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Immigration en région : une grande duperie ?

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Immigration en région : une grande duperie ?

Depuis 1991, que cela soit de la part du gouvernement fédéral ou de la part du gouvernement du Québec, le principal slogan en direction des immigrants, se résume en quelques mots : allez donc voir en région !

Soit, c’est une idée comme une autre, ça peut être même une idée assez honorable, particulièrement si des emplois y sont disponibles. Mais penser que ce projet se réalisera sans effort, relève la bêtise pure et simple. Et c’est bien de cela dont il s’agit !

Le gouvernement québécois, depuis trois ans, souhaite envoyer en région 25 % des nouveaux immigrants. C’est un échec total puisqu’à peine plus de 8 % des personnes arrivées au Québec en 2001, se sont installées en région. Plus de 90 % ont opté pour Montréal et en ce qui concerne l’ensemble du Canada, les nouveaux arrivants choisissent Toronto, Vancouver ou Montréal dans une proportion de plus de 80 %.

Pourquoi ce choix ? Les raisons sont plutôt logiques et naturelles. Il y a énormément plus d’emplois à Montréal que dans les régions et un immigrant pourra y trouver une job bien plus rapidement.

Autre raison, la spécialisation des nouveaux arrivants. N’imaginez pas, en étant administrateur de réseau, biochimiste ou encore analyste programmeur, vous trouver une job facilement à Gaspé, Val-d’Or ou encore à Chicoutimi ! Tout est toujours possible, mais les postes dans les domaines spécialisés y sont rares et ceux qui occupent déjà ces places veulent les garder !

Il ne faut pas oublier également que les immigrants choisissent les grandes villes car ils y ont souvent des connaissances, de la famille et peuvent obtenir beaucoup plus facilement de l’aide.

Plusieurs enquêtes menées ces dernières années dans « La Presse » ou encore « Le Devoir », démontraient bien que la vie en région pour un immigrant était bien plus difficile qu’à Montréal.

D’ailleurs, il suffit d’avoir un peu de bon sens ! Pourquoi un nouvel arrivant irait-il vivre dans un coin perdu du Québec, alors que ceux qui y sont nés sont parfois les premiers à vouloir en partir ?

Et puis c’est bien beau les régions, mais un immigrant comme moi, qui aime les grandes villes, le monde, les sorties et la vie nocturne, qu’est-ce qu’il irait faire dans des villes où les principales attractions consistent à suivre le Bingo dominical, à partir chasser l’orignal toute une fin de semaine et à suivre les migrations des espèces du coin. La nature, c’est bien beau, mais une fois de temps en temps. C’est tout de même une autre histoire lorsque l’on y vit 365 jours par an.

Tous les immigrants le disent suffisamment, changer de pays est bien difficile et c’est une aventure parsemée d’obstacles. Pourquoi en ajouter alors en allant vivre dans de plus petites villes ?

Si vous tenez absolument à aller vivre en région, je trouve cela plus simple de commencer par vivre quelques années à Montréal, le temps de se faire une bonne expérience locale (ce qui est loin d’être simple), le temps de s’intégrer correctement au sein de votre nouvel environnement et de commencer à construire son cercle d’amis.

Une fois stabilisé socialement et financièrement, vous serez d’autant plus forts et sûrs de vous, pour rechercher un emploi dans la région que vous souhaitez.

Vivre en région : pourquoi pas ? Mais en y étant bien préparé !

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Petit-Prince   Ecrit le: 26/10/2003, 13:29

Puis j’ai hâte de voir vos réactions à part de ça !
À plus !

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pieralinea Ecrit le: 26/10/2003, 13:58

Ma réaction?
Provocateur, P’tit Prince! Comme d’hab!
Sérieusement, je me demandais si les chiffres dont tu parles et que l’on retrouve dans la presse en général, prenaient en compte la destination des nouveaux immigrants à leur arrivée, c’est-à-dire leur 1er domicile en arrivant au Québec, ou si ils intégraient (plus difficile à savoir je suppose), la destination « finale » (disons après 1 à 3 ans) des immigrants?
Il me semble qu’avoir des infos sur cette destination « finale » est plus intéressant. Cela me paraît évidemment plus simple et logique d’immigrer en 1er ds un gd centre!

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bertrand1980 Ecrit le: 26/10/2003, 14:16

Très bonne chronique Petit-Prince !
Beaucoup de bon sens. Malgré tout, juste une petite remarque, qui rejoint un peu pieralinea, serait-il possible de connaître tes sources ? Je parle par rapport aux chiffres que tu avances dans ta chronique. Mais sinon, très bon (tu es beaucoup plus convaincant que quand tu parles tu problème israelo-palestinien ).
Bertrand1980

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leelou Ecrit le: 26/10/2003, 14:34

