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Expérience – 18 mois au Québec – arrivé comme TT puis obention de la RP

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De Jpinho

Bonjour à tous,

Dans 3 mois cela fera deux ans que ma petite famille et moi sommes arrivés au Québec.

Je voudrais donc partager avec vous mon expérience, tant sur les aspects humains , que professionnels , culturels, etc

Sans grande ambition littéraire, ni sans vouloir généraliser les procédures d’immigration à partir de mon cas personnel. Mais simplement en racontant mon histoire.

J’aurais pu publier ce post dans le topic « Attendeux de RP Résidents temporaires » car c’est pas mal là que j’ai été le plus actif, mais comme je risque décrire un roman, celui-ci a plus sa place dans un topic dédié.

Nous avons débuté nos réflexions à propos de l’immigration en août 2012, sur la route du retour des vacances, juste avant la rentrée scolaire des enfants et la reprise du travail des plus grands !

Que ce soit pour ma conjointe ou pour moi-même, nos situations professionnelles ne nous convenant pas à100% nous nous sommes dit que nous pourrions faire un reset complet et partir pour de nouvelles aventures.

Ma conjointe allait se retrouver en congés parental pour un an et nous nous disions qu’à l’issue de ce congrès elle ne reprendrait pas son travail mais que nous aurions la possibilité de partir.

Avec le recul c’était très optimiste mais finalement nous avons réussi !

Nous voici donc entrain d’assister à une réunion d’information au bureau du Québec à Paris au début du mois d’octobre, puis de passer des entretiens aux journées Québec de novembre 2012. Ce qui s’avéra un flop !

En parallèle, nous commencions à constituer notre demande de CSQ mais pour ne l’envoyer qu’en avril 2013, le temps d’avoir le passeport du bébé qui était arrivé fin janvier.

Avril 2013 : envoi du DCSQ. Juin 2013 : retour du DCSQ !

Quelle mauvaise idée de ma part d’avoir fait des photocopies couleurs de nos tests de langue. J’ai joint la photocopie au lieu de l’original au dossier de ma conjointe.

Le temps de fulminer et de maudire l’administration québécoise (un peu) et moi-même (beaucoup), de vérifier si les formulaires n’avait pas changé depuis le premier envoi, que revoici le dossier shooté à Montréal !

Cette fois tout était bon et nous allions recevoir notre CSQ environ 11 mois plus tard. Entre temps nous étions arrivés au Québec entant que travailleurs temporaires !

Juin 2013 Décembre 2013 : journées Québec permis de travail – départ

La deuxième édition de ces journées auxquelles je participe me permettent d »avoir 2 entretiens Skype. L’un avec une firme de services conseils, l’autre avec une banque.

La banque tardant à me faire un suivi (vacances des gestionnaires et des RH consécutives), j’ai opté pour la firme de services-conseils. Même si celle-ci représentait mon deuxième choix. En effet, elle était située à Québec alors que je visais Montréal et avait pour client principalement des administration alors que j’ai 10 ans d’expérience en banque. Mais elle avait l’avantage de m’avoir fait parvenir une offre d’embauche, et je ne voulais pas les faire attendre.

Mais aujourd’hui je ne le regrette pas du tout ! Il s’agissait là dune porte d’entrée au Québec, et dune opportunité qui aurait pu ne pas se représenter. C’est pour cela que je conseillerai à tout le monde, qui veut vraiment tenter l’expérience, de savoir en laisser un peu de côté ! Vu de ma fenêtre, l’important était de mettre un « pied dans la porte » et d’arriver ici.

Me voici donc embarqué dans les procédures d’obtention d’un permis de travail, que j’ai obtenu en octobre 2013.

Décembre 2013 : départ

Sitôt le permis obtenu nous nous sommes mis d’accord avec mon employeur sur une date de début de travail. Celle-ci fut fixée en février 2014.

Nous partîmes le 15 décembre de paris. Ce qui allait nous laisser un bon mois et demi d’acclimatation.

Concernant les principales démarches (trouver un logement, inscrire notre fille au primaire) nous avons réussi à tout faire depuis la France.

Cependant je crois toujours en avoir trop fait ! Notamment pour le CAQ de ma fille.

Le site du MICC (devenu MIDI depuis) n’était vraiment pas clair. Il y avait une règle comme quoi les enfants de moins de 6 ans n’avaient pas besoin du CAQ. Mais ma fille allait avoir 6 ans quelques jours avant le départ et mon statut de travailleur temporaire me permettait d’inclure femmes et enfants dans la procédure. Bref, je lui en ai demandé un mais arrivé au bureau de l’immigration à l’aéroport de MTL la douanière m’indique que ce papier n’est pas nécessaire puisqu’il est clair que ma famille m’accompagne.

Je conseille néanmoins à tout le monde de demander une CAQ, car cela ma permis d’inscrire ma fille dans une école privée sans avoir les subventions à ma charge. Après, tout le monde ne veut pas envoyer ses enfants au privé donc à vous de voir !

Arrivés au tout début de l’hiver, ciel bleu magnifique, -20 degrés, on aime ça ! Vraiment une belle expérience que de pouvoir aller faire de la luge tous les jours avec mes 2 plus jeunes enfants en attendant la reprise du travail.

2014 : premier jour de travail

On m’avait bien prévenu : trouver un job à 100% identique à celui que j’occupais en France n’était pas chose aisée. Faut bien comprendre que rendu à cette étape nous ne sommes pas des expats grassement avantagés, mais des immigrants lambda. Le tapis rouge n’est pas pour nous (tout du moins entant que résident temporaires).

