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Douleurs J’ai commencé à noter…

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Douleurs

J’ai commencé à noter les idées pour cette chronique dans le métro parisien en allant rejoindre mon cousin pour voir un film. Julien, il a sept ans de moins que moi et c’est le petit frère que je n’ai pas eu et qui m’a tant manqué. Je ne le vois que trois ou quatre fois par an, mais on s’aime tellement….
Cette année pour Noël, on fait un repas chez son frère Jérome, son frère et mon seul autre cousin chéri, pour les un an de son bébé né le 25 décembre. Jeannick, la maman, est une des personnes que j’aime et admire le plus au monde pour sa gentillesse et sa bonté pure. Elle tient à ce que ce repas soit vraiment pour les un an de Thomas et pas le repas de Noël, alors on fait d’abord Noël tous ensemble le 21 pour respecter ça!
Pourquoi je vous dis ça? Parce que c’est important pour moi, là, tout de suite, de me convaincre que j’ai bien fait de rentrer malgré la douleur pénible d’avoir l’impression d’avoir abandonné les copains loin là-bas…. sous cette sublime neige sucre glace ou même slosh J…. Je ne peux m’empêcher de penser que ma famille, eux,…. ils « s’ont » mutuellement. Les copains immigrants, nous, quand on est loin, on n’a que nous sur qui compter…. Alors, oui, là tout de suite…. je regrette un peu….

Il y a quelques jours, en me préparant pour monter à Paris voir les dernières copines que je n’avais pas encore réussi à voir, mon père ma dit, l’air un peu fatigué et triste, mais résigné :
« …. Toujours entre deux avions, deux trains, deux départs, tes sacs et tes valises… Comment tu fais?!… Que ça me fatiguerait vite!. »
J’ai répondu tout doucement, également totalement résignée : « Oh oui….. Ça me fatigue aussi régulièrement…. alors je m’arrête, je me repose jusqu’à ce que ça me reprenne….. C’est une maladie…. »
Il a répondu en prenant sa veste pour m’emmener à la gare: « Ouais…. et bien j’espère que c’est pas contagieux…. »
(Je n’ai pas demandé ce qu’il voulait dire. Il fait peut-être référence à ma nièce vers qui ils ont fait transfert et qui leur permet d’accepter plus facilement de ne pas me voir si souvent…. Pourtant…. même si j’étais en France…. on ne se verrait peut-être pas plus…. ni aussi intensément.)

Souvent quand on rentre, on a soit l’impression d’être étouffé par trop d’attention, soit l’impression d’arriver au beau milieu d’une totale indifférence. D’où nos multiples réactions d’immigrants : ne plus vouloir rentrer, crever de rentrer sans le pouvoir ou rentrer sans se rendre compte de la chance que l’on a. Réussir à être pleinement satisfait est TRÈS difficile.

L’immigration, l’expatriation, c’est l’écartèlement entre deux vies. On n’y peut rien. On se retrouve à toujours devoir choisir entre nos racines et notre nouvelle vie. On sera toujours tiraillé entre les deux, même si l’on décide, d’en une tentative d’y remédier, de vivre à la mode gitane comme moi…. ou de tirer un trait sur notre ancienne vie….
Je sais par expérience que je ne souhaite plus passer Noël loin de ma famille, et pourtant quitter notre nouvelle famille : les amis et êtres chers de nos nouvelles vies, c’est difficile. Surtout quand on lit certains messages du forum! L’oiseau des îles concerné se reconnaîtra…;-)

Jusqu’à présent, la certitude que ma famille me manque trop à Noël était suffisante pour me faire rentrer et ne pas le regretter, cette fois, la balance a penché dans l’autre sens. Je n’aurais sans doute dû rentrer qu’une semaine juste pour Noël, même si je sais que j’aurais alors été frustrée… Ce sont des choix et des décisions pénibles, mais il n’y a pas vraiment de solution, à part s’interdire tout sentiment. Ce qui n’est pas une solution J
On veut retrouver les êtres aimés de notre vie d’avant, mais pourtant notre vie est désormais ailleurs, une vie nouvelle qu’on a voulu mais qui est peuplée de souvenirs. C’est pour ça que certains ne tiennent pas et rentrent définitivement d’où ils viennent. J’ai vu presque toutes mes copines d’enfance en quelques semaines et les conversations ont évidemment portées sur les nouveaux amis et coups de cœur.
J’ai un ami expatrié qui m’a même avoué il a plusieurs années parfois se dire qu’il préfèrerait que ses parents n’existent plus… qu’il n’ait plus d’attaches pour ne plus souffrir.
Non, il faut juste voir dans ces douleurs, la marque véritable de vrais sentiments. Autant souffrir que ne rien sentir du tout.

C’est pour ça que des liens forts se tissent avec certains camarades d’expatriation car personne d’autres ne peu comprendre cet état d’esprit là : d’avoir trouvé le bonheur loin de chez soi, de savoir ce que ça fait d’avoir quitté ses racines et sa famille …. et ça ne se simplifie pas avec les années… au contraire…
Au début, on peut toujours considérer repartir …. mais plus le temps passe…. plus cette décision est difficile également puisque des liens, parfois encore plus forts que les liens familiaux, se sont tissés entre temps.

Alors il ne faut pas trop s’énerver. Dans les coups de blues, on fait ce qu’on peut en attendant que ça passe. On voit les copains, s’ils sont là, on s’emploie à organiser une visite prochaine à la famille et on se dit, comme moi il y a 2 ans : « De toute façon, Noël ou un autre jour, c’est ridicule de déprimer, je suis totalement athée!!! Et je ne devrais pas avoir besoin d’une date pour me sentir plus proche de ma famille! ». Non…. c’est vrai…. y’a aussi les anniversaires L

Alors hauts les cœurs, on est forcément plus riches puisque l’on est en vie et que l’on ressent!

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Écrit par
FrenchPeg

Cette Française originaire du Mans est arrivée au Québec en bateau en 2001. Elle a participé activement aux blogs du forum au début des années 2000. Peggy a toujours continué de travailler en traduction au Québec. Elle a pris racine à Montréal et a fait un bilan en 2017 de son immigration dans la Belle Province. https://www.immigrer.com/equipe-chroniqueurs-frenchpeg/

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