Peut etre que tu as raison !!!!peut etre….
moi je suis encore en france, dans un minuscule village d’une centaine d’habitants et je m’y trouve parfaitement bien, et cela sans chasser le w. e ou jouer a je ne sais quel jeu!!!!!!!! je suis entourée de verdure au calme, et lorsque je veux retourner vers la « civilisation » je prends ma voiture ou je me connecte sur internet, voila et ne va pas croire que je sois née dans cet environement là! bien au contraire je suis de paris 10eme j’y ai vecu jusqu’a l’age de 20 ans, j’aime la ville, les magasins , la foule mais seulement quand je le choisi, et non a haute dose, jour après jour, je pense donc qu’a mon arrivée avec ma tite famille nous irons en régions….laquelle on n’est pas encore trop fixé mais on est pour les grands espaces et c un peu pour ça faut dire, que nous voulons nous etablir au québec, alors pour conclure je dirais que je ne suis pas vraiment de ton avis sur le sujet, et je pense que je ne suis pas une exception, enfin j’espère…
isabelle exparisienne, et future quebecoise en région

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Tchoupy Ecrit le: 26/10/2003, 14:36

Salut Petit prince,

Comme tout nouvel immigrant, je me pose la question de l’endroit où déposer ses valises…le centre urbain de Québec nous paraît être le bon choix et c’est logique de vouloir mettre un maximum de chances de son côté… c’est une grande aventure!
Mais qu’est-c’qu’une ville..chacun d’entre nous a sa propre idée sur le sujet et une ville qui paraît minuscule à un , peut paraître gigantesque à un autre?
Nous aimons beaucoup la campagne et même si notre premier choix est Québec…dès que nous en aurons la possibilité…nous irons dans un coin plus « nature »
Mais on ne me fera pas croire qu’il n’y a qu’à Montréal que l’on trouve du travail…cette ville n’a pas le monopole du boulot..sinon personne n’irait vivre en région…je crois qu’il faut définir ses priorités et choisir son coin en fonction d celles-ci.
Je suppose que certains domaines sont plus faciles à trouver à Montréal mais pas tous quand même…
Bizzes
Tchoupy

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Petit-Prince   Ecrit le: 26/10/2003, 15:17

Salut tous !

Je suis heureux de lire vos commentaires !
En ce qui concerne les sources :
Vous avez totalement raison, j’aurais certainement dû les mentionner. Il s’agit des rapports rédigés par le Ministère des relations avec les citoyens et de l’immigration. Ce sont des rapports extrêmement intéressants et regroupant une foule d’informations.
Rapports disponibles à cette adresse (format PDF)
Précisions sur les chiffres :
Oui, il s’agit des chiffres concernant la première destination des immigrants. Cela serait pas mal plus compliqué de chiffrer exactement leur destination finale.
Qu’est-ce qu’une ville ? :
Les grands centres urbains ici au Canada n’ont pas grand chose à voir avec ceux que vous connaissez en Europe. Pour ce qui est de Montréal, si on compte l’ensemble de la métropole montréalaise, on arrive à 3 millions d’habitants. Pour le reste, Québec, Sherbrooke, Chicoutimi et autres sont de petites villes comparés à des villes comme Lyon, Marseille, Lille ou Bordeaux.
Et la ville de Québec :
Pas formidable… En 2002, seulement 3,5 % des immigrants ont choisis d’aller s’installer à Québec. Comme je le disais à l’instant, Québec n’est pas une bien grande ville comparée à la métropole montréalaise. Les débouchés en matière d’emplois y sont moins nombreux. Mais attention, je ne dis pas qu’on ne trouve pas de jobs en région ! Je dis simplement que cela est plus difficile…
bertrand1980 :
Je ne prétent convaincre personne au sujet du problème israëlo-arabe. C’est quelque chose de bien trop complexe et d’ailleurs, je me poserais de sacrées questions si j’étais parvenu à convaincre quelqu’un sur le sujet. Par contre, devant une bonne bière, je pourrai volontiers expliquer mon point de vue !
Pour le reste, je parlais aussi de mon cas personnel. Oui, j’aime les grands centres urbains et je suis tombé en amour avec Montréal (que je pensais détester lors de mon premier séjour), je parle donc pour les gens qui sont un peu comme moi. Je comprends aussi tout à fait qu’on puisse préférer la nature et tout ce qui va avec. Mais il faut savoir aussi qu’il sera un peu plus difficile de s’y intégrer… et c’est bien logique, je pense.
Merci encore pour vos interventions !

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bertrand1980 Ecrit le: 26/10/2003, 15:32

Petit-Prince,

j’ai fait un tour à Sherbrooke, c’est pas vraiment comparable à Lyon ou Marseille. Sherbrooke est beaucoup plus petit. Lyon, c’est plus de 400 000 habitants (sans la banlieue) et Marseille, c’est 800 000 (sans la banlieue). Rien que l’estrie fait moins de 300 000 habitants, avec 150 000 pour Sherbrooke (mais toute l’agglomeration cette fois).
Sinon, si tu veux m’expliquer ton point de vue devant une bonne bière (j’ai découvert l’Eau Bennite ce weekend), y’a pas de problème. Je serai à Montréal fin Novembre.
A plus
Bertrand1980

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Petit-Prince Ecrit le: 26/10/2003, 15:39

Exactement Bertrand ! C’est ce que je disais plus haut
QUOTE
Les grands centres urbains ici au Canada n’ont pas grand chose à voir avec ceux que vous connaissez en Europe.

