Bonjour à tous.
Le Canada et le Québec sont des endroits libres, une fois sur place vous pouvez très bien faire ce que vous voulez. Vous décidez de devenir musulman alors que vous étiez moine tibétain…pas de problème. Le Canada a d’ailleurs une tradition d’intégration vis à vis de l’immigration alors que les États-Unis est plus une terre d’assimilation. Le Canada tolère dans sa légendaire police montée, la gendarmerie royale du Canada, des canadiens d’origine tamouls qui ont leur fameux turban sur la tête. Une chose qu’on ne pourrait jamais toléler aux États-Unis. Souvent aux États-Unis, les immigrants se définissent comme américains avant tout puis ils parlent de leurs origines. Au Canada c’est plutôt le contraire, on parle d’italo-canadien, d’indo-canadien…Peut-être que de l’Europe ou de l’Afrique, on peut penser que les États-Unis et le Canada c’est un peu la même chose mais souvent les Canadiens sont choqués par les différences avec leur voisin du sud. Au Canada, il règne beaucoup plus qu’aux États-unis, la pensée political-correct. Bien avant qu’on nomme ce type de pensée dans les années 80, le canadien avait déjà développer la culture du multiculturalisme. C’est à dire que toutes les cultures sont aussi importantes, qu’on respecte les origines de chacun… Plusieurs Québécois sont mal à l’aise avec le multiculturalisme….parce qu’ils sentent que cela dénigrent leur différence culturelle dans le reste du Canada. Je ne veux pas rentrer dans le long débat complexe de la situation politique du Québec et de sa place dans la confédération canadienne, mais disons que les Québécois sentent qu’ils doivent protéger leur langue. Certains les accuseront de vouloir aller trop loin mais pour les Québécois c’est souvent une façon de survivre. L’immigration québécoise cherche à attirer des immigrants francophones pour qu’on garde un nombre important de francophones. Et pour ce qui est des immigrants non-francophones ou non-anglophones, ce qu’on appelle au Québec les allophones, la société québécoise impose des règles pour que les enfants fréquentent l’école francophone. Et ces politiques, on été longtemps nommés des politiques d’assimilation aujourd’hui le mot utilisé est intégration. Ici, en Amérique du Nord, le terme prend une autre forme que ce que les européens ou autres ont pu connaître dans leur passé. Aussi au Québec, on parle beaucoup de nationalisme québécois alors qu’en Europe ce terme a une très mauvaise connotation à cause de la deuxième guerre mondiale. Autre continent, autre histoire, autre sens des mots. Je vous l’avais dit que nous ne parlions pas la même langue. Les québécois veulent tout simplement survivre dans ce monde qui parle, chante, écrit et surfe de plus en plus en anglais. Aussi, le Québec, j’aimerais le répéter vit quotidiennement près de 300 millions d’anglophones (États-Unis et Canada) alors qu’il y a que 7 millions de Québécois francophones. Français, imaginez qu’il y ait près de 40 fois d’Allemands que de Français sur le territoire européen, vous veriez les choses bien différement! Donc, oui, l’immigration québécoise et des gens comme moi-même, espèrent que les Français, les Belges, les Suisses, les francophones ou francophiles qui ont choisi le Québec RESTERONT mais nous ne sommes pas dupes, ceux qui ne viennent pas de pays en guerre ou autres, sont toujours totalement libres de retourner chez eux. Ainsi, suivant les politiques d’intégration dans les écoles, les immigrants doivent envoyer leurs enfants à l’école française. C’est une obligation de la loi québécoise. Donc pour répondre à la personne qui se demandait sur les écoles bilingues ou autres, cela n’existe pas en tant que tel au Québec. Par contre, il y a des cours d’anglais dans les écoles françaises….
Ainsi, Seb, je crois que nous allons dans le même sens mais que nous ne nous comprennons pas. Différence culturelle! Bien sûr que je suis pour la défense du français en Amérique et que je constate comme toi que c’est pathétique de constater que des Français ne montrent pas leur langue à leurs enfants aux États-Unis comme dans l’exemple que tu nous rapporte de l’émission Envoyé Spécial qui en passant est très sensationnaliste et superficiel. C’est justement pour cela que les Québécois se battent depuis 300 ans parce que justement des Français de France immigrent au US et ne montrent même pas le français à leurs enfants. Ici, nous sommes conscients du danger et justement nous appliquons des actions en conséquence. Mais par contre, je crois que tu idéalise beaucoup le lien à la culture de leurs parents des enfants d’immigrants. A la première génération, c’est important. Mais si les enfants ne sont pas issus de deux parents ayant cette même culture étrangère, déjà l’influence est diluée. A la troisième génération, c’est encore d’autres choses. Une amie québécoise est née de mère québécois et de père juif polonais. Elle ne parle pas le polonais, et n’est jamais allé en Pologne. Elle est consciente de ce triste constat, elle en connaît plus que nous tous sur la culture polonaise mais en même temps sa réalité est tout à fait différente: elle est québécoise. Elle est en décalage avec la population juive polonaise. Un jour, elle ira en Pologne, elle aura une pensée pour son père et pour les juifs qui ont tant souffert. Je ne me fais pas une joie de cette situation, je ne fais que le constater. C’est la réalité.
A+ Laurence
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