Ecoles pour enfants surdoués
Ecrit par : bobo 29-07 à 18:56
Bonjour,
J’aimerais savoir existe-t-il des écoles pour les enfants surdoués, où ils suivent un cursus différent des écoles dites normales. J’ai entendu dire que toute l’Amérique du Nord était très en avance par rapport à la France dans ce domaine. Qu’en-est-il vraiment ?
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Ecrit par : Zogu 29-07 à 19:34
Beaucoup de parents s’imaginent que leur enfant est surdoué. L’enfant n’est pas toujours d’accord, car il aimerait bien avoir une enfance…
Il y a des écoles dites « de douance » au Québec, par exemple cette école au niveau Secondaire:
www.de-la-salle.cepeo.on.ca/centre_douance.asp
Au niveau préscolaire et Primaire, soyez bien prudent car il y a des « écoles » qui vous offrent de faire de vos enfants des petits Einstein, mais finalement l’enseignement n’est pas forcément meilleur, cela impose un stress aux enfants, les méthodes sont de type bourrage de crâne et conditionnement, sans compter le volume de travail demandé à la maison qui est phénoménal. Donc attention, en particulier aux écoles « parascolaires » qui s’annoncent dans les revues familiales comme dans le magazine « Enfants Québec »…
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Ecrit par : Curieuse 30-07 à 1:20
Sur le site de Mensa Montréal, on y mentionne l’école Fernand-Séguin (école primaire, 6 à 12 ans) pour enfants surdoués. C’est à Montréal.
www.mensamontreal.org/
www.csdm.qc.ca/fseguin/
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Ecrit par : bobo 30-07 à 17:04
Merci Zogu,
C’est vrai qu’il y a de différences entre le programme scolaire en France et au Québec. C’est la première chose à prendre en compte. Il faut d’abord inscrire l’enfant à l’ecole « normale » puis voir l’évolution.
Notre fils a 4 ans. Cette année il a été en 1ère année de maternelle et c’est au mois d’octobre que tout a commencé. Ils ont attendu 1 mois pour voir comment tous les enfants s’adaptent puis ils ont vu que notre fils ne s’interesse pas au choses que les autres enfants font. Ils ont commencé à lui proposer les jeux et activités des classes supérieures et il a trouvé son bonheur. Nous avons voulu être rassurés et nous sommes allé voir les pédopsychiatres, psychologues pour enfants etc. Les test ont démontré qu’il a le niveau d’un enfant de 7 ans et demi. Les test ont été fait chez plusieurs psy différents et ils ont donné les mêmes résultats. Nous avons encore des examens à faire et de ce point de vue cette année était un calvaire pour nous.
En septembre il passe en 2ème année de maternelle et nous n’avons pas voulu bousculer l’ordre. Mais selon les psys on verra très vite l’évolution des choses. Soit il sait déjà tout ce qu’on lui propose et il va commencer à s’ennuyer soit il s’intéresse au programme scolaire et reste dans la classe, mais le risque c’est s’il commence à s’ennuyer dans la classe, il faut lui trouver un enseignement adapté à son rythme d’apprentissage. Tous les spécialistes qu’on a vu sont unanimes et disent qu’il apprend très vite, associe le tout avec une logique implacable.
Cette année nous donnera des réponses à nos questions, en tout cas une chose est sûre: La majorité des enfants doués sont en échec scolaire en raison du système mal ou non adapté à leur rythme. S’il s’avère que notre fils est réelement surdoué, nous ferons tout pour lui trouver l’école la mieux adaptée à ces besoins.
J’ai l’impression que cela déterminera notre point de chute au Québec.
