J’ai étudié deux ans à l’Université Laval. Deux années que j’ai adorées pour une multitude de raisons. J’ai découvert un nouveau pays bien sûr, mais aussi une nouvelle façon d’enseigner, d’étudier, et d’échanger avec les autres. La ville de Québec a beau avoir la réputation d’avoir une population très homogène (blanche, catholique, francophone à 95%), étudier à l’université à Laval m’a permis de m’ouvrir au monde.
J’imagine que certaines facultés, certains programmes accueillent davantage d’étudiants étrangers que d’autres mais en administration, les étudiants sont très cosmopolites. Instinctivement, on a tous tendance à vouloir lier connaissance avec des gens de notre nationalité parce qu’on se sent en terrain connu. Je l’ai fait, moi aussi, mais au bout d’un moment, je me suis forcée à aller vers les autres et ça a été un enrichissement sans borne. J’ai côtoyé des Québécois bien sûr, mais aussi des Mexicains, des Péruviens, des Sénégalais, des Marocains, des Canadiens anglais, des Tchèques. Et évidement beaucoup de Français. De ce fait, j’ai eu l’impression de parcourir le monde pendant deux ans tout en restant à Québec. C’était génial et j’ai découvert des tas d’autres cultures. D’ailleurs, je crois qu’en tant qu’étudiant étranger, nous sommes tout le temps en train de découvrir quelque chose. À commencer par une nouvelle façon d’étudier.
En général, quand on étudie à temps plein (obligatoire pour les étudiants étrangers sauf pour la session d’été il me semble) on prend entre 4 et 6 cours par session. Avec 4, on peut espérer travailler une dizaine d’heures à côté, avec 6, on passe sa vie dans ses bouquins en oubliant de respirer. En tout cas en MBA. Toutes les semaines, nous devons faire des lectures qui peuvent dépasser la cinquantaine de pages pour chaque cours. Des lectures souvent en anglais. En parallèle, nous devons faire avancer un travail de groupe, réaliser plusieurs travaux personnels et bien sûr, réviser pour l’examen. Quoique l’examen n’est pas systématique en maitrise. Le prof peut décider qu’un travail de groupe et deux ou trois travaux personnels suffisent. Tout est déterminé en début de session. Le prof distribue son plan de cours qui devient en quelque sorte un contrat entre l’étudiant et le prof ; et l’étudiant peut faire des suggestions.
Comme je l’ai déjà dit dans ma précédente chronique, la relation prof-étudiant n’a rien à voir avec celle qu’on entretient en France. Il n’y pas de hiérarchisation de la relation. Le prof nous note mais à la fin de la session, nous devons, nous aussi, évaluer nos profs et le contenu des cours. Ceci dit, je ne pense pas ce que ce soit seulement à cause de ça que les profs sont si ouverts. Je pense que c’est une façon d’enseigner. Pendant les cours, on échange beaucoup. En dehors des cours, on peut avoir des discussions d’adulte à adulte.
Idéal.
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