De Totof06
Bulletin du troisième trimestre, 06/02/05 – 06/05/05 – Prochain Retour…
06 mai 2005 : oui, après 9 mois au Québec, après avoir survécu à mon premier hiver Québécois (le 24 ième pour ma conjointe) et à ma première déclaration d’impôts Franco-Canado-Québécoise, après avoir vu s’égrainer presque 3 saisons en intégralité, après avoir célébré Noël, Nouvel An, Pâques, la Saint Patrick, mon 33 ième anniversaire, le temps des sucres, nous nous apprêtons à retourner en France…. ….pour deux semaines de vacances !!!!
Que dire depuis mon dernier bilan trimestriel ? Hummmm…. Oui !!!! Figurez-vous que l’hiver est TERMINÉ !!!! Maintenant, il pleut, il pleut, il pleut à qui mieux-mieux…. Mais il paraît que c’est la saison qui veut çà…. L’hiver, autant vous le dire de suite, je ne l’ai pas trouvé si dur que ça…. …. C’est long certes, ce n’était que le premier, certes, mais globalement cela s’est bien passé…. Hormis, deux semaines de froid intense à la fin Janvier (RECORD BATTU : -41°C lors d’une mémorable journée de ski ) cela est plus que supportable.
Fort de cette expérience, à présent, je suis convaincu que l’on s’habitue au froid. Tout l’hiver, j’ai marché 20 minutes matin et soir pour aller chercher mon train et pour en revenir, y compris par -25°C (sans le vent). Bien sûr, il vaut mieux mettre des gants (prononcez « mitaines »), un bonnet (prononcez « tuque »), une écharpe et une bonne paire de chaussures (pour ma part, j’ai opté pour mes vaillantes chaussures d’alpinisme) mais on survit !!! La preuve…. je tape encore avec tous mes doigts ! Les premières fois, lorsque vos narines collent à votre cloison nasale, que votre respiration gèle sur votre veste, que vos cheveux figent (parce que vous n’avez pas pris la peine de vous sécher les cheveux correctement), que vous attendez votre train pendant 45 minutes sur le quai en plein vent (parce que LUI n’a pas démarré), vous vous demandez ce que vous fouttez là, vous, le natif des rivages de la douce Méditerranée. Mais on s’y fait et tout cela sans le moindre rhume !
Au niveau pelletage aussi, j’ai été énormément déçu…. J’ai du utiliser ma batterie d’ « armes de destruction massive de neige » seulement une dizaine de fois. Gratte à neige, pelle à neige, poussoir à neige, pic à glace, sel, sable, bref, l’arsenal au complet. Cet exercice a de très bonnes vertus digestives, le soir après le souper, dans la noirceur…. Vous verrez…
L’hiver s’écoule ainsi, petit à petit, au rythme des (rares) tempêtes et des soirées au coin de la cheminée…. Et puis un jour, tout d’un coup, vous « sentez » que c’est fini. Il fait un peu plus chaud, vous enlevez des épaisseurs de vêtements, la neige commence à fondre, vous marchez dans la boue. Il fait entre -5° C et 0° C mais vous vous surprenez en T-shirt à l’extérieur, les oiseaux jusqu’alors muets se remettent à vous étonner par la splendeur de leurs chants. Les chats du quartier ne s’y trompent pas. Le printemps montre enfin timidement le bout de son nez….
Il faut l’avouer : le Québec a vraiment 4 saisons et pour moi, c’est un vrai régal. Lorsque vous venez du Sud de la France, c’est un phénomène remarquable. « Touffeur » de l’été, Nostalgie de l’automne, Rudesse de l’hiver, Renaissance du printemps, le cycle naturel est complet.
Alors que l’hiver, vous vous calfeutrez dans votre maison et au bureau, au printemps toute la ville de Montréal s’éveille…. A l’heure du lunch, tout le monde va « prendre une marche » dans le vieux port, sur Sainte Catherine noire de monde, sur Saint Denis où les terrasses commencent à apparaître. Les tribunes du Grand Prix sont tous les jours plus hautes et plus nombreuses, la saison des festivals approche. Même si j’ai déjà écrit que je n’aimais pas Montréal ici même, je me surprends à prendre plaisir à m’y promener en écoutant de la musique. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis n’est ce pas ?
En banlieue, la tribu des « 450 » aussi se prépare…. Il faut déchaumer le gazon, ouvrir la piscine, utiliser sa tondeuse (à moteur 4 temps Honda et jantes alu ), sa souffleuse à feuille, son taille-haie, astiquer son BBQ de compétition, construire ou rénover son deck. La bière recommence à couler à flot. Concernant la vie en banlieue de Montréal, je n’aurais qu’une seule chose à écrire : « banlieusard, je te hais ! » Et là, il n’y a aucun risque que je change d’avis !
Au niveau du travail, après 6 mois dans l’entreprise, rien à redire : tout est toujours aussi bien…. Boulot super intéressant, ambiance de travail aussi décontractée qu’il est possible, 5 à 7 réguliers, tout va pour le mieux.
La seule ombre au tableau a été le départ de plusieurs collègues de travail qui étaient devenus des amis. C’est assez déroutant pour un Français car en cette matière, tout va très vite ici. Un collègue donne sa lettre de démission, on le dit publiquement une semaine après, il lui reste une semaine à accomplir avant son départ effectif. Hop, 5 à 7 de départ et poufff : plus personne. Juste un peu plus de boulot, le temps que l’on trouve un remplaçant. Mais la vie est ainsi faite ici. Il faudra s’y faire : selon les statistiques, les Québécois changent d’emploi tous les 18 mois et avec le marché qui reprend, les tentations sont grandes et les opportunités nombreuses une fois que l’on est connu (et reconnu).
Plus que 22 jours avant les retrouvailles en famille pour la fête des Mères. Ha….. 2 semaines en Douce France… Nous sommes déjà épuisés rien qu’à penser au « Marathon » qui nous attend. De nombreux amis à revoir. Certains étaient seulement en couple lorsque nous les avons quittés. Leurs vies étaient rythmées par les « folles soirées de la Côte »… Nous allons les revoir accompagnés de bébés dont nous n’avons aperçu les frimousses (et entendu les cris) que par Webcam pour l’instant. Il vivent à présent au rythme des « bibis »… Mais ayez confiance : nous ne manqueront pas de célébrer Baccus !!!
Et surtout… Entendre « l’accent » tout en revoyant les Alpes et la Méditerranée….
Christophe
Leave a comment