Alors, sortis de Montréal, toutes les autres villes du Québec vous paraiterons donc bien minuscules. La possibilité d’y trouver un emploi facilement pour un nouvel arrivant sera proportionnel à leur taille.
Autre point : oubliez tout de suite la ville de Trois-Rivières où le taux de chômage y est un des plus importants au Québec. Cette ville industrielle est touchée par la crise depuis pas mal de temps.
Pour ce qui est de la bière, je suis aussi un fidèle des bières de chez Unibroue et de toutes les microbrasseries d’ailleurs, alors on s’organisera ca !
À plus !

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oursonjoyeux Ecrit le: 26/10/2003, 18:46

sujet qui tombe à pic pour le choix de ma destination! c’est justement en train de se jouer dans ma p’tite tête…
Et je crois que tu n’as fait qu’amplifier ma peur Petit-Prince… peur de ne pas trouver facilement un job en région alors que c’est plutôt là-bas que mes aspirations me portent…
Donc je crois que Montréal comme première destination… ça semble bien!
J’aurai un avis tranché sur la question d’ici 2 ans environ…

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schumarette Ecrit le: 26/10/2003, 20:40

Hello !!

Alors, bien sûr, Petit Prince, tu penses bien que je vais te répondre !!
« les principales attractions consistent à suivre le Bingo dominical, à partir chasser l’orignal toute une fin de semaine et à suivre les migrations des espèces du coin. »
Hé bien, non, tu as tout faux !!! Malgré que je sois certainement sur ce sîte celle qui est le plus dans une région bien éloignée (le Saguenay pour ceux qui ne me connaissent pas encore), je ne vais jamais au Bingo (j’ai horreur de ça et pour te dire franchement, je suis pourtant abonnée au Quotidien et je n’en ai jamais vu d’annoncé !!), j’ai horreur de la chasse (et mon mari aussi) et suivre les migrations des oiseaux, ben, pas vraiment !! Quoique j’ai vu les oies blanches et les outardes s’envolaient depuis 15 jours et c’est magnifique (et aussi bruyant !! je ne pensais pas que ces oiseaux faisaient autant de bruit) !!
Bref, y’a autres choses comme moyen de distraction : ici aussi, y’a le cinéma, des salles de spectacles avec les bons chanteurs québécois (la semaine prochaine, Dany Bédard vient en concert, Bruno Pelletier est venu le mois dernier et Natasha St Pierre doit bientôt venir), nous avons aussi des spectacles, comédies musicales, pièce de théatre, etc… Nous ne sommes pas au nunavut !! (et je ne dis pas, le nunavut, c’est peut être pas mal, je ne connais pas !!)
Comme tu le sais, ben, moi, d’accord, j’ai 40 ans et peut être mes goûts de sorties sont limités, mais les plus grands de mes enfants (20 ans – 18 ans et 16 ans) se plaisent aussi ici, se sont fait des amis et s’amusent aussi !!
Pour le boulot, bon d’accord, y’en a moins qu’à Montréal, mais y’a moins de gens qui cherchent aussi !!! C’est certain qu’on ne trouve pas forcement ce que l’on cherche dès le premier emploi, mais crois moi, de l’emploi, il y en a pour celui qui veut travailler (on en a déjà parlé dans un autre sujet). Et par moment aussi, ils cherchent des places « pointues » et peut être pas moins qu’à Montréal car il y a peu de gens très qualifiés sur le marché du travail.
Tu dis :  » Pourquoi un nouvel arrivant irait-il vivre dans un coin perdu du Québec, alors que ceux qui y sont nés sont parfois les premiers à vouloir en partir ?  »
La encore, je ne suis pas vraiment d’accord car tu sais bien que l’on recherche toujours ailleurs ce que l’on pense trouver mieux et qu’on pense ne pas avoir chez nous !! Et c’est normal !! Tant qu’on n’a pas goûté à la pollution des villes, à la foule, à la vie en ville, on ne peut pas juger !! Regardes moi, j’ai toujours vécu en ville (20 ans à Tours et 20 ans à Orléans), hé bien, moi, j’en ai soupé !! Justement, la violence, l’insécurité, je voulais absolument évité cela et c’est sûrement pourquoi je voulais aller en région (je ne critique pas Montréal et ne peux pas la comparer aux grandes villes françaises car je ne la connais pas, je n’ai fait qu’y atterir, passer une nuit, et franchement, ça m’a suffit :mauvais souvenir du motel ) mais quand même, quand je vois les infos, c’est là bas que se passent les quelques meurtres, vols, agressions !!! je ne dis pas que c’est la pègre, mais c’est moins calme sur le point sécuritaire qu’ici, je pense que tu seras d’accord avec moi !!
Alors, la région, moi, je dis pourquoi pas ? Pourquoi tous s’entasser à Montréal, Toronto, Vancouver ??? Pourquoi pas Sherbrooke, Saguenay, Trois Rivières, Val d’Or ??? En fait, je pense que c’est un choix personnel et il ne faut pas focaliser sur le travail : comme tu l’as dit précedemment sur le post du bien être social, du boulot, on en trouve toujours !! D’accord, pas à 20 piastres de l’heure, (quoique j’en ai déjà vu ici) mais toujours assez pour faire bouillir la marmite et vivre la vie que l’on souhaite !!
Sur ce, que ceux qui veulent aller à Montréal y aillent, mais que ceux qui ont envie de tenter la région le fassent !!! Vous avez bien fait 7000 kms pour venir ici, tout laisser, vous pouvez encore bien tenter cette petite chose Et si ça ne marche pas, hé bien, vous n’aurez pas de regrets, vous vous direz : j’ai essayé (c’était mon état d’esprit en arrivant ici) et si ça ne marche pas, ou si la région ne vous plait pas, hé bien allez à Montréal !!!
Amitiés à tous !! et vive la région

