États-Unis et Canada : un Français expatrié sur cinq songe à rentrer - Immigrer.com
mardi , 1 avril 2025
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États-Unis et Canada : un Français expatrié sur cinq songe à rentrer

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Le rêve d’une « cabane au Canada » séduit toujours, mais il vacille. Longtemps perçu comme un eldorado francophone pour les Français en quête d’une nouvelle vie, le Canada, et plus particulièrement le Québec, doit aujourd’hui composer avec un climat d’incertitudes économiques, politiques, et un obstacle majeur : la crise du logement.

C’est ce que révèle une vaste enquête menée par Roland Lescure, député des Français établis hors de France et vice-président de l’Assemblée nationale, réalisée auprès de 9.098 expatriés français vivant aux États-Unis et au Canada entre le 17 et le 22 mars 2025. Les résultats mettent en lumière une anxiété croissante au sein de cette communauté, alimentée par des préoccupations très concrètes : avenir professionnel, stabilité du statut d’immigration, climat politique et coût de la vie.

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Une inquiétude qui traverse l’Amérique du Nord, mais plus nuancée au Canada

Selon l’enquête, près d’un expatrié français sur cinq (18,6 %) aux États-Unis envisage sérieusement un retour en France. Les raisons sont multiples : incertitudes autour d’un possible retour de Donald Trump, climat politique tendu, remise en question des libertés, notamment dans les milieux de la recherche. Les chercheurs, étudiants et diplomates apparaissent parmi les plus alarmés. Le pessimisme est quasi généralisé chez ces catégories : 97 % chez les diplomates, 89,7 % chez les chercheurs.

Au Canada, le constat est plus nuancé. Seuls 6 % des expatriés interrogés envisagent un départ. Néanmoins, les inquiétudes sont bien présentes : 40,9 % redoutent les tensions croissantes entre les États-Unis et l’Europe, et 41,7 % craignent même un jour une tension militaire entre le Canada et son voisin américain. Près d’un expatrié français sur deux au Canada estime qu’un rapprochement stratégique entre l’Europe et le Canada est devenu « urgent et nécessaire ».

« Ce sont des inquiétudes très concrètes : emploi, santé, retraite, douane, frontière… », résume Roland Lescure.

Le poids grandissant de la crise du logement au Québec et l’accès au soins de santé

Au-delà des considérations géopolitiques, un enjeu quotidien vient peser de plus en plus lourd sur la qualité de vie des expatriés français au Canada : le logement et la santé.

À Montréal, principal pôle d’attraction pour les nouveaux arrivants francophones, les prix de l’immobilier et des loyers ont connu une hausse spectaculaire ces dernières années. Le prix médian d’une propriété y a bondi de plus de 35 % entre 2020 et 2024, selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). Trouver un logement décent est devenu un véritable parcours du combattant.

Des témoignages recueillis traduisent aussi un malaise par rapport à l’accès aux soins de santé. Dans un bilan intitulé « Je quitte le Canada sans payer les 200 000 $ » – retour d’expérience d’un médecin spécialiste », un expatrié écrit :

« Le système de santé est vraiment moins bien qu’en France dans mon domaine. Des délais inacceptables pour avoir accès à des examens ou à des traitements… »

Celui-ci donne des détails en comparant les 2 systèmes et nuances les critiques envers le Québec dans ce récit : « Système de santé France vs Québec, mon coup de gueule » :

Ainsi par exemple une autre fois ma compagne se réveille le matin avec un mal de dos. Elle prend son téléphone, sans se lever, appelle son médecin… Qui est venu chez elle en dedans d’une heure. Encore une fois Wow… Un médecin qui vient a la maison…et en dedans d’une heure!

D’autres évoquent les obstacles administratifs, le coût des démarches, et surtout la difficulté à louer sans historique de crédit, même en ayant un emploi stable.

Si la crise du logement touche l’ensemble du Québec, Montréal concentre les tensions les plus visibles. Mais ailleurs, la situation n’est guère plus simple. À Québec, à Gatineau ou à Sherbrooke, les prix ont aussi fortement augmenté et les logements disponibles sont rares.

