« C’est une langue belle… »
Ecrit par: Petit-Prince
Vous savez tous qu’au Québec, la défense de la langue française n’est pas un vain mot. A tel point que même pour un Français de France, une petite adaptation sera nécessaire afin de s’intégrer dans cet espace linguistique à part. Tu ne diras plus « shopping », tu ne diras plus « parking », tu ne diras plus « profit warning »… Pour un amoureux de la langue de Molière comme moi, parler au Québec est un vrai régal !
Ainsi, le 26 août, nous avons célébré les 25 ans de « la charte de la langue française », plus connue sous la dénomination de « Loi 101 ».
La première phrase du préambule de cette fameuse loi est on ne peut plus éloquente : « Langue distinctive d’un peuple majoritairement francophone, la langue française permet au peuple québécois d’exprimer son identité ». « Exprimer son identité », car c’est bien d’identité dont il s’agit et il serait maladroit de résumer la loi 101 à une simple volonté partisane d’acheminer le Québec vers son indépendance.
Bien entendu, il n’y a pas de loi parfaite et la loi 101 n’est donc pas sans défauts. Mais force est de constater qu’elle reste la pierre angulaire de la protection de « la langue de chez nous ».
Mais revenons à des notions de base. Nous savons bien que la France et ses habitants prennent beaucoup de liberté avec leur langue. Même si cela est bien dommage, il n’en reste pas moins que les répercussions seront mineures compte tenu de l’environnement européen. En effet, 60 millions de Français ne seront jamais « avalés », linguistiquement parlant, par 60 millions de britanniques, si bons joueurs en rugby soient-ils !
La situation est bien différente ici, où ce ne sont que 7 millions de francophones qui baignent dans un océan de plus de 300 millions d’anglophones. Chaque mot, chaque expression que nous abandonnons à l’anglais par paresse, par mode, ou par commodité sera un pan de cette fameuse « identité » que nous abandonnerons au profit de nos voisins du Sud et de l’Ouest.
Malgré tout, il y a encore pas mal de débat à l’intérieur du cadre de la Loi 101. Ainsi, la publicité commerciale qui, selon les gouvernements qui se succèdent au Québec, peut être soit « unilingue », soit « bilingue ». Cela passe aussi par quelques curiosités : ainsi le « Kentucky Fried Chiken » (KFC) en France deviendra le « poulet frit du Kentucky » au Québec. Même chose pour le MacDo, oubliez vite le McChicken, ici, ça s’appelle un McPoulet. Que dire aussi de la chaîne des cafés Starbuck qui n’utilisent ce nom qu’au Québec alors qu’ils s’appellent en fait les « Starbuck coffee ». Cela conduira aussi un extrémiste francophile, à perpétrer quelques attentats contre la chaîne de cafés « Second Cup » en 2001, lui reprochant de ne pas avoir francisé son nom.
Malgré tout, l’anglais reste très présent, surtout dans tout ce qui a trait aux voitures et aux technologies. Ce n’est pas tout de faire des lois, si les mentalités ont du mal à suivre…
Bon anniversaire la loi 101 !
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