PS : juste encore une petite chose, je ne pense pas que ce soit une duperie de la part du gouvernement québécois : je pense sincèrement que les régions ont besoin de monde !! Il faut faire vivre le Québec, et le Québec, ce n’est pas seulement Montréal, c’est aussi le reste !!
Et je ne pense sincèrement pas que c’est un obstacle supplémentaire de venir en région : j’ai trouvé toutes les aides dont j’avais besoin, nous avons tous été très bien accueillis, nous sur le milieu du travail, mes enfants dans leurs écoles respectives, bref, vraiment, tout a été facile : pas de course au logement non plus, les animaux sont acceptés surement mieux qu’à Montréal et Québec, les gens sont charmants, pas stressés, bref pour moi, c’est le bonheur

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laurence Ecrit le: 26/10/2003, 21:29

Bonsoir,

J’avais bien hâte d’avoir l’opinion de Schumarette sur le sujet. C’est maintenant fait.
Jean-Philippe, c’est un débat intéressant que tu as lancé mais j’aurais quelques choses à mettre en perspective. Je vais aborder ici quelques sujets qui m’importent.
Le choix de la destination.
Contrairement à ce qu’on peut imaginer, le choix de la destination n’est pas déterminé par le travail…eh non… mais par les connaissances. C’est ce qui ressort d’une récente étude de Immigration Canada dont d’ailleurs je parle dans une de mes capsules à l’émission Nouveau Monde. Je ne sais plus si c’est déjà en ligne, mais ça sera pour bientôt. Donc le mythe de croire qu’on va où il y a du travail, c’est pas si vrai, on va surtout où on connaît des gens, où on pense avoir des contacts, sans que cela soit intime mais juste des connaissances. D’ailleurs à ce rythme là, Sherbrooke va peut-être se repeuple grâce au forum.
C’est quoi la région au fait ?
Oui, c’est certain que ce n’est pas facile de trouver du travail en Gaspésie en plein hiver. Mais de mettre toutes les régions dans le même sac n’est pas très représentatif non plus. Il faut peut-être définir ce que tu veux dire par région. Le deuxième pôle visé par le MICC est la ville de Québec, et c’est bien dans la capitale après Montréal que les immigrants s’installent mais dans un pourcentage bien moindre en effet. On peut aimer ou pas Québec mais ce n’est pas une région comme Rimouski ou Chibougamau tout de même, les opportunités et autres ne sont pas les mêmes. Qu’est-ce que nos immigrants à Sherbrooke pensent de cela ?
Là où il y a de l’emploi.
L’ïle de Montréal n’est pas l’endroit où le taux de chômage est le plus bas au Québec…loin de là. Cet été il tournait même autour de 10 % sur l’ïle. Sur la rive sud et nord de Montréal il est plus bas et aussi ailleurs au Québec…donc en région. Tiens, tiens ! C’est plutôt du côté de Québec qu’il faut alors se tourner où le chômage tourne autour de 5-6 %.
En dehors de Mtl, ce n’est pas juste moins de monde…c’est aussi moins de compétition pour trouver un travail. Oui, en effet, on va pas faire chef d’orchestre dans le grand nord canadien mais dans une ville comme Québec on a plus que des boulots de fonctionnaires contrairement à certains préjugés, le deuxième pôle de Québec après le fonctionnariat est les nouvelles technologies, autre domaine, la super cité de l’optique par exemple qui a ouvert ses portes ces dernières années.
Après Montréal, la mort ?
Bon, je suis une Montréalaise et je ne me vois pas vivre ailleurs. J’ai vécu un peu partout au Canada et dans plusieurs villes européennes et c’est vrai que j’aime ma ville et que je ne me vois pas vivre ailleurs. Certaines villes sont plus vibrantes mais Montréal reste mon endroit de prédilection. Mais franchement, ce que les immigrants gagnent en dehors de Montréal c’est LA QUALITE DE VIE. Les jeunes familles s’installent souvent à l’extérieur de l’île afin d’avoir plus d’espace à encore moindre coût. Certains immigrants trouvent que les maisons à Montréal sont pas chers en comparaison de certaines villes européennes. C’est tout à fait vrai, mais le changement est encore plus draconien lorsqu’on franchit des ponts pour sortir de l’île. J’ai récemment été du côté de Granby et je peux vous dire que le stress y’en a pas là, que les enfants n’ont que le choix pour les parcs, que la sécurité est omniprésente partout, que les bouchons on connaît pas ça….
S’installer et on verra après ?
K2 un ex-chroniqueur du site m’avait dit qu’il voulait s’installer à Québec dès le début mais il a fait le choix de FAIRE COMME TOUT LE MONDE et de s’installer dans un premier lieu à Montréal. Si c’était à refaire, il aurait plutôt fait une installation à Québec sans passer par Montréal. Il cherchait une ville comme Québec depuis le début mais a fait comme tout le monde pensant que ça serait plus simple de trouver du travail à Montréal. Aujourd’hui, il regrette juste de pas avoir écouté son instinct. Enfin, s’il passe sur le forum, il nous le dira lui-même.
Je crois qu’il est difficile après un an ou deux, surtout avec des enfants, de déménager après une première installation à Montréal, a moins d’en être obligé. L’immigration demande beaucoup d’effort, et même si on a fait 7 000 kilomètres c’est pas évident de replier bagage et de faire son trou ailleurs.
Tout cela pour dire que oui, il faut être bien conscient que la région est loin d’être le paradis comme sur une carte postale, il faut être conscient de l’isolement que cela peut amener mais aussi penser que région n’équivaut pas nécessairement = pas d’emploi. Il faut se renseigner et surtout connaître ses priorités. Montréal c’est bien beau mais le Québec est grand, l’air est certainement encore plus pur ailleurs et oui des opportunités peuvent se pointer à l’horizon.
Laurence

