L’acharnement du MIFI sur les compétences linguistiques des immigrants au Québec : des récits troublants et des interrogations
De nombreux immigrants au Québec sont accusés de mentir sur leurs compétences linguistiques et se voient recalés lors d’entrevues orales, malgré une preuve attestant qu’ils ont déjà réussi le niveau requis en français. Cette pratique du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) suscite l’indignation des avocats et des candidats à l’immigration. Cet article explore cette problématique à travers différents récits et vous invite à partager votre opinion dans les commentaires en bas de page.
Selon le journal montréalais Le Devoir, plusieurs immigrants peuvent être « bannis pour cinq ans » du processus de sélection du Québec, et ce, en dépit d’avoir réussi tous les tests de français oraux et écrits agréés par le MIFI. Les avocats et leurs clients dénoncent cette situation, qu’ils qualifient d’acharnement de la part du MIFI.
Témoignages et récits
Le Devoir a recueilli plusieurs témoignages d’immigrants qui ont vécu cette situation. Parmi eux, Chang, un jeune homme d’origine chinoise, déplore la façon dont il a été traité par le MIFI et qualifie le ministère d' »arrogant » et d' »irresponsable ». Après avoir obtenu l’équivalent d’un niveau 7 à un examen de français reconnu par le MIFI, il s’est vu octroyer un niveau 4 lors de l’entrevue de contrôle. Suite à cette entrevue, il a été informé qu’il pourrait être banni pour cinq ans du processus de sélection du Québec.
En plus des témoignages recueillis par Le Devoir, d’autres récits troublants ont été publiés sur le site Immigrer.com. Dans l’un d’eux, en 2016, un candidat a été refusé à cause de son niveau d’anglais, malgré le fait que le français est la langue officielle du Québec. Ce récit soulève des questions quant à l’évaluation des compétences linguistiques des candidats à l’immigration.
Dans un autre récit datant de 2015 et 2016, des candidats algériens et tunisiens partagent leurs expériences des entrevues de sélection du Québec. Certains d’entre eux ont été surpris par les questions posées lors de l’entrevue, tandis que d’autres ont été déçus par les décisions prises à leur égard. Ces témoignages mettent en lumière les difficultés rencontrées par les candidats lors du processus de sélection et la subjectivité des entretiens.
Critiques de la pratique
Pour Me David Chalk, avocat en droit de l’immigration, cette situation est inacceptable : « Québec cherche des façons innovantes de torturer des gens, des gens qui ont le malheur d’être convoqués en entrevue pour qu’on évalue leur niveau de français ». De plus, Me Ningsi Mei, une autre avocate spécialisée en immigration, estime que l’entretien est subjectif et basé sur un jugement personnel.
Après avoir été recalés à l’entrevue du MIFI, plusieurs candidats ont quitté le Québec pour une autre province ou pour leur pays d’origine. Ils expriment un sentiment de ne pas être les bienvenus au Québec et pensent que le gouvernement cherche à limiter le nombre d’immigrants et ne veut pas de ceux qui ne parlent pas parfaitement le français.
source : Le Devoir
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