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Ecrit par : JayJay 31-07 à 13:13
Bobo, je ne veux pas minimiser rien et je sais que c’est un sujet délicat. OUI, tous les parents ont tendance à penser que leur enfant est surdoué et c’est sûr que c’est ben fatiguant!!! Je ne suis pas en reste : mon garçon a 5 ans, il a le niveau « 8 ans » sur le plan des capacités d’apprentissage pures, des abstractions, du raisonnement verbal, de la mémoire, etc. (sur le plan de la sociabilisation, la maturité, c’est une autre histoire). Son meilleur copain, à 5 ans, écrit couramment et fait des multiplications et des divisions. Pourtant les deux sont dans une école « normale » et les enseignants et le personnel sont sensibilisés, pour la plupart (j’insiste sur le « pour la plupart »), au fait que ces enfants sont à risque de troubles d’apprentissage et comportementaux (timidité excessive et perfectionnisme maladif!). L’éducation au primaire au Québec est extraordinaire (enfin dans les écoles que je connais). Les enfants ont des tas de trucs à apprendre, c’est étonnant. En maternelle, cette année, les enfants faisaient de la géographie et de l’histoire, et des expériences scientifiques! La dernière maîtresse, qui a constaté la rapidité de ses 2 élèves, a compris qu’il fallait leur donner des p’tits trucs à faire en plus, etc., mais sans complaisance, en les gardant sur le même pied d’égalité, car les 2 ont autres choses à apprendre aussi.
Autre sujet, c’est tabou d’en parler, mais les enfants vont devoir vivre une adaptation linguistique aussi. Mon gars, personnellement, a mis plusieurs mois à maîtriser l’accent, les expressions et les nombreux mots anglais qui ponctuent les conversations pourtant en français.
Effectivement, Fernand-Séguin est pour les « surdoués », et aussi l’École internationale de Greenfield Park, où l’admission se fait à la suite d’un concours. L’apprentissage est en accéléré. Les élèves qui ne peuvent pas suivre sont… expulsés.
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Ecrit par : Zogu 31-07 à 13:38
C’est la bonne démarche, je crois. Je supporte votre choix à 100%, d’autant plus que j’ai vécu certaines choses comme cela quand j’étais à l’école primaire. J’étais un enfant très doué pour les sciences, j’avais une excellente mémoire et j’étais très curieux, alors je n’écoutais pas en classe et je finissais mes exercices rapidement pour faire des choses plus intéressantes; j’ai développé un fort individualisme. En 2e année, je suis passé à travers la bibliothèque d’activités de ma classe en 3 mois environ, puis je n’avais plus d’activités individuelles à faire. J’ai eu de grosses difficultés en 3e et 4e année parce que je m’ennuyais ferme. Finalement j’ai en quelque sorte réintégré le rhytme de la classe en 6e année car j’avais une professeure qui innovait (elle nous donnait beaucoup de responsabilités et développait notre autonomie, ce que j’appréciais). Le passage au Secondaire (dans une école privée) a été bénéfique. Quand j’y repense, je crois que je n’aurais pas apprécié d’être dans une école pour enfants doués car malgré mon intelligence et ma curiosité, je n’aimais ni la structure ni l’intensité dans l’enseignement; je préférais prendre mon rythme et errer dans les livres, sans avoir à présenter de résultats.
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Ecrit par : petiboudange 31-07 à 14:52
Je ne suis pas à proprement parler surdouée (c’est quoi ça un surdoué, c’est un enfant qui peut voler comme superman ) mais j’étais intellectuellement plus facilitée que mes camarades (bon ok j’ai subi la batterie de tests, le dernier date d’il y a 8 ans et je suis pas trop mauvaise en test psychotechniques à la noix ), comme d’ailleurs au final plus d’enfants qu’on ne pense, si on leur offre un contexte favorable, mais c’est une autre histoire.
Mais pour avoir vécu les classes qu’on saute, l’ennui dans les cours, le désintéressement aux enseignements de son niveau, voire les décrochages complets, je peux vous dire que le caractère de l’enfant tient aussi énormément de place dans le choix à faire!
Si une scolarité en école normale ne m’a certes pas permis de faire les grandes choses qu’on prévoyait pour moi, je suis à peu près bien équilibrée et je n’ai eu aucun problème dans mes études sans jamais forcer. J’ai aimé aller à l,école parce que j’étais fille unique et que j’aimais être en groupe, et les professeurs que j’ai eu ont toujours su canaliser mon attention en me faisant faire les choses différemment des autres (quand mes camarades faisaient des divisions, je préparais les proportions engrais-eau pour arroser les plantes de la salle de lecture par exemple. Quand on faisait des lignes d’écritures, ce qui était inutile mais fort répandu, je m’amusais à les écrire de droite à gauche ou avec la main gauche… On fait ce qu’on peut pour s’amuser hein, désolée ).