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Monikebek Ecrit le: 26/10/2003, 21:42

Ben oui, fallait bien que je mette mon p’tit grain d’sel moi aussi, héhé …
D’abord, il ne faut pas oublier que qu’il n’y a pas QUE des universitaires et autres gradés d’instruction supérieure qui viennent chercher leur nouvelle vie ici. Il y a aussi des gens qui savent juste travailler, sans être passés par des grandes écoles, comme … moi par exemple ! Et des couvreures, et des plâtiers, que sais-je ! Des gens qui comme Schumarette et moi n’avons plus 25 ans mais bien plus dans la quarantaine. Des gens qui ont des enfants et qui ont souffert de l’insécurité en France qui semble avoir gagné même des villages loin des villes, et qui veulent que leurs enfants puissent aller à l’école sans trembler, voir leurs amis (parce qu’ici on appelle les copains des amis …) sans avoir à (trop …) s’inquiéter s’ils vont rentrer à la maison. Et pour nous, il y A du boulot parce que nous ne demandons pas $ 20 de l’heure, et d’ailleurs, avec les tarifs immobiliers « en région », aucunement BESOIN (nice to have, oui, mais pas BESOIN). Et pour des gens de moyen management, il y a du boulot aussi, mais comme dit Petit-Prince, ce sont les spécialistes qui trinquent et vont avoir plus de difficulté à trouver chaussure à leur pied. Et comme d’hab : si tu veux du BON boulot, apprends l’anglais !!! Tu seras une personne bien plus intéressante pour un employeur qui d’ailleurs fera beaucoup pour te garder une fois qu’il a vérifié ton bilinguisme !
Rigolez pas, mais des journaliers (ouvriers en France), j’ai vu 2 annonces aujourd’hui de la part d’agences intérim en cherchant 35 et 25 rien que dans notre petit coin ! Mais évidemment, je comprends qu’un informaticien ne veuille pas travailler en usine … ce qui reste l’avantage de choix pour des gens comme moi qui d’une part sont déjà passées par là et qui d’autre part n’ont pas peur de travailler « au-dessous » de ce que nous avions en France (ou ailleurs).
Oui, j’ai été chanceuse 4 fois en région et ZERO à Montréal, mais ça peut arriver à n’importe qui de débrouillard.

