De Laurent
HEC Montréal, repaire de Français ? Le Monde.fr | 28.08.2014 à 12h22 • Mis à jour le 28.08.2014
Parmi les étudiants du MBA dispensé par HEC Montréal, près de 15 % à 20 % sont français, résidents québécois ou non. Un nombre qui ne surprend pas Michael Wybo, le directeur du programme. « Ils viennent ici car ils n’ont pas beaucoup d’opportunités de faire un MBA en France, estime-t-il. C’est un programme de haute qualité pour quelqu’un qui désire avoir une expérience en Amérique du Nord. » Il est vrai que le MBA, distingué par le classement biannuel du magazine américain Forbes, bénéficie d’une bonne réputation au Canada et au-delà.
Ce sont ces raisons qui ont convaincu Pascal Conrath, 33 ans et diplômé en 2009, de tenter sa chance. Le jeune Français veut découvrir le Canada et s’immerger dans une autre culture. Avant de s’engager dans ce MBA à temps plein, il se renseigne sur sa réputation et sur la taille de la promotion.
« Ce qui m’a plu ici c’est qu’on était 150 étudiants, explique-t-il. Parmi eux, 45 francophones, dont 10 Français. Ça élargit le spectre des connaissances, car en MBA, tout le monde a de l’expérience professionnelle. On apprend autant de ses camarades que de ses profs », ajoute celui qui est aujourd’hui ingénieur d’affaires dans l’informatique chez Bull. Enthousiaste, il recommande l’expérience à tous. Si lui a choisi de suivre les cours en anglais, qu’il maîtrisait suffisamment bien après avoir travaillé deux ans au Pays-Bas, Pascal Conrath précise que ce MBA est idéal pour ceux qui auraient des difficultés sur ce point. Il est possible de suivre le cursus en anglais, en français ou de suivre la partie obligatoire en français et les options en anglais. De plus, estime-t-il, « l’expatriation à Montréal est moins impressionnante que si c’était à Singapour par exemple. C’est parfait pour quelqu’un qui n’a jamais eu d’expérience à l’étranger. »
Outre le contenu du MBA et la possibilité de suivre les enseignements en français, son autre avantage, selon Michael Wybo, est son coût relativement modique pour les Français. « En vertu d’un accord gouvernemental, explique-t-il, le cursus est facturé 8 000 dollars canadiens . En comparaison, un Canadien de l’Ontario payera 33 000 dollars ! » Pascal Conrath le reconnaît, cela a pesé dans sa décision d’intégrer ce MBA.
Pour Pascal Conrath, ce MBA a porté ses fruits. « J’ai pris confiance en moi, assure-t-il, car j’ai été bien accompagné. Grâce à mon MBA, j’ai pu avancer dans ma carrière plus rapidement. » Le jeune homme aurait aimé poursuivre sa parenthèse québécoise. La crise en a décidé autrement : il n’a pas réussi à trouver de travail à Montréal. En revanche, il a été embauché comme chef de projet en France après seulement trois mois de recherches.
- Faïza Zerouala
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