Par nydham
Posté(e) 31 octobre 2014
Bonsoir à tous,
Je m’adresse à vous aujourd’hui pour recueillir je l’espère quelques conseils.
Nous parlons très sérieusement depuis maintenant quelques mois de partir de France à la fin de nos études avec ma compagne.
Le hic, c’est que nous faisons du droit, et le droit français c’est pas le même que le droit anglo-saxon !
Il nous reste deux ans de Master à faire (en droit des affaires) pour devenir juriste d’entreprise.
Hormis le fait de devoir passer le barreau à notre arrivée au Canada, va-t-il falloir reprendre les études à 0 ?
Vaut-il mieux venir finir ses études directement au Canada pour gagner de précieuses années ?
Ce sont des questions très importantes qui nous empêche d’envisager réellement et surtout de préparer un futur départ.
Merci d’avance à toutes et à tous !
Miss Cerise
Posté(e) 31 octobre 2014
Il me semble que pour passer le barreau ici vous avez 2 options
- profiter de l’équivalence avec les barreaux français (donc il faut être membre avant)
-
faire 45 crédits de mise à niveau dans une fac de droit québécoise avant le Barreau. C’est environ un an et demi d’études (+ 4 à 8 mois d’école du Barreau et 6 mois de stage).
Je vous conseille de jeter un coup d’oeil au site du Barreau du Québec. Il y a une page pour les juristes étrangers. Vous pouvez aussi les appeler, ils sont assez sympa.
Le droit est similaire dans certains domaines, mais il y a aussi des fortes différences, donc ça peut valoir le coup de faire des études ici. Ca permet de développer un réseau, qui aide beaucoup pour trouver un emploi par la suite.
nydham
Posté(e) 1 novembre 2014
Merci beaucoup,
Je suis allé faire un tour sur le site du barreau québécois et en effet si l’on a le Barreau en France on a une équivalence direct qui nous évite un retour aux études si j’ai bien compris.
Vu le tarif des études au Québec il est peut-être rentable d’obtenir d’abord le barreau en France et de seulement faire l’équivalence une fois arrivé sur place dans un soucis d’économie d’argent.
Après si j’ai bien compris par contre, pour exercer dans le reste du Canada, un retour aux études n’est pas dispensable
Miss Cerise
Posté(e) 2 novembre 2014
Je ne connais pas les règles pour les autres barreaux mais ça m’étonne un peu. Après dans le reste du Canada c’est la common law qui est appliquée, donc indépendamment des exigences officielles, ça me semble compliqué de pratiquer dans un système aussi radicalement différent. Ca dépend aussi des domaines de droit ou vous comptez exercer.
Oui, vous pouvez peut-être économiser le prix des études. Ceci dit, sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, le marché juridique au Canada est assez saturé et ce n’est pas évident de trouver un boulot. Dans les circonstances, à moins que vous ayez des connaissances très recherchées, ce n’est vraiment pas facile d’être engagé avec un diplôme étranger. Le fait de faire des études ici vous donne un réseau, des connaissances juridiques « locales » et un nom que tout le monde connait sur votre CV. Ca peut valoir le coup.
Le 01/11/2014 à 05:22, nydham a dit :
Merci beaucoup,
Je suis allé faire un tour sur le site du barreau québécois et en effet si l’on a le Barreau en France on a une équivalence direct qui nous évite un retour aux études si j’ai bien compris.
Vu le tarif des études au Québec il est peut-être rentable d’obtenir d’abord le barreau en France et de seulement faire l’équivalence une fois arrivé sur place dans un soucis d’économie d’argent.