Pour l’intégration, je voudrais « monter au filet » … Personnellement, je ne vois pas bien comment on peut s’intégrer dans une grande ville parce que le souvent, on ne connaît pas son voisin de palier. Je n’ai pas eu le temps de vérifier si c’était le cas à MTL moi-même ayant pris nos jambes à nos cous au bout de 4 semaines pour fuir cette ville qui ne voulait pas de nous à cause de nos deux petits enfants (qui avaient 1 et presque 3 ans à notre arrivée en avril 2000).
Après 3 ans dans un village de même pas 4,000 habitants je ne voudrais plus échanger ce style de vie contre celui de la grande ville. Pour moi l’intégration, c’est vivre AVEC les gens du voisinage, village, contribuer à la communauté, s’impliquer et faire des choses avec les autres habitants, partager avec les gens, échanger, et oui, aller au brunch bénéfice de la bilbio le Dimanche midi après la messe (oui !) après avoir passé le samedi à faire du pain pour supporter cette levée de fonds de la bibliothèque qui n’a aucune autre subvention, jaser avec la vieille dame qu’on croise dans la rue en allant au boulot et se mettre en retard mais avoir fait du bien à cette dame, bref, participer à la VIE du village. Et non, il n’y a pas de ciné ici mais une maison de la culture qui reçoit des grands du monde des spectacles (non, pas Céline, non non …) et des expositions des peintres du coin par exemple. Non, on ne sort pas tellement comme ceusses de la ville (…) mais nous avons une pelouse à tondre, des feuilles à ramasser, des poulains à aller voir courir dans le pré, du bois à aller chercher pendant deux journées et le stacker (corder …) pour l’hiver, emmener les petits aux cours de ski à 10 km de chez nous de janvier à mars, et pour ceux qui aiment cela, skier un petit deux-trois heures des fois en sortant du boulot parce que c’est juste à côté… Et oui, on s’échange des recettes de cuisine et des costumes de Halloween. Et le maire nous connaît par nos noms et lors d’un de ces brunches, se lève de sa table pour venir nous saluer. Et on tutoie le curé, na !
OK, on doit faire 20 km pour le ciné et Wal-Mart & Co., mais à MTL, vous en faites au moins autant, sauf que vous ne sortez pas des murs de la ville. JE pense qu’il faut laisser à chacun ses envies, et si en immigrant ici, quelqu’un associe sa nouvelle vie à une grande ville, qu’il y aille ! Et comme disait Schumarette, bienvenue à ceux qui veulent s’essayer « en région » ! Je ne pense pas que qui que ce soit ait de conseil à donner dans un choix de vie aussi important que celui-ci. Par contre, je pense que l’immigration est un moment de rupture avec un train-train, et il faut savoir si on veut en profiter pour un changement total, de fond. Vivre son rêve et ne pas rêver sa vie … faut commencer un jour, et pourquoi pas le jour de l’immigration. Il y aura toujours des « gens de la ville » et des « gens de la province » … mais de nos jours, il n’y a plus cette notion négative d’illettré sans instruction accrochée au dos des villageois, Dieu merci !
Que Dieu vous bénisse tous, bonne nuit !
Amicalement

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Nohal   Ecrit le: 26/10/2003, 22:09

Bonsoir, Petit-Prince!
Tout d’abord, laisse moi te dire que j’aime bien lire tes interventions et tes chroniques: tu y démontres un sens de l’analyse très intéressant, même si tous ne sont pas d’accord, ca a le mérite d’engendrer des échanges de points vue stimulants!
Mais là, je ne pouvais passer à coté de cette vision des régions que tu nous a projeté, sans te faire part de mon désaccord!!
J’ai vécu à Hull, jusqu’à mes 20 ans, et ensuite je suis allée vivre en région: Abitibi, Cote-Nord et maintenant Chaudières-Appalaches aux abords de Thetford Mines. Pour le boulot, oui, au début, mais si j’ai fait le choix de rester c’est par envie profonde..J’ai souri à ta description de week-end, car c’est à peu près les memes termes que j’utilise quand je veux décrire l’activité sociale du coin à des copains de Montréal, quand ils viennent faire un tour! A la blague, par contre! T’as oublié  » rouler su a rue Principale, le dimanche après-midi », surtout en ce moment, les trophées de chasse trônent sur les picks-up!
Mais c’est pas tout le monde, ca! Le mouvement de « retour à la Terre » amorcé aux débuts des années 80 à amené un lot de gens de Montréal: des artistes, des tripeux de Nature, des « Ras-le-bol » de la ville.. et plein d’autres. Ca crée des dynamiques intéressantes. Et des immigrés, comme moi, aussi. Immigrants des années 75-80, et qui ont tous passés par Montréal, c’est vrai. L’acclimatation y est moins dure, à beaucoup de niveaux, mais les régions offrent des attraits très bien décrits par Schumarette La sécurité d’esprit et de corps, ca vaut beaucoup, à mes yeux.

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Laurence

Ah oui j’avais oublié quelque chose un dernier point.
Plus difficile de s’adapter en région ?
Je crois que l’adaptation est peut-être plus difficile à court terme en région mais qu’à long terme il est plus facile de s’intégrer qu’à Montréal par exemple, car les immigrants sortent des clans formés d’immigrants en dehors de Mtl. Le côté multiethnique de Montréal est très intéressant et enrichissant en effet, j’en suis la première heureuse, mais les immigrants ont moins de chance de s’intégrer à la majorité québécoise de souche qu’en région. Pourquoi ? Parce que pas le choix, les Québécois d’origine sont partout.
Laurence

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schumarette Ecrit le: 26/10/2003, 23:48

Je suis heureuse de voir que Monikebec et Nohal pensent comme moi et merci à Laurence pour ses explications et sa défense des régions
comme le dit Laurence c’est vrai qu’en région, des québécois « pur laine », y’en a partout !! Vraiment, je pense que s’intègrer au milieu de tous, ici, c’est facile !! Pas une fois, nous n’avons eu de difficultés. D’ailleurs, quand nous avons acheté notre maison, le jour même de notre emmenagement, nos voisins d’à côté sont venus spontanément nous souhaiter la bienvenue, et ne croyez pas que c’était de la curiosité, non, c’était de bon coeur et d’ailleurs il faisait 36 degrés (c’était fin juin : la semaine ou il a fait si chaud) et il venait nous proposer de nous rafraichir dans leur piscine !! Je ne suis pas certaine qu’il nous serait arriver la même chose à Montréal
Sincèrement, l’intégration en région n’est pas plus difficile qu’en ville : c’est tout simplement une affaire de goût, de préférence. Vous pouvez penser que c’est parce que j’ai une famille que je pense ça, mais mon amie Toscane qui est arrivée seule trouve également son intégration facile. Ca doit paraitre plus ardu à Petit Prince car il aime la ville, et beaucoup moins la campagne