Attention, je ne crie pas à l’exploitation des futurs travailleurs, mais, faut faire sa place, ne rien revendiquer et prendre le temps de comprendre comment le travail est organisé ici.

Je considère que je n’ai pas retrouvé la voie professionnelle que je suivais en France, et d’ailleurs je ne sais pas si je la retrouverai un jour. Qu’importe !

J’étais consultant pseudo-stratégique en SI dans le domaine bancaire et j’ai intégré une boite plus proche dune SSII classique, donc avec très peu d’opportunités d’intervention sur des mandats stratégiques.

Rien ne ma été caché pendant le processus de recrutement et je savais que je ne rejoignais pas la boite de mes rêves. Voici là le principal compromis réalisé lors de mes démarches d’immigration (je ne parle pas de ceux réalisés par ma chère conjointe)

Ceci étant, je me retrouve plus dans la peau d’un consultant MOA, sur des projets à faible enjeux, et avec bien du mal à faire quelque chose d’excitant.

C’est aussi dû à la particularité du secteur des TI de Québec, composé à 80% d’organismes gouvernementaux qui pratiquent aujourd’hui des coupes sérieuses dans leur budgets et projets informatiques. Peut-être qu’avec l’atteinte des déficits 0, les beaux projets reviendront. Je me le souhaite.

Dun autre côté, la pression est moins forte qu’en France, les relations avec les n+1, n+2, n+3 bien plus simples. On ne ma plus fait la blague « Hey, tu prends ton après-midi » quand je pars à 18h depuis que je suis arrivé. Peut-être parce qu’ici la conciliation travail-famille est ancrée dans le quotidien des gens et ne figure pas uniquement au registre des bonnes intentions dans le rubrique « Nos valeurs » des sites web des firmes de conseil. Peut-être aussi parce que ici, à 18 heures, tout le monde est en famille

La deuxième principale raison est que le travail est bien plus organisé par spécialités ici. Je m’explique : en France quand on me demandait ce que je faisais je répondais « Consultant ». Cet espèce de mot « pot-pourri » , qui regroupe tant de variantes, et qui au final ne veut rien dire. Je crois d’ailleurs ne jamais vraiment réussi à expliquer à mes enfants ce que je faisais de mes journées puisque je n’ai jamais eu 2 mandats identiques et que au final mes réalisations n’étaient pas très concrètes (bien que dispendieuses pour mes clients !!!). On va dire qu’en France on est vraiment multi-casquettes, tantôt MOA, tantôt chef de projet, tantôt gestionnaire du changement, tantôt commercial.

Ici, si on a besoin de ces 4 compétences sur un projet, on va probablement faire appel à 4 ressources différentes. Notre polyvalence de « Français » est donc un atout que lon peut difficilement jouer pendant une partie puisqu on va se retrouver cantonné dans son pré-carré. En tout cas dans les premiers mois de la carrière. Au final, la prise dinitiative est bien vue ici aussi, mais elle doit peut-être être plus discutée avec son client alors quen France on va féliciter les fonceurs qui font cavalier seul sans concertation initiale

Tout ceci n’est bien sûr que mon ressenti personnel, sans valeur de vérité absolue !!!

Les 18 premiers mois : la galère financière

Les quelques lignes qui vont suivre n’ont de la valeur que parce que nous avons vécu le cheminement de résidents temporaires ayant 3 enfants

Pour faire simple : 2 enfant à gardés à 35$ puis 40$ par jour = un budget mensuel d’environ 1700 dollars juste pour la garde de nos deux plus jeunes enfants. Auquel il faut ajouter les activités sportives, les camps d’été, etc.

1700 dollars avancés pendant 18 mois = 30600 dollars avancés avant de recevoir le premier chèque du crédit d’impôt pour frais de garde, puis pour pouvoir demander les versements mensuels de ce crédit d’impôt (grâce à la résidence permanente).

Je ne m’étendrai pas mais en synthèse, je n’avais pas compté mes sous de manière aussi serrée depuis que j’étais étudiant.

Qu’on ne se méprenne pas : je ne réclame pas plus d’aide de la part des gouvernement provinciaux et fédéraux. Seulement l’équation est biaisée puisque, en tant que résidents temporaires on a droit à rien pendant 18 mois.. SAUF A PAYER LES IMPOTS RETENUS A LA SOURCE !!!!

BILAN GLOBAL :

Les péripéties étant derrière nous , nous sommes enfin bien installés et avec une vie très agréable. Les enfants grandissent dans un cadre bien plus équilibré que celui que nous avions en France (pourtant dans une banlieue cossue). La question d’un retour en France ne se pose même pas. Il faut dire qu’on va pouvoir commencer à profiter pleinement du Québec/CANADA voire des USA.

3 années se sont écoulées depuis nos premières réflexions, un peu plus de 2 ans depuis l’envoi de notre DCSQ, 18 mois depuis notre arrivée entant que TT et 2 mois depuis notre RP. C’est ce que cela nous aura pris pour avoir une vie bien établie ici.

Parfois on se dit que si nous avions attendu la RP avant de venir nous aurions moins galéré, mais en contrepartie rien ne nous dit que nous aurions réussi à quitter la France et nos situations professionnelles respectives si nous avions attendu le précieux sésame en 2015.

J’espère que mon témoignage permettra fournir des réponses à certains dentre vous.

Bon projet d’immigration à tous !

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