Surdoué ou juste intellectuellement précoce, il faut par contre une très forte sensibilisation des professeurs comme le dit fort bien Jayjay parce que c’est un décrochage rapide et facile de tous les instants. Donc prendre aussi ce fait en compte quel que soit le système retenu (classique ou élitiste).
Et dans les cas où tu te retrouves en accéléré (saut de une à plusieurs classes) dans des classes supérieures, l’accompagnement des parents est très important! Parce que les facilités laissent vite place à de la fainéantise et à de la « médiocrité » (dans le sens où tu en fais le moins possible pour avoir ton 12-13… ça fait aussi partie de la stratégie identitaire: tu ne veux pas être le premier, alors tu te rabaisses pour être dans le moule commun, la moyenne supérieure quand même… ) et peut finir par entraîner un refus complet de faire les travaux « parce que je sais déja le faire, et en plus c’est nul »…
Il est donc effectivement conseillé de laisser le temps à l’enfant de progresser à son rythme socialement je pense. C’est vrai que intellectuellement, on va plus vite, mais socialement pas forcément et tous les enfants qui ont été en avance (sans être nécessaire classés comme surdoués eux non plus) vous le diront: le décalage n’aide pas à rejoindre la maturité des autres. Prenez donc garde de voir si votre enfant aura la force de caractère suffisante pour faire une scolarité accélérée (pas ou peu mon cas ) et dites-vous que jusqu’à ce qu’il soit vraiment adulte, cette différence risque de lui peser pas que positivement.
C’est un vécu de mon enfance en tout cas, si ça peut vous servir pour savoir ce qui sera bon pour votre enfant.
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Ecrit par : bobo 2-08 à 16:36
Merci beaucoup à tous.
Jayjay,
Quand tu décris ton fils, tu décris en même temps le mien. D’un côté très en avance, mais de l’autre une grande timidité, perfectionnisme et la socialisation qui ne va pas à la même vitesse que le reste. Ce sont en tout cas des caracterisiques des enfants: terme scientifique employé « doués ».
Je suis content que ton fils est dans une école où le personnel est à l’écoute des autres et sensible à la différence des autres enfants. Oui mais c’est le Québec. En France les instituteurs (excepté certains) sont des pires fonctionnaires. Ce forum contient des milliers de définitions du fonctionnaire à la française. Malheureusement c’est la vérité. Tout enfant qui ose perturber la tranquilité des instituteurs est catalogué, classé parmi ceux qui gênent. Dans le même groupe vous allez trouver les violents et les « différents », mais pour les profs c’est pareil.
Nous sommes alors d’accord que le système Québecois est quand-même différent. Tant mieux, parce que nous souhaitons que notre fils reste dans une école « standard » en France mais aussi, j’espère bientôt Québecoise.
Chaque jour qui passe nous encourage encore plus dans nos démarches et nous donne une raison valable à avancer dans ce sens.
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Ecrit par : JayJay 3-08 à 8:26
Bémol…
Il y a une prise de conscience et une certaine acceptation de la différence dans les écoles québécoises, mais ça ne veut pas dire que les enfants sont sur un pied d’égalité entre eux. Certains enfants sont naturellement « plus populaires » que d’autres. Généralement ce sont les enfants en avance sur le plan moteur qui semblent avoir la « cote », et ça, c’est pareil partout et on ne peut pas lutter contre ça. Donc les enfants qui en imposent… les p’tits joueurs de hockey, éventuellement les doués du soccer, vont parfois « faire la loi ». Je ne voudrais pas peindre un tableau trop idéaliste non plus. Pour donner un coup de pouce au côté sociabilisation, confiance en soi, affirmation de soi, je conseille les arts martiaux et même la natation éventuellement.
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