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Colonel Higgins Ecrit le: 27/10/2003, 09:38

Salut,

Et bien moi, même si je ne partage pas les goûts de Petit-Prince à propos de la vie en région VS vie à la ville… pour l’instant je suis bien forcé d’admettre qu’il n’a pas tout à fait tort sur le principe.
J’avais déjà posté sur le sujet, et je répète que je ne serais jamais plus heureux de 366 jours/ 365 au milieu de la forêt, loin du monde, loin de tout…
Maintenant la réalité économique est ce qu’elle est, je suis désolé mais j’ai l’impression de lire dans nombre de posts le souci de l’emploi, on a pas tous de quoi vivre 3 ans sans bosser sur un compte en banque
Je veux bien vivre de poutine et d’eau fraîche mais la réalité…
La réalité, lorsque je vais sur un Jobboom ou autre Workopolis, c’est que 90, que dis-je 95% des annonces sont à Montréal…
Alors oui on immigre aussi pour le beau pays, oui moi aussi G connu les ptits boulots, et oui je suis tout à fait prêt à retourner bosser un temps à l’usine si c’est pour s’intégrer… Mais il n’empêche qu’il y a une différence entre aller à l’usine en espérant trouver autre chose à + long terme et aller à l’usine sans aucune perspective derrière sachant pertinemment que ton domaine professionnel n’est pour ainsi dire pas représenté là où tu t’es installé…
Bref, d’accord avec Petit-Prince : c’est possible mais pas si évident que ça pour un immigrant de débarquer en région, même si le coeur y est !
Allez je fais ma vieille là, mais je ferais tout mon possible pour débarquer directement dans la cambrousse
Bonne journée à tous
JB

—————–

bunny Ecrit le: 27/10/2003, 10:21

je suis entierement d’accord a schumarette,monikebec et nohal.
Il ne faut pas voir les villes ou villages en région comme des trous paumé ou il y a rien a faire!!!Je viens d’un village de 800 habitants en bretagne et crois moi que je ne m’y suis jamais fais chier…pourtant pas de bingo ni de chasse…au contraire meme quand j’allais dans la grande ville (Rennes) je m,y faisait chier au bout d’une heure a courrir les magasins,payer a chaque fois que je voulais m’asseoir quelques part (ben oui les bancs publics ca n’a pas le charme de l’herbe au bord d’une riviere).Et pis excuse moi mais c pas tout le monde qui aime consommer dans les bars a chaque jour ou a chaque semaine ou bien qui a besoin de changer aussi souvent que possible de lieu de rencontre,resto,etc!!
A la campagne les ciné,boutiques et restos existe aussi…moins nombreux c sur et pas forcément aussi facilement accessible mais souvent largement suffisant aux amoureux de la nature,du calme!
Aujourd’hui je vis a Québec et je suis tres contente de ne pas etre aller a montréal en 1er j’y aurais perdu mon temps et mon energie…moi et mon marri on a trouver un job en 15 jours a partir du moment ou on a chercher(ben oui il a fallu s’installer un peu avant:3 semaines c etait pas de trop)..en revanche j,apprecie d’y aller de temps en temps…y vivre 365jours par an non merci!Pollution,gens speed,bruit,bouchons,1h de route pour etre en VRAI nature(et encore!)…beurk!
Tres serieusement je suis persuadé que certaines personnes peuvent trouver leur bonheur dans des villes plus petites que québec encore.Pourquoi?moins de concurence sur le marché de l’emploi,impregnation de la culture quebecoise,vie plus tranquille….il suffit pour ca d’etre motivé et d,avoir un profil d’emploi qui correspond a celui du secteur!
Je comprends ceux qui ne se voient pas en dehors de montréal parce qu’ils ont besoin de ce qu’apporte une grosse ville:multiculturalisme,abondance de lieux ou assouvir sa « soif » de consommation(ciné,boutiques,resto a gogo) mais il faut laisser le choix a chacun de decider de ce qu’il prefere dans SA vie.
A chaque immigrant de voir ses priorités…
bye
bunny

