Radio-canada.ca – 23 janvier 2001, 14 h 00 HNE.
Selon le directeur du Centre d’études ethniques de l’Université de Montréal, Jean Renaud, le Québec a considérablement accru depuis dix ans sa capacité d’intégration des immigrants. Le sociologue vient de rendre publics les résultats d’une grande enquête sur l’évolution de la situation économique, sociale et linguistique d’un millier d’immigrants arrivés au Québec en 1989. L’étude est basée sur une série d’entrevues réalisées auprès des mêmes immigrants après un an, deux ans, trois ans et dix ans de séjour au Québec.
Le chercheur constate que près de neuf immigrants sur dix ont acquis la citoyenneté canadienne dix ans après leur arrivée et que l’accès à un premier emploi se fait rapidement. Après 15 semaines, la moitié des immigrants qui ont participé à l’enquête s’étaient trouvés un emploi. Cependant, la stabilité en emploi s’observe surtout à partir de la troisième année d’établissement. La majorité des immigrants ont suivi des programmes de formation et près des trois quarts disent avoir un travail équivalent ou de plus grande qualité que dans leur pays d’origine. Mais surtout, Jean Renaud constate que le français comme langue d’usage public prédomine. C’est ce qui fait dire au chercheur que le Québec est devenu une véritable terre d’intégration.
Le sociologue détruit aussi le mythe que les immigrants s’installent à Montréal ou à Québec pour ensuite déménager vers les États-Unis.Lorsqu’on a demandé aux immigrants, il y a 10 ans, s’ils voulaient quitter le Québec, 9 % répondaient oui. En 1999, seulement 0,7 % voulaient quitter le Québec.
Les nouveaux arrivants ne s’installent pas non plus seulement dans la région de Montréal. L’étude démontre qu’ils occupent le territoire qui s’étend de Saint-Jérôme à Saint-Hyacinthe.
Le sociologue ne crie pas victoire pour autant. Il précise que le travail de francisation est loin d’être terminé mais il croit que la situation s’est nettement améliorée et qu’elle est moins alarmante que ce que plusieurs prétendent. Il souhaite que son étude, la première du genre, permette de corriger certaines fausses perceptions.
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