfs sur moi.  Mais je tiens bon sur le moment, il engage ensuite un autre employé en disant qu’il garderait le meilleur d’entre nous et qu’en plus je dois le former, mais contre toute attente, ce nouvel employé plaide pour ma cause et est révolté de comment le patron me traite (je faisais jusqu’a 70h par semaine).

Tout ça pendant que les voisins hurlent toute la journée et la nuit, la voisine frappe clairement son chum, j’ai du appeler 3 fois la police, j’ai reçu des menaces ainsi que la concierge juste en dessous de leur appart, pour ne pas me faire remarquer, je me déchaussée en bas de l’immeuble pour monter sans faire de bruit…

Un jour, le patron m’engueule violemment et injustement, et là « je pète un câble » je lâche tout ce que je tenais dans mes mains, je descend me changer, remonte côté resto (l’entreprise était partagée en deux avec les cuisines d’un restaurant) et en état de choc je rentre chez moi, je ne me souviens pas du trajet jusqu’à être chez moi, là je craque et pleure sans pouvoir m’arrêter, en panique total, je sais pertinemment que s’il me vire, je me retrouve illégalle avec la peur d’être virée du pays….

Je lance un SOS sur ma page et mes amis de la JOC Montréal ( jeunesse ouvrière chrétienne, j’étais allée à un concert et avait rencontrer une fille qui bossait là-bas…) me rassure et me viennent en aide…
Le lendemain, je retourne quand même au boulot, le patron s’excuse mais me vire…. Mon ami de la JOC m’aide à porter plainte et à monter un dossier aux normes du travail pour harcèlement moral, cela se règle  » à l’amiable » j’obtiens 3000$, mais au final, j’ai perdu 20 000$, la totalité de mes heures ne seront jamais payer….

Au final, je suis illicite et non illégale, je trouve une autre entreprise, mais je dois faire le tour du poteau et payer 150$ pour le changement de patron et continue mon contrat JP. Je suis embauchée en mai 2014 et commence les démarches pour ma résidence permanente, cela ce passe à peu près bien la première année et j’obtiens ma résidence permanente (RP) le 9 mars 2015 (en septembre/octobre je prends 3 semaines de vacance en France).

A la mi-novembre, je glisse sur une traine d’eau et me « déboîte » la rotule du genou droit, cela me déchire le ligament et provoque une hémarthrose, arrêt de travail qui durera environ 6 mois durant laquelle l’entreprise ne va faire que m’attaquer pour que je retourne travailler en disant que je simule, que je l’ai arnaqué et j’en passe, je suis convoqué au tribunal et doit chercher un avocat que je dois payer 500$ au risque de leur devoir 1000$… 10 jours avant la date du procès, annulation.

Tout ça en étant obligée de retourner au boulot, je n’y reste qu’un mois et demi, et une semaine avant les deux dans l’entreprise, je démissionne par fax ( fallait pas me faire ch***).
Après ma démission, je n’en peux plus du bruit, des voisins, de tout, je cherche à partir en région ( sans chômage, mes parents m’aident à payer mon loyer, je ne suis pas capable de demander le BS, même si je ne mange qu’une petit repas par jours).

Grâce à ALPA (aide au immigrant) je fais des stages à St-Hyacinthe, Magog, au Saguenay à Dolbeau-Mistassini mais rien de concluant.

Quelques mois plus tard, autre entretien d’embauche à Trois-Rivières, cela ce passe bien, je suis embauchée et déménage, après avoir passé 5 ans dans mon 1er appart.

Mais plus les mois passent dans cette entreprise plus le patron me hurle dessus et me fait du harcèlement moral, il fini par me licencier en novembre 2018, pendant que j’était dans son bureau, la patronne a fouillé dans mon sac à dos et à volé mon cahier de brouillon avec les vieilles recettes dessus et mon vécu, et garde un autre de mes cahiers.

J’aurais pu à nouveau porter plainte, mais je n’en pouvez plus, j’ai décidé que ce n’était pas mon combat, stop ! J’étais épuisée mentalement et psychologiquement. Quatre jours après j’ai suivi une formation de 2 mois au centre Le Pont, après la formation ils proposent à l’entreprise qui devait m’embaucher de faire un stage. Sauf qu’avec l’année que je venais de passer mon corps a lâché, j’ai eu une grosse grippe et j’ai toussé de janvier à début mars, pas génial pour faire des démarche par téléphone. Bref, j’ai enfin trouvé une entreprise et fait mon stage à la mi-mars 2019 est était embauchée au 1er avril où j’ai travaille enfin avec des Québécois et pour des Québécois ( après avoir travaillé pour des libanais, des belges, des français).

L’année 2018/2019 a était très douloureuse personnellement, des choses affreuses du passé sont remontées à la surface suite à certain événement sorti dans la presse aux Etats-Unis. Pour ne pas sombrer à nouveau, j’ai pu me libérer l’esprit avec l’aide d’une association et « vomir » mon passé qui est maintenant définitivement derrière moi.

Mon intervenante m’a fait aussi le plus beau des cadeaux en cherchant pour moi une consultante en immigration qui m’a aidé à monter mon dossier pour passer ma citoyenneté.

J’ai été convoquée le 24 octobre 2019 pour passer l’examen et obtenue 20/20 et oui quand la dame me l’a annoncé, j’ai craqué et j’ai pleuré de joie, de soulagement, de tout le stress accumulé… Puis la convocation pour chanter l’hymne fut le 27 janvier 2020, très émouvant, et c’est d’ailleurs la même dame qui m’a remis mon diplôme et qui m’a aussi reconnue.

