Bonjour les gens !
Si vous saviez le temps que j’ai passé à flâner sur ce site en 2012-2013… À ce moment-là, je mettais en œuvre les démarches me permettant d’envoyer ma demande de CSQ (jadis catégorie de travailleur qualifié) et un visa étudiant en parallèle. J’ai tenté plusieurs round au PVT, sans succès. Et puis je suis arrivée en août 2014. J’avais lâché presque naturellement mon boulot, mon appart, ma famille. Loin de là l’idée que c’était simple. L’excitation de l’exotisme américain et d’une vie différence prenaient le dessus.
Et franchement, j’ai galéré. J’ai obtenu une maîtrise à l’UQAM et je ne travaille pas avec. C’était enrichissant d’un point de vue personnel. Mais peut être prématuré aussi. Tellement de choses que je ne saisissais pas ! J’étais encore sur un nuage, un peu irréel d’avoir atterrie ici à 27 ans.
20 000€ (oui oui) plus tard (ce que j’ai dépensé entre 2014 et 2017 : UQAM, subsistance, ameublement, première voiture et tout ce que j’ai du payé ici les premiers mois/année). Une galère fou pour trouver un boulot avec mon titre professionnel. Aucune opportunité les 6 premiers mois. Puis, j’ai demandé de l’aide à un directeur d’organisme que j’avais rencontré lors d’un voyage ultérieur en 2008. Il m’a offert un temps partiel dans un poste de bureau. J’étais reconnaissance mais je n’aimais pas mon emploi et j’étais payée 16$ (loin du salaire que j’avais forcément en France !). Puis, j’ai eu ma résidence permanente en juin 2015. J’ai beaucoup pleuré aux douanes CA/USA lorsque l’agent m’a souhaitée « bienvenue chez moi ». et m’a lue mes droits et devoirs. Je me suis même prise la vitre en sortant (J’en suis encore émue en y pensant !). J’ai démissionné presque immédiatement, plus tenue de bosser à mi-temps max en permis d études. J’ai galéré 3 mois, sans salaire. J’ai commencé a paniqué et postulé sur tout. Pas seulement sur Les emplois que je voulais ! J’ai obtenu un poste temps plein, 19$/h. Pas terrible mais pas inintéressant. Puis grossesse 1 est arrivée à 29 ans.
En 2017, j’ai finalement obtenu un poste que j’aime, avec mes études faites en France. J’y suis toujours. Je suis payée 40$/h. J’ai 5 semaines de congés payés et des avantages comme une garderie, une auto de service, un ordi, un cell, un fond de pension à prestation déterminée, à 5km de chez moi, avec de l’avancement très possible.
En 2017, on a aussi acheté un triplex (3 app) et on vit au RDC. J’ai maintenant 3 enfants et on rêve d’une maison. C’est notre prochain projet. Avec 4 chambres, beaucoup de placards et une grande cour
Depuis octobre 2021, je suis citoyenne. J’ai reçu mon passeport canadien en avril 2022. J’ai beaucoup pleuré durant la cérémonie (vraiment. Ils nous font visionné un spot sur le Canada qui ne laisse personne insensible !). Je regrette que la cérémonie ait été en ligne … mais voilà c’est COVID er on n’y peut rien. Je suis très fière d’être canadienne même s’il y a encore beaucoup de choses, natamment culturel, que je ne connais pas. Je ne suis pas le sport ni la politique. Ça n’aide pas
La France ne me manque pas. Ça me semble être une ambiance négative où peu de choses changent. Je suis heureuse ici. J’ai beaucoup mûri au gré de mes expériences et de la bienveillance que j’ai reçue ici. Je ne pense pas que j’aurais été aussi bien lotie d’où je viens. En revanche, je ne peux pas nier que le contact facile des européens, leurs conversations, leurs curiosité et cultures me manquent. Les pays limitrophes et les voyages faciles aussi. Et puis la famille immédiate.
Somme toute, la balance est très positive et je me sens chanceuse de vivre ici. De faire grandir mes enfants ici. Je suis tombée dans l’univers des couches lavables, lingettes lavables, du portage, de l’allaitement. Tellement de bienfaits pour la mère et les enfants (réduction du stress en autre !) C’est bien documenté ici et facile d’accès grâce aux nombreux organismes et soutien du gouvernement (encouragement à l’allaitement, congé de maternité, maternité et allaitement sans risque par la cnesst). Je suis quasi persuadée que je n’aurais rien eu de tel en France. Rien que pour moi ça vaut un 20/20 !
Je regrette que ce soit impossible de parrainer un proche en dehors d’un parent ou neveu/nièce orphelin. Le gros point noir qui s’explique par l’immigration choisie.
Pour tout ceux en processus d’immigration, je vous invite à poursuivre vos efforts. Le parcours tumultueux rend encore plus merveilleux l’obtention de la citoyenneté. On la voulue, on la mérite, on l’apprécie ! Il y a un petit Eldorado pour vous ici pour qui saura mettre les bons ingrédients dans la recette !
Gros bisou, je vais me desinscrire d’ici. Mon chemin est fait et je tourne la page.
xxx
Bilan de geckooa dans le forum de discussions
Mais de quel trou sors-tu ma grande ? C’est avec des points de vue de la sorte que les Français passent pour de gros bébés gâtés par un filet social hallucinant. Et quand un président a le culot de vous enlever un peu le biberon de vos lèvres, vous foutez le feu. Bravo. Lepeniste avec ça, j’imagine… (?)
Hmm, quel article négatif! C’est surtout pas vrai que le Québec est bon juste pour les accros de la `junk food` comme vous dites ou des petits jeunes. Je suis une mère de famille. Il y a énormément de nourriture semi-préparée dans les supermarchés et je fais des lunchs pour 2 enfants (si 4, il faut juste faire plus de nourriture et la distribuer dans les thermos). Et oui, habiller un TRÈS jeune enfant l’hiver est un peu pénible, mais ils apprennent à s’habiller seuls. Le mien s’habillait à 3 ans, il fallait juste superviser un peu. Je ne crois pas qu’une expérience d’une mère (seule) avec 4 (!!!) enfants est concluante. J’aimerais voir une mère monoparentale trouver ça facile avec 4 jeunes enfants. Dans n’importe quel pays!
Ups, je me suis trompée d’article! Celui-ci n’est pas négatif, au contraire!
Surtout ne lâchez rien. Résident permanent depuis 2007 et citoyen Canadien depuis 2017, je ne regrette rien.
Bravo !
C’est vrai qu’ici, il est plus facile de concilier vie familiale et professionnelle !
Beau témoignage sincère.
Je suis totalement d’accord qu’on se sent redevable à ce beau peuple québécois.