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Publié le 17 juillet 2013 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
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L’embarras du choix pour les jeunes
GILBERT LEDUC
Le Soleil(Québec) «Et puis, l’aimes-tu ton emploi d’été?» lance Alexandra Giroux, conseillère en emploi au Carrefour jeunesse emploi de Sainte-Foy, au jeune homme qu’elle avait préalablement pistonné vers un employeur.
Alexandra Giroux, conseillère en emploi au Carrefour Jeunesse Emploi de Sainte-Foy.
LE SOLEIL, PASCAL RATTHÉ
«Non. Je n’ai pas apprécié l’ambiance de travail. J’ai remis ma démission. Ce n’est pas grave. J’ai un autre boulot qui m’attend», lui répond l’étudiant âgé d’une quinzaine d’années, pas démonté du tout à l’idée de se retrouver temporairement au chômage.
«Même pour un emploi d’été, les jeunes sont sélectifs. Ils n’iront pas travailler n’importe où. Surtout les plus vieux. Il faudra que le travail soit payant. Ils vont lever le nez sur le salaire minimum. Il faudra aussi que le milieu de travail soit le fun. Le plaisir au travail est tellement important. Et s’ils n’aiment pas, eh bien, les jeunes ne resteront pas longtemps à l’emploi d’une entreprise. Ils iront voir ailleurs. Aujourd’hui, ils ont le gros bout du bâton devant les employeurs et ils le savent», explique Alexandra Giroux.
Sur les campus, les étudiants se font chanter la pomme par les entreprises à l’occasion de 5 à 7.
«Les employeurs s’intéressent à eux dès leur première année d’études. Ils vantent les mérites de leur entreprise dans l’espoir qu’à la fin de leurs études à l’université, les étudiants choisiront de faire carrière au sein de leur organisation. L’un des arguments de vente des employeurs, c’est un job d’été. Un emploi qu’un jeune pourra conserver tous les étés durant son parcours académique s’il le veut», raconte la conseillère en emploi.
Des emplois pour tous
L’été, c’est le temps des vacances pour les travailleurs. Et le temps pour les jeunes de se remplir les poches et d’aller prendre un peu d’expérience dans un métier ou une profession qui, un jour peut-être, deviendra leur gagne-pain.
L’été, c’est aussi le temps où l’industrie du tourisme, de l’hébergement et de la restauration roule à plein régime. C’est aussi le temps où les écoles font relâche. Il faut s’occuper des enfants dans les parcs et les terrains de jeux.
La demande de travailleurs saisonniers est forte. Très forte.
Bien difficile d’évaluer le nombre d’étudiants qui se mettent à l’ouvrage l’été venu.
Au Québec, cette année, près de 40 000 jeunes se sont inscrits au Placement étudiant dans l’espoir de décrocher l’un ou l’autre des 30 000 postes proposés par 4000 employeurs.
Dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches, le nombre d’étudiants inscrits au Placement étudiant s’élevait à 9500 en date du 5 juillet. Ils avaient l’embarras du choix parmi les 9000 offres d’emploi publiées par un peu plus de 900 employeurs.
«Il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg», fait remarquer François Lefebvre de la direction des communications du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
«Beaucoup d’offres d’emploi ne sont jamais affichées et les postes sont comblés à partir des candidatures qui sont présentées par les étudiants qui vont porter leur C.V. directement chez un employeur.»
Chose certaine, le marché de l’emploi d’été chez les étudiants se porte bien au Québec.
Au mois de juin, selon l’Enquête sur la population active publiée par Statistique Canada, le taux d’emploi des étudiants à temps plein au Québec affichait 53,7 % comparativement à 49,3 % pour la même période l’an dernier. Les données des mois de juillet et d’août jetteront plus d’éclairage sur le marché des emplois d’été.
Selon Alexandra Giroux, le contexte de rareté d’emploi dans la grande région de Québec fait en sorte que la plupart des étudiants désirant travailler cet été ont pu trouver un emploi. La situation est telle que ce sont les employeurs qui se retrouvent Gros-Jean comme devant puisqu’ils n’arrivent pas à trouver le nombre suffisant de candidats pour pourvoir tous les postes vacants. «C’est un fait. Des employeurs restent avec des postes à pourvoir sur les bras tout l’été. C’est le cas, notamment, dans la restauration», constate Alexandra Giroux.
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