Impact de l’immigration sur les enfants?
Ecrit par: SMAG 4-07 à 4:10
Bonjour,
Je m’adresse à ceux qui ont immigré et qui ont des enfants. Avez-vous une évolution ou un épanouissement chez votre enfant , suite à l’immigration?
J’ai une enfant de 8 et de 3 ans
A vos claviers et a bientot
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Ecrit par: isseo17 4-07 à 11:49
Bon, alors, je me lance….
Nous sommes là depuis 9 mois maintenant, et je n’ai que ce recul pour juger de l’influence de notre immigration sur le moral de nos enfants.
Plusieurs phases à distinguer:
Phase 1: L’annonce du projet
Là, c’est tout feu-tout flamme. Après l’incontournable question: » Mais qu’est-ce qu’on mange là-bas ? », c’est l’exitation. La fierté de l’annoncer aux copains: « Moi, je vais aller habiter en Amérique…et y a des caribous et des indiens! », la joie de se voir le centre d’intérêt de la classe, la lecture des guides touristiques…. et puis, le départ est encore si loin ! Une sorte de rêve quoi !
Phase 2: Le départ
Là, c’est une autre chanson. Les larmes…Beaucoup de larmes. Quitter les copains, la famille, un environnement connu…Tout ça pour un mot, qu’on répéte beaucoup, mais qui perd de sa magie au fur et à mesure que le grand saut se rapproche.
Le tout se passe dans une ambiance festive: fête en classe, fête chez les copains, fête avec les grands-parents… Quitter cet air de fête semble de plus en plus dur.
Heureusement: il y a l’attrait de l’avion, la découverte d’un aéroport .En 8 h (4 h de retard!), on a eu tout le temps de le découvrir!
Phase 3: le débarquement
Tout ce joue entre l’emmerveillement de la découverte, l’appréhension du manque de copain et la folie des choses à faire: magasinage, inscription, repas dans les divers fast food (il faut bien: pour que les parents puissent faire les paperasses administratives: nous sommes en région!)
On navigue donc entre sourire et vague à l’âme.Les copains de France ne manque pas encore, mais les enfants sont tendus comme des » cordes à violon »! Prêt ;à craquer à tout moment, mais curieux et intéressés.
Phase 4: La rentrée en classe
Alors là, c’est super. L’accueil est merveilleux, les copains et copines se précipitent pour faire la connaissance des petits français, les enseignants sont aux petits soins pour que chacun se sentent bien dans son environnement.
Bref, ils sont les rois de la fête. Les langues se délient :plein de nouveautés à raconter, le vocabulaire québécois fait son apparition à la table familiale…Tout va bien!
Phase 5: La routine
Au bout de quelques semaines, l’intérêt des copains se relâche (très légitimement ), chaque gang se reforme…pas forcément autour du nouvel arrivant, qui n’est plus si nouveau que ça, et qui doit descendre de son pied d’estal. A chacun de faire sa place, doucement, discrétement….
Le changement est brutal et parfois dûr à avaler!
Le manque des amis de France se fait beaucoup plus pressant : » Pourquoi on est venu? Là bas au moins, j’avais des copains…Ici personne me cause…Et puis on faisait ceci et cela…Et puis dès que j’ouvre la bouche, on me dit que je vais trop vite, qu’il faut que je me calme, que je ne suis plus en France… »
Retour des larmes (surtout le soir, au coucher! ) Rude épreuve pour les parents qui commencent à culpabilisés….(pas bien longtemps pour nous: c’est pas notre genre !).C’est dans ces moments que nous avons , enfin cédé pour le chien…. Depuis, à chaque fois que l’un des enfants émet l’hypothèse qu’en France ceci ou cela…les 4 autres rétorquent aussitôt: » Oui, mais ici, on a Welcome! »
Phase 6: aujourd’hui
Nos 5 zoulous ont enfin passé le déclin de la routine. Chacun a trouvé sa game, soit en classe, soit au scout, soit au dehors. On retrouve les copains à la piscine ou sur la plage, on s’invite les uns les autres…
Et oh! surprise! la fin de la classe n’a pas vraiment été accueillie avec l’enthousiasme habituel: quitter les amis, les enseignants, l’école et ses activités. Bof, d’accord…mais deux mois, ça semble bien long, quand même !
On ne parle pratiquement plus des amis de France, sauf pour en évoquer de bons souvenirs d’un coeur léger, ou pour leur raconter par mail, notre super vie Québécoise!
Les enfants sont heureux, ont plein de projets, tant pour l’année prochaine, en classe, que pour cet été (accueil de Mamie, bateaux, baignades, rencontres, visites, feux d’artifices…)
Voilà, pour leur coté,c’est partie gagnée!
Bien sûr, dans notre tête, comme dans la leur, nous ne sommes venus passer qu’une partie de notre vie au Québec. Quelques années durant lesquelles nous avons à découvrir et à nous enrichir moralement et psychologiquement d’une culture et d’un mode de vie différents.
Peut-être, au bout du compte, retourneront-ils en France…ou peut-être resterons nous tous ici. Ce qui est sûr, c’est que chacun de nous aura profiter de la grande chance qui nous est donné de nous ouvrir l’esprit et le coeur. Et ce , tous ensemble.
Je souhaite la même chance, à tous ceux qui sont dans l’attente de leur visa, et à tous ceux qui débarquent dans ce très beau pays!
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