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Alberta, Calgary : casser l’image du « Paradis »

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Calgary : casser l’image du « Paradis »

Laurent
8-02-2007 à 15:08
CITATION
Calgary
Casser l’image de «paradis»

Yannick Donahue
Journal de Québec
05/02/2007 07h33

Des groupes francophones de l’Alberta désirent détruire le mythe voulant que la vie est belle et facile à Calgary, ville qui peut représenter un gouffre sans fond pour les personnes peu ou pas préparées.

«Il faut casser l’image que l’Alberta représente le paradis», dit le directeur de l’Association canadienne française de l’Alberta, Sylvain Boily.

Il croit qu’un décalage règne sur la réalité albertaine dans la Belle Province. «Le Québec se fait une image très différente de l’Alberta. Il a une vision idéaliste de la situation», dénote-t-il.

Des Québécois floués
Il est vrai que l’Alberta connaît un boom. Il est vrai qu’elle peine à combler tous les postes et recrute à l’extérieur de ses frontières. Or, les bons emplois offerts sont spécialisés.

«Si une personne se présente sans formation, sans expérience, sans bilinguisme, mais pleine de bonne volonté, il lui sera presque impossible de se trouver un emploi bien rémunéré. Les gens s’imaginent qu’ils peuvent débarquer ici et qu’ils trouveront la fortune. C’est faux!» rectifie M. Boily. Il ajoute en revanche que des emplois dans la restauration rapide ne manquent pas.

Le directeur du centre d’emploi francophone de Calgary, Serge Mercier, estime également qu’on doit remettre les pendules à l’heure. Les emplois garantis en Alberta relèvent du rêve. Il insiste sur le fait que les gens désireux de déménager en Alberta doivent d’abord posséder de l’argent, des contacts fiables, un emploi garanti et un appartement réservé. «Quand l’industrie hôtelière ferme des étages aux clients pour accommoder leurs propres employés, c’est un signe que ça va mal!» illustre- t-il.

source : http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/ar…205-073346.html

Aussi ceci : http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/ar…205-073032.html
Opal
8-02-2007 à 16:01
Je suis entierement d’accord. Calgary est un peu une ville du « tout ou rien »: si on est qualifie, et anglophone ou bilingue, on peut avoir un bon poste, sinon, il n’y a pratiquement pas de filet social. Et les petits jobs meme s’ils payent bien comparativement a ailleurs, ne permettent pas a eux seuls de se loger et de vivre.

Quand on est qualifie, « the sky is the limit », sinon, il ne faut surtout pas se laisser tenter par les yeux de Chimene avec lesquels l’Alberta lorgne sur la main d’oeuvre des autres provinces. Il est par exemple impossible de trouver une maison de trois pieces a moins de $300,000, et encore c’est dans le Nord Est, l’equivalent des quartiers nords de Montreal.

La vie y est tres agreable, mais preparez-vous bien avant de venir et assurez-vous de ne prendre aucun risque tant au niveau du logement, que du boulot et aussi en assurant ses arrieres pour un eventuel retour a Montreal au cas ou la mayonnaise ne prend pas. Bref, c’est comme avant d’emigrer, preparez-vous, la preparation est un investissement dont on recolte les fruits tous les jours apres le grand saut.

brigit
9-02-2007 à 7:17
Il faut effectivement avoir une image réaliste de l’Alberta (et du Canada en général).
Certaines choses sont évidentes et qui ont déjà été dite mais il ne faut pas hésiter à les répéter : un jeune célibataire pourra partir à l’aventure et se débrouiller mais un couple avec enfants doit venir avec une assise financière, être certain de pouvoir exercer sa profession et vouloir s’installer dans un pays anglophone.

– Mais il y a aussi des éléments plus subtiles : c’est vrai que l’on ne comprend pas très bien la situation de l’emploi, il parait qu’il y a des offres partout dans les vitrines et que tous les jeunes renoncent à l’université pour prendre des jobs dans le secteur pétrolier. a priori il ne s’agit pas d’emplois « qualifiés ». Or l’immigration sélective est basée en partie sur la qualification des candidats, d’où un décalage et un accueil parfois mitigé.

– Calgary (et dans une certaine mesure Edmonton et Vancouver) sont des véritables aspirateurs de population MAIS ces villes n’ont qu’un million d’habitants. Et la province entière 3 millions, il faut donc relativiser. Les opportunités d’emplois, même pour les jobs très pointus ne sont pas comparables à celle d’un bassin d’emploi de la taille de la région Ile de France. Pour comparer, il faut prendre une zone régionale comme Toulouse, Lyon, Bordeaux.

– la population agricole a fortement diminué sur l’ensemble du territoire avec le regroupement des fermes. de plus, les gens prenant de l’age se regroupent dans les villages. On a donc un fort contraste entre un territoire désert et des villes champignons.

