C’est toujours l’heure du dépanneur.
Panne sèche de votre BBQ en plein party d’été ? Sécheresse buccale un après-midi caniculaire ? Plus rien à noyer dans vos trempettes ? Envie irrésistible de nicotine à 4 heures du matin ? Ou encore un besoin urgent de carte d’appel pour appeler maman ? …. la ressource ultime pour tous vos petits tracas du quotidien au Québec porte un nom : le dépanneur !
Effectivement, ici le dépanneur n’a pas besoin de s’y connaître en mécanique automobile pour vous rendre service. Comparons-le plutôt à l’épicerie de quartier que vous pouvez déjà connaître en Europe. Cette épicerie où l’on trouve un peu de tout, un peu à n’importe quelle heure mais avec des prix tout de même assez supérieurs à ce que l’on peut trouver dans les grandes surfaces commerciales.
Des dépanneurs, on en trouve partout au Québec. Cela fait autant partie du paysage urbain que la neige en hiver. Ce sont parfois de très petites boutiques coincées dans l’arrière-cour d’un immeuble, parfois elles peuvent aussi avoir l’apparence d’un vrai supermarché, avec plus de produits et de services. On en trouve à Montréal, mais aussi dans la moindre agglomération, toujours prêt, toujours là quand on en a besoin.
Il y a aussi les enseignes de dépanneurs regroupés en réseau à grandeur du Québec et même du Canada. La plus connue s’appelle « Couche Tard » qui est reconnaissable à son hibou rouge, mais les principales stations de gazoline (stations essence) ont également leurs propres dépanneurs comme « PétroCanada » et « Ultramar ».
Malgré tout, je préfère les « vrais » dépanneurs. Ces petites boutiques tenues par des familles ou par des petits commerçants résidants dans le quartier. Dans mon dépanneur, ce sont des Libanais très sympathiques, avec qui je discute souvent en prenant ma caisse de 12 ou ma liqueur. Il fait travailler son cousin et ses frères, parfois un étudiant Ukrainien aux allures de « nerd » qui plonge dans son livre de français sitôt le client parti.
Mon dépanneur, bien loin de pouvoir concurrencer le PétroCanada climatisé et aseptisé situé à quelques encablures de là, propose tout de même un service inestimable : la chaleur humaine. Il apprend aussi à se diversifier en proposant un service de couturière pour les pantalons trop longs ou pour les trous dans les bobettes. Et on fini par se connaître. Le petit cousin s’obstine à me faire lire le « Monde Diplomatique » lorsque je tente de lui acheter « La Presse » du jour. « Monde Diplomatique » qui, soit dit en passant, n’est pas proposé pas à la vente dans son commerce. Il aura aussi ce petit commentaire aimable qui aide à se sentir un membre à part entière du quartier.
Autre avantage, ils sont tous ouverts tard et, pour un certain nombre d’entre eux, ouverts 24 heures sur 24.
Caractéristique commune : tout dépanneur qui se respecte se doit d’avoir un local froid pour entreposer les bières. D’où l’inscription : « bières fraîches », trônant triomphalement sur le fronton d’un certain nombre d’entre eux. Pièce froide qui sera toujours un bon moyen de se rafraîchir un peu en ces températures élevées. Le prétexte de votre lenteur à choisir une marque de bière et toute trouvée : vous êtes un pauvre immigrant et vous cherchez, en vain, une caisse de « 1664 ».
Vous pouvez maintenant sortir de la pièce froide, la chronique est terminée !
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