Cons en affaires. [sic]
Je suis en affaires, tu es en affaires, on fait des affaires, du
« business »… Quoi de plus banal que ces expressions en Amérique du Nord
? Faire des affaires est quelque chose de normal, de respecté et même de
respectable. Pas partout cependant.
Et quel spectacle peut bien nous offrir en ce moment la république du
vin et des fromages ? Une affaire de plus, mes amis, l’affaire « Méry ».
De quoi s’agit-il cette fois ? De corruption (d’homme politique) ?
D’abus de biens sociaux ? De détournements de fonds ? Tout ou partie, on
s’en fiche, mais une fois de plus, preuve est faite que la classe
politique française n’est pas guérie de ses (pas si) vieux démons. Les
québécois à qui j’ai rapporté l’Affaire restent sidérés, tant elle leur
paraît impossible au Canada. « Parce que les médias sont vigilants, parce
que la justice pourrait faire son travail », et plus important, « parce
que l’opinion publique ne le pardonnerait pas ».
Et quand je leur ai parlé de la loi d’amnistie que l’assemblée nationale
avait réussi à se faire voter (!) il y a quelques années, il ne me
croyaient pas ! Pourtant, j’ai parié avec eux hier que le mot amnistie
reviendrait sur le tapis. Aujourd’hui, j’ai déjà gagné mon pari.
Dans un pays où les passe-droits font partie du patrimoine culturel au
même titre que les toiles de maîtres, où l’on fait sauter ses
contraventions comme on commande un steack-frites, où la fraude fiscale
n’a d’égale que la cupidité du fisc, où posséder une plus belle voiture
que son voisin est un crime de lèse-majesté prendre son électorat pour
un con apparaît soudainement normal.
Seb Redflag
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