Après si j’ai bien compris par contre, pour exercer dans le reste du Canada, un retour aux études n’est pas dispensable
herveste
Posté(e) 2 novembre 2014
Je ne voudrais pas être rabat-joie, mais la profession d’avocat, comme celle de médecin, est protégée au Québec. L’entrée dans les facultés de droit est très sélective. Plusieurs universités ne prennent même pas d’étrangers dans leurs programmes. Peut-être des résidents permanents. J’en ai fait l’expérience. Ici, si tu veux exercer, il te faut bien souvent avoir fait ses études sur place. Peut-être que si tu as déjà passé l’examen du barreau en France, il peut y avoir des équivalences, mais encore là rien de certain parce qu’il y a une partie du droit qui est du droit commun ; l’autre étant du droit civil. Tu pourras trouver une documentation exhaustive soit sur le site du consulat de France à Montréal, ou sur celui du barreau du Québec. Bonne continuation.
Miss Cerise
Posté(e) 2 novembre 2014
Le 02/11/2014 à 19:11, herveste a dit :
Je ne voudrais pas être rabat-joie, mais la profession d’avocat, comme celle de médecin, est protégée au Québec. L’entrée dans les facultés de droit est très sélective. Plusieurs universités ne prennent même pas d’étrangers dans leurs programmes. Peut-être des résidents permanents. J’en ai fait l’expérience. Ici, si tu veux exercer, il te faut bien souvent avoir fait ses études sur place. Peut-être que si tu as déjà passé l’examen du barreau en France, il peut y avoir des équivalences, mais encore là rien de certain parce qu’il y a une partie du droit qui est du droit commun ; l’autre étant du droit civil. Tu pourras trouver une documentation exhaustive soit sur le site du consulat de France à Montréal, ou sur celui du barreau du Québec. Bonne continuation.
Euh pour le coup je ne suis pas tout à fait d’accord. Les ARM assurent une équivalence entre les barreaux français et québécois depuis 2009 (2010? bref c’est récent). Et je suis étrangère et étudiante en droit, et très loin d’être la seule.
Mais tu as raison de faire remarquer que la common law complique un peu les choses. Surtout, l’écho que j’ai eu des juristes français installés ici, c’est qu’en théorie rien de les empêche de pratiquer, mais en réalité, trouver un employeur qui souhaite les engager est loin d’être évident, surtout vu le nombre de chercheurs d’emploi qu’il y a déjà. C’est quand meme un milieu qui marche énormément au réseau, avec ses propres codes sociaux, et le réflexe est généralement d’engager des locaux.
tchoummy
Posté(e) 6 décembre 2014
Bonjour,
Juriste arrivée l’an dernier (j’avais d’ailleurs un peu posté à l’époque), je me permets d’intervenir.
Je pense que lorsque l’on n’est pas titulaire du titre d’avocat en France, autant venir au Québec et faire les équivalences, en termes de durée, c’est à peu près la même chose pour un étudiant français (près de deux ans pour l’école du Barreau en France et un peu plus au Québec). En revanche, pas de concours qu’il faut préparer pour faire son entrée à l’école ici. Et puis arrivé ici, je suis d’accord avec Miss Cerise, ce n’est pas évident pour eux de s’insérer sur le marché du travail. Il faut que l’employeur ait intérêt à employer un avocat qui ne connaît encore rien au droit québécois, ça ne court pas les rues. J’ai vu dans un article récemment qu’en mars 2014, depuis sa création seuls 24 avocats avaient bénéficié de l’ARM. Bon, l’article ne dit pas ce qu’ils sont devenus, mais en tout cas, c’est peu!
Les équivalences, c’est sur que ça prend du temps et que parfois c’est un peu démoralisant de retourner à la fac mais c’est le prix pour immigrer et exercer son métier.
Il y a peu j’ai rencontré une fille qui fait partie d’une nouvelle association : Cheminement équivalences qui s’adresse justement aux étudiants en droit qui veulent reprendre leurs études au Québec. Ils ont un site pas mal fait pour se renseigner. Moi j’avais déjà pas mal avancé mon cursus, puisque je suis déjà en train de faire les équivalences à l’Université de Montréal, mais j’aurais été bien contente que ça existe à l’époque, du coup, je vous en parle ici.
Bon courage dans tes réflexions,
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