De mon côté, je suis le point de fêter mes deux ans d’installation à Fredericton. Etait-ce mon premier choix? Non, mais c’est là où j’ai trouvé du travail en premier (il faut dire que St Andrews… j’étais un peu trop optimiste).
L’un des deux conseils que je pourrais donner, et qui est applicable à tous, c’est… de ne pas forcément se fier aux conseils des autres. Oui je sais, c’est paradoxal. Mais nous sommes tous différents, nous avons tous une expérience différente de la vie, et telle décision ou tel endroit peut convenir à une personne/famille mais pas du tout à une autre.
Les trois villes principales du Nouveau-Brunswick (Moncton, St John, Fredericton) sont toutes relativement dynamiques mais de façon très différente. Il n’y a pas de « où dois-je aller », la réponse étant d’y aller dans un premier temps, de « tester » l’ambiance et surtout d’écouter son ressenti. Perso, j’ai eu une expérience excécrable lors de ma visite exploratoire à Moncton (expérience qui s’est confirmée les 3 fois où j’y suis retourné depuis mon arrivée), alors que j’adore la région de Saint John (même si j’ai changé d’avis sur St John même avec le temps). Fredericton m’a donné à la fois le pire boulot que j’aie jamais eu (et pourtant j’en ai fait, des centres d’appel), mais m’a fourni aussi mon boulot actuel, que je n’aurais jamais pu espérer avoir en Europe. Ce n’est peut-être pas la meilleure ville du monde, mais elle me convient, même si je sais qu’elle ne conviendrait pas à tous, loin de là.
N’oubliez pas aussi que l’expérience de chacun est différente en fonction de son expérience et de la manière dont ils viennent s’installer ici. En tant qu’homme célibataire, j’ai eu un mal de chien à trouver ma place ici (et je n’ai commencé à sortir la tête de l’eau qu’après un an). Les associations multiculturelles, du moins le peu qui étaient aimables lors de la visite exploratoire (exit donc le CAFI), m’ont toutes fermé la porte au nez quand je suis arrivé. Sans exception. On préfère aider les gens « dans le besoin » (ne parlant pas anglais), et ils ont même eu le luxe de refuser que je fasse du bénévolat pour essayer d’aider les autres. Dans certaines communautés, je suis certain que les familles sont accueillies bras grands ouverts. Mais ce ne sont que des suppositions: en deux ans, je n’ai rencontré qu’un seul nouvel arrivant… et c’était un Québécois, anti-Français qui plus est (même pas eu le temps de dire que j’étais Belge avant tout). Toutefois, je pense que c’est cette installation « sans filet’ qui m’a permis d’obtenir un travail que j’adore dans une association gouvernmentale. Pas de sentiment de sécurité en étant avec d’autres nouveaux venus. Certes, le parcours d’insertion a été diablement différent pour moi, mais c’est un chemin que j’ai pris en âme et conscience suite à mon expérience en Europe. Je ne peux donc pas me permettre de donner des « trucs » aux familles, puisque je suis venu seul.
Et le second conseil, comme cela a déjà été dit, c’est de tenir le coup. Au bout d’un cycle complet d’un an, vous aurez normalement une idée si la province (et le Canada) est fait pour vous ou pas. Et même après un an, il y aura des moments de doute. Mais c’est la vie, après tout. Si vous faites une demande pour vous installer ici, c’est que vous avez eu l’un de ces doutes de « tout plaquer » à un moment donné, n’est-ce pas?
Pas question pour moi de déménager pour le moment (si je trouve quelqu’un un jour, peut-être). Et bien sûr, encore moins question de retourner en Europe (je n’y ai pas mis les pieds depuis 2 ans, en dehors des gaufres légeoises, ça ne me manque pas du tout). L’herbe est peut-être plus verte dans une autre ville ici, mais je me sens bien là où je suis, chose qui n’a jamais, jamais été le cas en Europe. J’aurais aimé donner d’autres conseils, mais comme je l’ai dit, c’est impossible… et le peu de conseils que j’avais lu à l’époque ne m’ont jamais été utiles quand je suis arrivé ici, puisque chacun a sa propre expérience. Mais que cela ne vous décourage pas. Si tant de personnes y arrivent, pourquoi pas vous?
P.S.: Petite pensée pour ceux qui font l’aventure seuls, que cette décision soit volontaire ou non. S’installer avec une famille est « plus aisé », et les rares amis que je me suis fait ici jusqu’à présent s’accordent à dire que s’installer seul dans un nouvel endroit est diablement plus effrayant. C’est le cas, malheureusement. C’est beaucoup plus difficile de faire face à un monde inconnu quand on est seul. Croyez en vous. Baissez la tête s’il le faut, mais n’oubliez pas de la relever aussitôt. Il est possible de s’en sortir seul. Le parcours n’est pas forcément évident, mais il est enrichissant à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
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