Cette année, la Colombie-Britannique fête ses 150 ans. Penchons-nous un peu sur l’histoire de la province et sur les gens qui l’ont façonnée.
Les Amérindiens furent les premiers habitants de la Colombie-Britannique. Arrivés, il y a environ 6 000 a 8 000 ans de cela, on distingue 6 groupes : kootenay, salishan, haida, tlingit, wakashan et tsimshian. Statistique Canada a estimé le nombre d’autochtones vivant dans la province à un peu plus de 170 000 en 2001.
Selon une hypothèse, Francis Drake aurait été le premier Européen à aborder les côtes de la province au XVIème siècle. Officiellement, l’Espagne fut le premier pays ayant découvert la Colombie-Britannique. En 1774, le navigateur Jose Perez Hernandez longea les côtes des actuelles Iles de la Reine Charlotte, et les revendiqua au nom de la Couronne Espagnole, sans y mettre les pieds ! En 1778, le Britannique James Cook pénètre dans le détroit de Nootka, au Nord Ouest de l’actuelle Ile de Vancouver, et le revendique au nom de la Couronne Britannique. Un conflit éclatera en 1789 avec l’Espagne, qui se soldera par la conclusion des accords de Nootka en 1794, garantissant des droits égaux pour les deux pays, sans toutefois régler la question de propriété du territoire.
Un an avant le début du conflit Anglo-espagnol, le navigateur britannique John Meares débarque à Nootka avec les premiers immigrants Chinois. L’immigration Chinoise est profondément liée à l’histoire de la province, et s’est faite par vagues successives.
En 1792, George Vancouver arrive dans l’île avec mission de dresser une carte de la côte allant de l’Oregon jusqu’à l’Alaska. Alexander MacKenzie sera le premier à effectuer un voyage à l’intérieur du pays pour le compte de la Compagnie du Nord-Ouest ou CNO. La CNO était la concurrente de la célèbre Compagnie de La Baie d’Hudson. D’autres explorations seront faites au nom de la CNO par Simon Fraser et David Thompson au début du XIXème siècle. David Thompson a découvert le fleuve Columbia ayant donné son nom à la province.
Toujours au début du XIXème, la Compagnie de la Baie d’Hudson contrôle la traite des fourrures dans la province, mais également dans les états actuels de Washington et de l’Oregon. Beaucoup de colons Américains refusent la suprématie de la CBH. Des conflits territoriaux éclatent avec les Etats-Unis et se solderont par le Traité de l’Oregon en 1846, fixant la frontière de la province au 49eme parallèle, à l’exception de L’Ile de Vancouver, ou la CBH se base, à Victoria. L’intérieur de la province se retrouve sans statut officiel. En 1851, James Douglas devient le premier gouverneur de l’Ile et fonde une assemblée législative en 1856.
Vers 1858, des gisements d’or sont découverts à l’intérieur des terres. C’est « la ruée vers l’or », le long du fleuve Fraser, de Lilloet à Bakerville et au dela, jusqu’en 1862. 1858 est également l’année ou l’Ile et l’intérieur des territoires sont réunis en une seule province, sous administration de James Douglas. New Westminster est la première capitale. Victoria le deviendra en 1868.
En 1871, la province décide d’adhérer à la Confédération après avoir obtenu la promesse de la construction d’un chemin de fer qui la reliera au reste du pays. Il faudra 15 ans pour que le premier train arrive à Port Moody. La majorité des travailleurs étaient des Chinois. Leurs de conditions de travail et de vie étaient abominables. Non seulement leur salaire était très bas, mais ils devaient également payer leur nourriture et frais médicaux. Ils ne pouvaient ni envoyer d’argent à leur famille, ni la faire venir au Canada.
Les familles des travailleurs tués n’ont reçu ni avis de décès, ni compensation. Les immigrants Chinois étaient également les seuls à payer une taxe sur l’immigration, d’abord fixée à 100$, puis à 500$ dés 1903. De plus, ils ne pouvaient prétendre à la nationalité Canadienne.
Vers 1890, l’industrie minière se développe, principalement dans la région de Kootenay. Cette industrie demeure très importante. L’agriculture est en plein essor dans la vallée de l’Okanagan et à Kamloops.
L’arrivée dans le XXème siècle voit le développement de l’industrie forestière et de la pêche, qui restent majeures aujourd’hui. La province perd également des kilomètres carrés suite à un conflit avec les Etats-Unis sur la frontière de l’Alaska.
Les lois sur l’immigration Chinoise se durcissent. C’est le début de la « Période d’Exclusion » qui durera de 1923 jusqu’en 1947. Les Chinois de Vancouver n’avaient notamment pas le droit d’acheter des propriétés hors de Chinatown, quartier prospère et bien plus sûr qu’aujourd’hui.
Un autre épisode marquant est le traitement qu’a fait subir le gouvernement provincial aux Canadiens d’origine Japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale. Suite aux bombardements de Pearl Harbor, toute la communauté Japonaise est dépouillée de ses biens et envoyée dans des camps de travail vers l’intérieur de la province, mais aussi en Alberta et au Manitoba. Ce n’est qu’en 1949 que les Canadiens d’origine Japonaise retrouvent leur liberté. Le gouvernement provincial a eu beaucoup de mal à admettre ses erreurs.
Après un ralentissement économique, la croissance reprend dés les années 50, notamment grâce à l’amélioration des transports qui permet une meilleure exploitation et gestion des ressources. L’Expo Universelle de 1986 portait d’ailleurs sur ce thème. Le prochain grand rendez-vous de la province est en 2010 avec les Jeux Olympiques de Vancouver.
Il se sera passé beaucoup de choses en 150 ans ! D’abord considéré comme « sauvage » et « difficile à gouverner », la Colombie-Britannique se sera révélée pleine de trésors et à l’avenir prometteur.
Je terminerai cette chronique en nommant quelques célébrités contemporaines, de la scène nationale et internationale, natives de la province : Kim Campbell, ancienne Première Ministre du Canada, les chanteurs Nelly Furtado et Bryan Adams, David Suzuki, biologiste et militant écologiste, Emily Carr, artiste peintre, l’écrivain de science-fiction Philip K. Dick, l’acteur Michael J. Fox.
Leave a comment