Salut,
Je comprends tout à fait ce que tu peux ressentir car la plupart d’entre nous sont passés par là. Le moral de l’immigrant traverse plusieurs phases dont celle du « doute-avant », sachant qu’il y aura forcément une phase de « doute-après ».
Personnellement, le jour où j’ai eu le visa en mains, j’ai ressenti un immense soulagement mais presque aussitôt une angoisse profonde : c’était sûr à présent, nous allions partir, laisser des années de vie en France, notre famille, nos amis, tout un tas d’habitudes qui constituaient autant de points de repères sécurisants.
Ce forum nous a pas mal aidés dans la mesure où nous y avons trouvé de nombreux témoignages un peu plus réaliste que le discours officiel du MICC. Il est clair que si l’on vient au Québec en espérant y touver une vie facile, du boulot à revendre, un médecin pour 100 habitants et un une garderie à chaque coin de rue, on risque d’être plus que déçu. Il est également évident qu’il ne faut pas choisir l’immigration pour régler les comptes avec son pays d’origine. Des pays comme la France, la Belgique ou la Suisse sont riches, développés et relativement tranquilles (surtout en dehors de Paris). Le fait de s’installer au Québec va rarement permettre de réaliser une plus-value spectaculaire aussi bien du point de vue du niveau de vie que de sa qualité.
Si par contre on vient en se disant qu’on va changer complètement de vie, qu’on va tâter de très près l’Amérique du Nord, qu’on va en retirer de toute façon une précieuse expérience tout autant pour les parents que pour les enfants, eh bien, là; cela risque de mieux se passer. Evidemment, c’est bien beau, me diras-tu, mais si on se plante ? Le risque n’est pas nul, en effet, et on peut très bien y laisser ses plumes. Le conseil que je donnerais à ceux qui le peuvent, c’est de prévoir une marge financière suffisante qui laisse la possibilité, si les choses tournent mal de revenir au bercail.
Cependant, sans vouloir influencer ta décision, il me sembel quand même que vous avez des atouts. Les qualifications que vous avez tous les deux vous permettent de ne pas être forcément obligés de vous installer à Montréal où le coût de la vie, bien qu’inférieur à la plupart des grandes villes, augmente d’année en année. En région (par exemple en Outaouais), les salaires sont plus bas mais le logement est apparemment de meilleure qualité et bon marché. Concernant le boulot, je ne sais pas dans quel type d’entreprise tu travailles, mais s’installer
à son compte paraît assez facile au Québec du moment que tu disposes d’un peu d’argent, d’un minimum de compétences et de BEAUCOUP de volonté.
Et pour finir, être Belge est un avantage. On ne pourra jamais te reprocher d’avoir abandonné le Québec aux Anglais :-)))
Entre parenthèses, le roi Louis XV est probablement l’un des plus nuls que l’ont ait eu en France. Personne n’en parle, sauf éventuellement pour mentionner un type de mobilier (c’est pas forcément la meilleure référence).
Bon courage.
Jean-Pierre
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