—————–

O’Hana Ecrit le: 27/10/2003, 10:26

Sacré Petit-Prince,

Jean-Philippe ou le plaisir – ou l’habileté – de provoquer des réactions
Il est certain que, par nature, une chronique – comme toute production littéraire notamment – est l’expression de la subjectivité de son auteur, et à ce titre tu n’échappes pas à la règle Ainsi, savoir que tu es un chroniqueur aimant la vie citadine peut alors difficilement aboutir à une chronique en faveur de l’immigration en région ha ha ha
En effet, la qualité de vie est une notion très subjective et il est dans ce cas bien difficile – et encore plus de juger – si Montréal est la « meilleure » place au Québec pour s’y installer et que, par conséquent, les régions sont une duperie (rassure-toi, ceci est mon interprétation de tes écrits). Bien sûr qu’il y a plus de travail à Montréal, ça c’est incontestable mais si tout le monde s’y installe, Montréal va bientôt perdre ce caractère de ville à dimension humaine que je suis le premier à lui reconnaître pour devenir ces énormités urbaines que sont Paris, Londres, Ny, etc
Au bingo dominical, on peut y opposer très facilement les embouteillages, traverser les ponts, le monde le monde et le monde partout sans parler de ce petit nuage jaune de pollution flottant nonchalemment au-dessus de Montréal qu’on voit en arrivant de la Rive-Sud … bref, tout est relatif n’est-ce pas ? Pour répondre à Laurence, c’est sûr que Sherbrooke, comparativement à Montréal, c’est en région. Mais à la grandeur du Québec, c’est limite banlieue de Montréal Tout ça pour dire que les perspectives d’emploi restent encore intéressantes depuis Sherbrooke, c’est-à-dire, depuis ce grand bassin du sud du Québec. On est pas vraiment à Val d’Or ou Gaspé …
Quant à savoir si le MICC dupe les immigrants en parlant de vivre en région, je trouve le choix du mot un peu fort, car dans ce cas, il y a duperie dans beaucoup d’autres domaines et pas seulement dans l’immigration. J’en reviens toujours à la notion de qualité de vie qui, après ou avant ou avec la recherche d’un emploi, est un facteur essentiel d’intégration à mes yeux. Alors veut-ton se trouver facilement un emploi et être prêt à affronter la jungle urbaine ou préfère-t-on subir une baisse de salaire mais être chez soi 10 minutes après pour enfourcher son vélo pendant encore au moins les trois bonnes heures d’ensoleillement possibles en été ?? Ha, c’est sûr, je suis subjectif dans ma façon de formuler ce choix …
O’Hana

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Écrit par
Petit-Prince

Mais qui est donc Petit-Prince ? Après s’être évanouit dans le désert sous les yeux médusés de l’aviateur en perdition, le revoilà au pays du froid et du sirop d’érable. Jean-Philippe Rousseau, de son vrai nom, est un Normand pur jus (dans le sens qu’il a souvent baigné dans le Calva). Malgré tout, il ne s’est pas contenté de sa douce campagne normande et a parcouru la France de long en large, avant d’échouer à Paris en 1995… C’est un passionné. Un passionné d’idées, de débat et de joutes verbales, qui l’a conduit à s’engager activement en politique le jour même de ses 18 ans. Il l’a fait en tant que responsable associatif bénévole et enfin en tant qu’assistant de sénateur durant presque quatre années. Mais ne vous méprenez pas ! Loin d’être un " politicard ", c’est un anticonformiste né. Il revendique haut et fort son statut de disciple de la génération des " Hussards ", cette " gang " d’écrivains français des années 50-60, en tête desquels on retrouvait Antoine Blondin, Roger Nimier, Michel Déon et un certain Marcel Aymé. Dans le même esprit, il se délecte des citations de l’inénarrable Michel Audiard, qu’il considère comme le plus grand dialoguiste français. Passez lui le film " Les Tonton Flingueurs " et ca sera l’extase suprême devant le jeu d’acteur de Lino Ventura et autres Bernard Blier. Autre passion : l’écriture. Et il écrit comme il parle, c’est-à-dire beaucoup ! Sur l’air de " j’aurai voulu être un artiste ", lui aurait voulu être journaliste. Au lycée, il lance un modeste journal satirique et sitôt entré à l’université, il fonde un journal étudiant où il peut assouvir sa passion sans retenue (ou presque). Mais toutes ces expériences palpitantes ne l’empêchent pas de sentir de plus en plus monter en lui, une certaine amertume. Comme le disait Charles Péguy au début du siècle dernier : " Mon pays me fait mal " et Jean-Philippe s’en détourne en découvrant le Québec à travers Internet en 1998. Mais c’est lors de son premier grand séjour dans la Belle Province, durant l’été 2000, qu’il tombe définitivement " en amour ". Trois visites touristiques plus tard, le voilà qu’il pose définitivement ses bagages à Montréal le 30 septembre 2001, juste avant d’avoir ses 28 ans. À côté d’un emploi administratif dans une grande compagnie montréalaise, il occupe ses temps libres à concevoir des sites Internet afin de progressivement se mettre à son compte. Ce petit Français reste émerveillé devant l’espace d’initiative et de créativité que lui offre le Québec. Il se sent tellement bien dans son nouvel environnement, que même si son sang reste français, son cœur est déjà profondément québécois. Il ne lui manque plus que d’avoir la retransmission du Tournoi des six nations de rugby, ainsi que la possibilité d’acheter de vrais croissants à côté de chez lui pour se sentir comme au Paradis. Mais tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Site perso : La grenouille givrée… Baptisé « le parrain des blogistes immigrés » par le Courrier international à l’automne 2006

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