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Faire le plein d’optimisme au Québec

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La file d’attente devant le consulat français de Montréal le mois dernier pour les élections présidentielles a rappelé qu’il y’a de très nombreux Français au Canada. La communauté française du Québec, la plus importante, est estimée à 100.000 personnes, dont 75% seraient dans l’agglomération de Montréal.

Entre 2001 et 2011, 35.000 sont devenus résidents permanents du Québec.

Pourtant sur la même période, la population immigrante née en France n’a augmenté que de 17.000 personnes dans la province. Une partie n’est donc pas restée.
Depuis 2011, le nombre de français devenant résidents permanents du Québec a augmenté, passant des 3.500/ans de la décennie précédente à 4.500/ans depuis 2011.
Mais c’est surtout le nombre de résidents temporaires qui a cru, pour atteindre environ 15.000 travailleurs, 10.000 étudiants, et quelques clandestins. L’engouement pour le Permis Vacances Travail, qui a explosé depuis 2011, le démontre bien. Ce visa qui était, la décennie dernière, l’apanage de quelques aventuriers est devenu le passage obligé d’une génération mondialisée. À tel point que les places sont maintenant attribuées par tirage au sort.
Si la communauté française est donc indéniablement importante elle a cette double particularité d’être diffuse (les Français n’étant pas communautaristes) et d’être fortement renouvelée. En effet, peu de résidents temporaires deviennent permanents et, parmi ces derniers, environ la moitié quitterait le Québec après quelques années.
À en croire les statistiques du chômage, les Français, surtout jeunes, auraient pourtant tout intérêt à émigrer vers l’Amérique du Nord.
Comme bien souvent ces statistiques généralistes sont trompeuses, car si il y a effectivement plus de chômage chez les jeunes en France qu’au Canada, celui-ci touche en priorité d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique les travailleurs pas ou peu qualifiés (selon l’OCDE, 80% des jeunes chômeurs français n’ont pas atteint le niveau bac).
Or ces derniers n’ont bien souvent pas les moyens de voyager loin et de toute façon ne seraient pas sélectionnés pour l’attribution de la résidence permanente par le Québec.
L’immigration étant ainsi choisie, économiquement ou légalement parlant, les résidents français au Québec, qu’ils soient temporaires ou permanents, ne sont pas représentatif de la population française dans son ensemble.
C’est quelque chose que l’on constate avec les résultats de l’élection présidentielle dernière. Avec 37% des voies des inscrits sur les circonscriptions consulaires, le candidat centriste, favori des cadres et des diplômés du supérieur, était en tête dès le premier tour au Canada.
Pour ces catégories sociales surreprésentés, l’emploi au Québec, à part quelques exceptions, est semblable à celui disponible en France. Ce qui peut être gagné ici en terme de salaire et de flexibilité étant compensé par des avantages sociaux potentiellement moindres.
La question économique au sens strict ne serait donc pas la motivation principale des expatriés, sinon ils resteraient.
Je prend pour exemple l’expérience d’un ami, arrivé en 2010 avec une centaine d’autres Français. Tous recrutés directement à Paris, donc avec un emploi assuré et des conditions connues avant le départ, ils ne sont aujourd’hui que deux à n’être pas retournés au pays. Un taux de départ extreme pour des jeunes à priori sans attaches.
Cela m’amène à penser que les Français, en vaste majorité jeunes et diplômés, partent au Québec comme ailleurs d’abord pour profiter d’une expérience plutôt que pour fuir le chômage. Voir à quoi ressemble ce pays des grands espaces que l’on présente, aux côtés de la Scandinavie et de l’Australie, comme un modèle de démocratie libérale ou se côtoient paisiblement de multiples cultures.
Je crois que ce qu’ils en tirent, grâce au recul qu’imposent les 5.000 kilomètres d’océan les séparant de leur patrie, c’est que finalement ça ne va pas si mal chez eux.
Cette expérience acquise, ils pèsent le pour et le contre et, pour la moitié d’entre eux, des considérations affectives l’emportent. Que ce soit l’attachement à la famille ou à un certain art de vivre hexagonal.
Il y a ainsi des expatriés français partout mais il n’y a jamais eu de vague d’émigration massive.
Passer par le Québec serait donc un moyen de faire le plein d’optimisme. Un optimisme qui fait défaut en Europe en ces temps de crise. Ou qui faisait défaut devrais je dire, car la reprise pointe le bout de son nez.

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Écrit par
Marty

Né au nord de la France, j’ai grandi à Cambrai, ville probablement plus célèbre au Canada que dans son propre pays. Fasciné, comme tant d’européens, par l’Amérique depuis toujours, j’ai voyagé et vécu aux Etats-Unis avant d’arriver à Montréal début 2012. Biochimiste de formation, je travaille dans mon domaine au Québec.

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