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mercredi , 30 octobre 2024
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Et là, est-ce que je donne un pourboire ?

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Le dernier James Bond est sorti. Il est dans toutes les salles. Avez-vous, comme moi, l’image de Sean Connery ou de Roger Moore glissant négligemment un billet au porteur de valise à son arrivée dans quelque cinq étoiles du bout du monde ?
Incroyables, ces Américains ! Ils distribuent le billet vert comme s’il s’agissait d’un vulgaire bout de papier !

Au Québec aussi, on « tipe ». Pas autant. Pas de la même manière. Mais en tout cas beaucoup plus qu’en France. Ce n’est pas pour rien que les Français sont considérés partout dans le monde comme des pingres finis. Que ne comprennent-ils pas, ces étrangers, que distribuer de l’argent comme ça, pour « rien » n’est pas dans nos habitudes !

Et à dire vrai, manier le pourboire avec dextérité est un l’aboutissement d’un long apprentissage… Techniquement, il faut d’abord savoir le calculer : « Alors, si je prends le montant moins les taxes, que je multiplie par 15%, que je rajoute un dollar parce que le serveur est sympathique… Combien je dois donner ? »

Mais le plus compliqué est d’intégrer dans son soi profond que le pourboire n’est pas un montant supplémentaire que l’on vous extorque, que vous n’auriez pas payé si on ne vous avait pas forcé la main, que le destinataire dudit billet ne mérite pas…
Cela revient au même que de s’habituer aux prix hors-taxes sur les étiquettes. Savoir environ combien vous aller payer en bout de ligne par rapport au prix indiqué sur l’étiquette est une habitude qui se prend, mais pas du jour au lendemain.

Ce qui m’amène à vous parler de ça aujourd’hui, c’est un article dans le journal ce matin, expliquant les règles du pourboire au Québec. La présence même de cet article traduit la complexité du phénomène. Si un journal éprouve le besoin de l’expliquer à des gens qui le vivent depuis leur plus tendre enfance, imaginez le degré d’incompréhension d’un nouvel arrivant à qui on a dit toute sa vie « Ne te fais pas avoir, paie ce qui est marqué sur l’étiquette. »

Cet article expliquait qu’il existe deux catégories de métiers pour lesquels un pourboire est requis. Tout d’abord, les métiers officiellement reconnus par le gouvernement comme « à pourboire », et pour lesquels les salaires sont moins élevés que dans d’autres professions, justement parce que l’on estime que le pourboire est une partie variable de leur rémunération.
Pour ces catégories, les serveurs de restaurants et de bars et les employés de l’hôtellerie, le pourboire minimum requis est de 15%. Pour le calcul technique, ce n’est pas compliqué, payez avec une carte de crédit ou de débit, la machine vous proposera automatiquement de rentrer votre pourcentage de pourboire. Si vous voulez avoir l’air de connaître les bonnes astuces, sachez que le montant ainsi calculé correspond à 15% du montant TTC, alors qu’en théorie vous devriez laisser 15% du montant hors taxes. L’astuce : multiplier le montant de la TPS (inscrit sur votre facture) par 3 pour avoir le montant du pourboire.
Sur les petites montants, comme un verre de bière, par exemple, ne vous embêtez pas à calculer 15% et à laisser 72 centimes ou 1,26 $. Laissez 1 ou 2 $, cela facilitera la vie à tout le monde !

Ensuite, certains métiers sont considérés comme « à pourboire » par convention sociale. Rien ne vous oblige à laisser un tip, mais cela se fait, et vous aurez l’air d’un Maudit Français si vous ne le faites pas.
Aux taxis, on arrondit au dessus. Au livreur de pizza qui vient de se prendre la pluie, on laisse environ 10%. Au pompiste qui vous fait en prime votre pare-brise, vous pouvez laisser 1 ou 2 $.
Certaines conventions sociales prêtent à sourire : il est d’usage de laisser quelques deniers supplémentaires à votre coiffeur ou à votre esthéticienne, en revanche laisser un pourliche à votre massothérapeute (masseur en France), ça ne se fait pas, et puis c’est tout. Aux déménageurs, on paie la pizza ou une petite bière. Mais uniquement pour les petites compagnies, pas les grosses.

Vous êtes perdu ? C’est normal ! Vous mettrez plusieurs mois à vous habituer, à l’issue desquels vous aussi, vous pourrez glisser négligemment un billet dans la poche de veston de George qui vient de porter vos valises jusqu’à votre penthouse d’un 5 étoiles à Hawaii.

Plus d’informations sur les pourboires en usage dans le monde, et d’autres conseils de voyage : http://lemondeestmonvillage.com

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Écrit par
Johann

Arrivé à 35 ans à Montréal en janvier 2011, Johann est un diplômé de l'école de management de Lyon. Passionné du voyage, à son arrivée au Québec, il travaille dans une agence de voyages puis monte sa propre boîte reliée au voyage. Sa conjointe française travaille à Ubisoft Montréal. Son blogue www.lemondeestmonvillage.com

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