Qui peut encore s’offrir la célèbre cabane au Canada, notamment un chalet au Québec? Ce rêve, autrefois réalisable pour la classe moyenne, est désormais hors de portée pour beaucoup. Le coût d’une résidence secondaire, en particulier dans les régions prisées du Québec, a explosé ces dernières années.
Dans les principales zones de villégiature du Québec, le prix des maisons a littéralement doublé depuis la pandémie. Alors que les prix des propriétés unifamiliales et des condos ont grimpé, ceux des résidences secondaires ont atteint des sommets encore plus élevés.
En 2024, le prix moyen d’une maison unifamiliale dans ces régions est estimé à 404 838 $, selon Royal LePage. Si vous rêvez d’une propriété au bord de l’eau, préparez-vous à débourser encore plus, surtout si vous souhaitez qu’elle soit située près de Montréal ou de Québec.
Certaines régions offrent des prix plus abordables. Par exemple, la MRC des Appalaches, dans la région de Chaudière-Appalaches, affiche les prix les plus bas, avec une moyenne de 205 000 $ pour une unifamiliale. À l’opposé, à Bromont, dans les Cantons-de-l’Est, les prix grimpent jusqu’à 713 074 $.
L’impact de la pandémie sur le marché des chalets
La pandémie a marqué un tournant décisif dans le marché des propriétés récréatives. Comme l’explique Véronique Boucher, courtière immobilière en Estrie, la demande a littéralement explosé dans les régions comme Bromont et Memphrémagog. La possibilité du télétravail et l’amélioration de la connectivité ont incité de nombreuses familles à quitter la ville pour s’installer en région.
Malgré la hausse des taux d’intérêt et un certain retour au travail en présentiel, le marché n’a pas vraiment ralenti. En fait, de plus en plus de chalets deviennent des résidences principales. Avant la pandémie, ces propriétés étaient principalement achetées par des retraités, mais aujourd’hui, ce sont aussi des familles et des professionnels qui cherchent à échapper au rythme effréné des grandes villes.
Qui peut encore se permettre une résidence secondaire?
La question se pose: qui peut encore s’offrir une cabane au Canada? Pour beaucoup, l’idée de vendre une propriété en ville pour en acheter une autre à la campagne est attrayante. Mais pour ceux qui partent de zéro, la situation est bien différente.
Sylvain B. Tremblay, planificateur et vice-président d’Optimum Gestion de placements inc., a refait ses calculs en 2024. Selon lui, pour un couple avec deux revenus de 100 000 $ par an, il est presque impossible de financer à la fois une résidence principale à Montréal et un chalet dans une région comme les Pays-d’en-Haut. Il estime qu’un revenu disponible de 174 000 $ est nécessaire pour acheter un chalet à 535 000 $.
Et ce n’est pas tout: il faut également prévoir les frais liés aux infrastructures comme la fosse septique ou le puits artésien. À ce prix-là, avoir un chalet dans le Nord devient un luxe réservé à une minorité.
Louer plutôt qu’acheter?
Pour ceux qui ne peuvent pas se permettre d’acheter, la location est une alternative de plus en plus populaire. De nombreux nouveaux acheteurs comptent d’ailleurs sur les revenus de location pour les aider à amortir leur achat. Le nombre de permis de résidence touristique a d’ailleurs connu une croissance phénoménale ces dernières années.
Enfin, même si la situation semble difficile au Québec, elle est bien pire dans d’autres provinces canadiennes. Une maison unifamiliale à Whistler, en Colombie-Britannique, coûte plus de 4,4 millions de dollars, tandis qu’à Canmore, en Alberta, il faut compter environ 1,5 million de dollars. En comparaison, le Québec reste relativement abordable, avec une moyenne nationale de 678 930 $ en 2024.
Sources : Radio-Canada – Royal Lepage
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