– L’immigration francophone (de France) date de la fin du XIXe, essentiellement dans le secteur agricole. On la trouve à l’est d’Edmonton. Généralement, les fermiers se sont établis sur un homestead, une portion de terrain dessinée au cordeau sur un territoire vierge. C’était le Far West ! Il faut savoir que les franco-albertains installés ainsi ont vraiment choisi d’immigrer dans un pays nouveau où tout était à faire. Cela n’a rien à voir avec l’histoire du Québec. Ensuite, l’immigration d’entre-deux guerres est venue principalement d’europe de l’est, sollicitée par le besoin de main d’oeuvre agricole. Les francophones ont donc été peu à peu absorbés et sont devenus très minoritaire. Ce qui constitue l’une des richesses culturelles de ce pays : le fameux multiculturalisme. Chaque communauté a à coeur de préserver son héritage tout en constituant une identité propre à cette province qui vient de fêter ces 100 ans.
Une petite anecdote : on a assisté au Stampede assis à côté de pentecotistes qui vivent en quasi autarcie (vêtements du XVIII et langue germanique). On a eu la chance de pouvoir visiter une de leurs communautés mais nos cousins canadiens établis à côté de chez eux n’y vont jamais (et ont trouvé notre démarche bizarre). le multiculturalisme, ça veut dire aussi des communautés vivant les unes à côté des autres , mais chacun chez soi…

– Dire que c’est un pays de pioniers et un pays neuf n’est pas un cliché. Je crois que ça aide vraiment à comprendre pourquoi on y trouve à la fois des structures d’aides aux immigrants bien plus performantes qu’en France mais pas d’assistanat généralisé. L’état d’esprit pionnier c’est accepter de vivre dans des conditions rudes en ne comptant que sur soi mais aussi une grande solidarité basée sur le bénévolat.

Pour finir sur une note positive, être réaliste n’empêche pas d’être pragmatique : 3 millions d’habitants sur un territoire grand comme 4 fois la France, cela veut dire aussi que les circuits de décisions sont bien plus courts et que l’acccès aux décideurs est bien plus direct. Et que si on est en concurrence pour un job, c’est forcément dans un panel déjà restreint de concurrents.

MIMOSA06
9-02-2007 à 9:02
trés belle analyse .

Je tenais à le souligner.

Harry Stocrate
9-02-2007 à 22:12
Pour ce qui est du « miracle économique » de l’Alberta je n’ai pas arrêté de marteler qu’il n’y pas forcément de la place pour tout le monde ( j’ai un autre pseudo ici j’ai du en changer pour raisons techniques mot de passe perdu )

CITATION(brigit @ 9-02-2007 à 7:17)
– Mais il y a aussi des éléments plus subtiles : c’est vrai que l’on ne comprend pas très bien la situation de l’emploi, il parait qu’il y a des offres partout dans les vitrines et que tous les jeunes renoncent à l’université pour prendre des jobs dans le secteur pétrolier. a priori il ne s’agit pas d’emplois « qualifiés ». Or l’immigration sélective est basée en partie sur la qualification des candidats, d’où un décalage et un accueil parfois mitigé.

absolument d’accord.
C’est le système libéral dans toute sa splendeur : d’un côté les jobines de l’autres les jobs plus qualifiés réservés aux gens spécialisés.
A Vancouver par exemple c’est exactement pareil pire que cela c’est plus « segmenté » car plus communautaire.

CITATION
– Calgary (et dans une certaine mesure Edmonton et Vancouver) sont des véritables aspirateurs de population MAIS ces villes n’ont qu’un million d’habitants. Et la province entière 3 millions, il faut donc relativiser. Les opportunités d’emplois, même pour les jobs très pointus ne sont pas comparables à celle d’un bassin d’emploi de la taille de la région Ile de France. Pour comparer, il faut prendre une zone régionale comme Toulouse, Lyon, Bordeaux.
Absolument ; sait-on par exemple que la région parisienne c’est la région….la plus riche d’Europe et qui crée le plus de richesses ?
et en France ( il était temps ) sous l’impulsion de Mr Raffarin on commence à mettre en place des pôles de compétitivité.

nelju
9-02-2007 à 23:08
QUOTE(brigit @ 9-02-2007 à 7:17)
Pour finir sur une note positive, être réaliste n’empêche pas d’être pragmatique : 3 millions d’habitants sur un territoire grand comme 4 fois la France, cela veut dire aussi que les circuits de décisions sont bien plus courts et que l’acccès aux décideurs est bien plus direct. Et que si on est en concurrence pour un job, c’est forcément dans un panel déjà restreint de concurrents.

Un excellent analysis, brigit. L’Ouest canadien même avec des problèmes de logement et inflation c’est le moteur de la croissance économique du Canada.

Calgary taux de chômage pour Janvier 2007 (moyennes mobiles de trois mois): 2,6%

http://www40.statcan.ca/l01/cst01/lfss03i.htm

QUOTE
L’Ouest anime la croissance de l’emploi
En janvier, l’emploi a progressé dans les deux provinces les plus à l’ouest du pays, la Colombie-Britannique se classant en tête à ce chapitre. La hausse de l’emploi dans cette province est estimée à 32 000 et fait suite à deux mois de faible variation. Le taux de chômage a dégringolé de 0,9 point pour se fixer à 4,3 %, ayant atteint de nouveau le creux inégalé depuis 30 ans enregistré en juin 2006. Depuis un an, l’emploi a progressé de 81 000 (+3,7 %) dans cette province.

En Alberta, l’emploi a progressé de 24 000, principalement dans le travail à temps plein. Cependant, le taux de chômage est resté inchangé (3,3 %) en raison de l’arrivée d’un grand nombre de personnes sur le marché du travail. En janvier, les hausses ont été généralisées, la plus forte ayant été observée chez les hommes adultes (+11 000). L’emploi en Alberta a augmenté de 6,5 % depuis un an, soit plus de deux fois le taux de croissance de l’emploi au pays (+2,4 %).

En janvier, 15 000 Québécois de plus travaillaient, et la progression de l’emploi s’est répartie dans un certain nombre d’industries. Les plus fortes hausses ont été indiquées dans les services d’enseignement ainsi que dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs. Parallèlement, le taux de chômage a légèrement monté au cours du mois pour s’établir à 7,7 %, sous l’effet de l’augmentation du nombre de personnes à la recherche d’un emploi.
http://www.statcan.ca/Daily/Francais/070209/q070209a.htm

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