Des témoignages positifs qui rappellent les raisons du départ

Pourtant, malgré les difficultés, beaucoup d’expatriés français témoignent également d’une expérience globalement positive. Sur Immigrer.com, un expatrié écrit :

« Je manque à ma famille et je me fais gâter en compensation. Et paradoxalement, les réseaux sociaux font que je parle plus avec ceux que je voyais le moins en France. »

Dans un autre bilan, intitulé « Après 8 ans de succès je quitte le Québec! », un Français installé au Québec partage un avis plus apaisé :

« En faisant le choix d’immigrer ici, les étapes naturelles (et tout à fait normales) de désillusion et de déception, planifient et forcent en quelque sorte ces épisodes dépressifs. Alors, si au détour d’un de ces moments plus sombre vous n’utilisez pas vos échecs pour vous améliorer, vous aurez probablement cette attitude obsessionnelle de vouloir revenir dans « votre vie d’avant »

Ces témoignages rappellent que pour beaucoup, l’expatriation au Canada reste une aventure humaine et professionnelle enrichissante, même si elle est semée d’embûches.

Un rêve nécessaire

Le rêve de la cabane au Canada porte en lui une part de naïveté, mais c’est souvent cette naïveté, mêlée à la curiosité et à l’élan d’aventure, qui pousse à traverser l’Atlantique. Pourtant, derrière les grands espaces et les promesses d’une vie meilleure, les nouveaux arrivants — tout comme les Français déjà établis au Québec ou ailleurs au Canada — doivent garder à l’esprit que la réalité est plus complexe. Coût de la vie en hausse, crise du logement, tensions internationales : autant de facteurs qui viennent aujourd’hui peser dans la balance et qu’il faut pleinement intégrer à toute réflexion sur l’expatriation. Le rêve canadien existe toujours, mais il n’est peut-être pas tout à fait celui que l’on imagine.

Source : 20 minutes

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Écrit par
Laurent Gigon

Cofondateur du site Immigrer.com

5 commentaires

  • Il n’y a pas d’expatriation ou d’expatriés au Canada. Tous les gens qui arrivent ici avec un visa de résident permanent ou un permis de travail y compris les français ou les européens sont des immigrants et rien d’autre que des immigrants.

  • Le député des français de l’étranger est un Macron /socialo normal qu’il crache sur Trump. La majorité des américains ont voté Trump et l’aiment pas comme les dirigeants européens au plus bas dans les sondages .

    • Voilà une réflexion qui a des bases.. ce député et ministre fait carrière dans la mouvance gouvernementale Micronésie.. Il a de sortes un discours qui est aligné (ce qui n’était pas un faît quand il était un simple élu des français à l’etranger) cette étiquette l’exclue de Faît de toute étude ou traduction de sondage puisque partisans… d’autre part: n’oublions pas que les français d’Amerique du Nord on voté en majorité pour la Micronie..Ceci explique cela

  • Je suis au Québec depuis 15 ans, et cette province est de pire en pire. Sincérement, je conseillerais aux Français qui veulent venir au Canada de ne pas venir au Québec. Nous aussi, on pense à quitter, mais pas pour retourner en France. On commence à ne plus supporter les hivers interminables ni l’ambiance générale du Québec et de Montréal, que pourtant je défendais corps et âme il y a encore quelques années. Le gouvernement actuel a tué ce qu’il restait d’intéressant dans cette province. Nous rêvons d’un pays chaud 😉

  • Je pense que les études sur lesquelles cet article est basé ne sont pas l’exact reflet de la réalité.. ré-inverser le processus d’expatriation est presque du ressort de l’inconsience et du masochisme: Après tant d’efforts pour se reconvertir sur un nouveau continent, une société Nord Américaine et ses différences matérielles. Sociales et sociètales; Vouloir tout jeter à la poubelle et repartir sur encore une nouvelle aventure dans une Europe qui court à grand train sur des bouleversements politiques et économiques sans vision réelle de ce qu’elle deviendra peut être considéré comme très imprudent et destructeur….

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