BILAN : malgré les épreuves, il n’y a pas eu à un seul moment l’envie de retourner en France. Pour finir sur du positif, quand je prends le bus de nuit, le chauffeur de bus a voulu que je rencontre son fils, avec qui je suis allée voir le défilé de la St-Patrick, même si je ne suis plus à Montréal. J’ai gardé quelques amis de la JOC, une amie de mon immeuble, un couple d’amis de St Hyacinthe, ainsi que le fils de la patronne où j’ai bosser à peine 2 mois, un autre ami à Dolbeau-Mistassini où j’ai bossé à peine 20 jours, ces deux amis sont venus plusieurs fois me voir ici à Trois-Rivières. Au centre Le Pont, j’ai aussi fait la connaissance d’une femme qui est rendu ma meilleure chum d’amie ainsi qu’à mon ancien travail une autre amie.

2019 a été une merveilleuse et incroyable année pour moi, j’ai pu rencontrer Jeremy Demay et voir plusieurs fois son spectacle: Vivant

Parce que oui ! je suis vivante et heureuse
Merci de m’avoir lue

Récit de Valérie Flamin sur le forum de discussion

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15 commentaires

  • Bonjour,
    Je dois immigrer dans quelque temps avec un travail à la clé. Cependant après certains commentaires je commence à flipper un peu. J’ai 4 enfants et le 5ème est en route, en France je vis convenablement mais, j’ai n’en peu plus je veux changer d’air depuis plusieurs années.
    J’ai un métier très demandé au Québec mais vu certaines expériences j’hésite de plus en plus.
    Avez-vous des expériences d’immigration avec familles nombreuses.

  • Bonjour.
    Je conste que tu as vécu une arrivée tres difficile,.
    Je me dit que tu as eu le courage de persévérer, car mes enfants sont là-bas, parti en tant qu’étudiant pour deux ,et une en PVT.
    Ce n’est pas facile ,mais nous avons pu prendre pour eux un appartement et ils ont pu vivre en chambre universitaire .
    Félicitations à toi, d’être resté jusqu’au bout

    Bonne continuation
    Longue vie a toi
    Tu es un exemple.

  • Bonjour, pour tout ceux qui sont obligés de prendre un avocat en Amérique du Nord (canada usa), j’attire votre attention sur le fait que si vous avez accepté un contrat de défense forfaitairement sachez que toute les communications téléphoniques ou autres questions que vous formulerez en sus avec réponse à la clé vous sera facturé à la minute. J’ai eu la surprise d’avoir eu un avocat très bavard au téléphone qui me racontait plein d’histoires, il voulait s’occuper de tout pour en fin de compte recevoir une facture complémentaire de 5.000$… Alors soyez vigilant sur ce sujet

  • Bonjour Je constate aussi que ce ne sont pas les Québécois qui ont mauvaise presse mais les étrangers qui y habitent.
    Je félicite cette jeune fille d’y être arrivée.. Moi je suis âgée de 65 ans, je rêve depuis plus de 10 ans de m’y installer mais je n’ai pas encore trouvé le moyen d’être accepté et de travailler vu mon âge. Voire même seulement y survivre avec ma retraite française,
    j’ai beau éplucher les sites où je peux trouver des informations je ne trouve pas les infos suffisante pour me lancer et vu mon âge il ne faut pas que je me rate…. surtout avec une petite retraite.
    Bref bravo encore à cette jeune fille et tout mon souhait de bonheur et de réussite pour elle.

  • Bon, a lire ton recit, j’admire bien le courage de nous raconter ton vecu mais ce n’est pas du nouveau, tout le monde a une croix a porter pour poyvour « reussir » la seule difference est vraisemblablement ceux qui tiennent le coup malgre les difficultes et ceux qui ralent et abandonnent au moindre bobo et tu sembles faire parti de ceux-la. Neanmoins, du courage et Bonne continuation

  • Je salue ton courage et ta persévérance. Je pense aussi qu’ il t es arrivée tour ça car tu étais une fille (jeune) et seule. Et par dessus tout tu devais être naïve au point de montrer ou expliquer à tous ta situation. Du coup certains en ont tiré avantage et ce n est pas une question de nationalité. Pour ceux et celles qui viennent en JP beaucoup ont des histoires similaires avec des patrons pas recommandables. À ceux la mon conseil c est de bien s informer connaître ses droits et toujours avoir un plan d avance!

  • Beaucoup de courage et d’obstination de ta part. Bravo. Mais je constate que certains québécois se comportent en veritables negriers à l’égard de ceux et celles qui veulent à tout prix émigrer au Canada comme si c’était le paradis!
    Les québécois ont une mentalité de parvenus. Leur niveau social n’a augmenté que grâce à l’arrivée des immigrants, qui concourent également à leur retraite.
    Ps: je suis allé au Canada à plusieurs reprises et constate que cela empire. Attention au miroir aux alouettes.
    Joseph

  • Bonjour, d’ou l’intérêt de passer par un recruteur ayant permis délivré par la CNSST et agréée en immigration. Tout cela ne se serait jamais produit, que ce soit sur le salaire, les conditions de travail, le logement, la prise en charge.

  • Centre Éducatif

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