Le langage
Ecrit par: flavieflower 1-11 à 9:49
LE LANGAGE
Accent :
Ne vous y trompez pas, ici, c’est vous qui avez un accent ! On dit en général que les Français parlent « pointu ».
L’accent québécois varie selon les régions, nous vous laissons le loisir de les découvrir !
Expressions :
Vous constaterez que beaucoup de mots anglais sont employés, certains, dits avec l’accent américains, d’autres carrément intégrés à la langue, les québécois oubliant eux-mêmes leur origine anglaise…
Exemple : « écouter une bonne toune » (=vient de « tune », signifiant morceau de musique)
« il est cute ce bébé » (= »cute » signifiant mignon),
Du tape (ruban adhésif), faire du filing (faire du classement), céduler un meeting (de l’Anglais « to schedule » = programmer une réunion), etc.
Ne soyez pas surpris quand on vous dira : « tu as-tu une auto ? », le 2e « tu » signifiant « est-ce que ».
Quelques faux-amis :
liqueur = soda
breuvage = boisson
boisson = boisson alcoolisée
cartable = classeur
cabaret = plateau
brocheuse = agrafeuse…
Voici une liste, Pêle-mêle, de mots fréquemment utilisés:
Djamer, congestionner embouteiller (circulation)
Rester Habiter, demeurer Où restes-tu ?
Peser Appuyer
Pèse sur le piton! Appuie sur le bouton!
Tcheum Ami(e), conjoint(e)
Fête Anniversaire
Joyeuse fête Joyeux anniversaire
Présentement Maintenant
Tantôt Tout à l’heure On s’est vu tantôt ou on se verra tantôt
Croche De travers Le tableau est tout croche
Pogner Attraper J’ai pogné la grippe
Pantoute Pas du tout J’ai pas faim pantoute
Fin Gentil Il n’est pas ben ben fin ! = Il n’est pas très gentil
Stationnement Parking
Parcomètre Parcmètre
Patins à roues alignées Roller
Pitaneuse Calculatrice
Brocheuse Agrafeuse
Char Voiture Mon char est fucké Ma voiture est en panne ou accidentée
Lumière Feu de circulation
Ouvrage Travail J’ai de l’ouvrage aujourd’hui
Dispendieux Cher Ce produit est dispendieux
Rabais Remise
Cute (prononcé quioute) Mignon(ne)
Pas pire Bien, pas mal C’est pas pire !
Cartable Classeur
Une job Un travail T’as-tu une belle job ?
Sac à vidange Sac poubelle
Cellulaire Téléphone portable
Une gang Une équipe Ta gang de programmeurs travaille-t-elle aujourd’hui ?
Céduler Programmer Une cédule = une planification
Faire du filing Faire du classement Filer (prononcé failleler) = classer
Tape Ruban adhésif à prononcer: tèpe
Prononciation:
Vous serez certainement choqués, dans un premier temps, par la prononciation de certains mots, tels que Boston (la ville, prononcée « boston » et non à l’anglaise « bostonne ») ou Los Angeles (prononcée « losse angèle »).
Et il y en a beaucoup d’autres! (on vous laisse les découvrir par vous-mêmes).
Anglicisme:
C’est la grande bataille entre les Québécois et les Français ! Quand vous rencontrerez un Québécois, il vous dira tout de suite que les Français ont plus d’anglicismes que les Québécois… Et vous de répliquer: « ce n’est pas vrai ». Après quelques mois vécus sur la terre québécoise, vous vous rendrez compte qu’en France on utilise des anglicismes, mais que, les québécois, eux, ont traduits en français et vice-versa.
Ni les Québécois, ni les Français ont adopté une logique sur la traduction et la prononciation des mots. En tout cas, ce sujet fait parler !
Dans beaucoup d’entreprises, vous entendrez un morceau de la phrase en anglais, dans un contexte français. Dans ce cas, vous vous sentez gênés, à savoir si vous devez faire de même ou non. Faites comme vous le sentez ! Et puis comme cela vous pratiquerez votre anglais…européen.
Références:
…Pour plein d’autres expressions, lire « Expressions Populaires Québécoises » de Jean Côté aux éditions Québécor.
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Ecrit par: Sianhurley 2-11 à 0:40
Ma contribution au sujet…
Bon, je vais checker la bol des W.-C. pour voir s’il a flushé = Bon, je vais vérifier la cuvette des W.-C. pour voir s’il a tiré la chasse.
checker = de l’anglais to check >>> regarder, surveiller, vérifier.
bol = de l’anglais bowl >>> cuvette.
flusher = de l’anglais to flush >>> rincer, tirer la chasse (se dit aussi pour « licencier » : « son patron l’a flushé »).
Voir aussi la bizarre prononciation en o des u : Hull ne se prononce pas Hul, ni Heul, mais Hol. Pour chum, c’est généralement tchom, mais certains prononcent cheum ou tcheum. S’il est vrai que le nom de certaines villes américaines se prononcent de manière francisée, ce n’est pas vrai pour toutes les villes dont le nom sonne anglophone : ainsi Hemmingford au Québec se prononce ‘Hemmingfeu:d avec un fort accent (mou) américain et non anglais (pointu) d’Angleterre. Mohawk se prononce plus ou moins ma’auc’.
Autre chose :
Caravane >>> roulotte
Voiture >>> char (anglais : car)
Feux de circulation >>> lumières (anglais : lights – en fait traffic lights)
Navet (légume) >>> rabiole
Poivron >>> piment
Courgette >>> zucchini (anglais : zucchini)
Echalottes >>> jeunes oignons verts en bottes
Myrtille >>> bleuet
Frites >>> patates frites
Essence >>> gaz (anglais : gas)
Accélérer (en voiture) >>> peser su’l’gaz (= appuyer sur l’accélérateur)
Truc, machin, bazar, bidule, chose, etc. >>> patente (quand le nom d’une chose ne vient pas)
Casserole >>> chaudron
Bonnet >>> tuque
Gants >>> mitaines
Echarpe >>> foulard
Débit de tabac >>> tabagie
Fumée >>> boucane (se dit aussi pour « nuage de poussière » et « vapeur d’eau »)
Quad >>> VTT (appelé aussi « 4-roues »)
Duper, chercher à attraper qqn par une vanne >>> niaiser
Importuner >>> achaler
Il fait froid >>> il fait frette (ex. i fait frette en torrieu = il fait froid en diable)
Pourboire >>> tip (anglais : tip)
Aller (divers sens), convenir >>> fitter (anglais : to fit). Ex. Parlant de deux amoureux : « Ces deux-là fittent bien ensemble ». Autre ex. « Cette tuque te fitte pas pantoute » >>> « Ce bonnet ne te va pas du tout »
Baskets (chaussures) >>> runners (anglais : to run >> courir) ou « running shoes » prononcé « ronin’chou
Culottes (de femmes) ou slip (de femme ou d’homme) >>> bobettes
T-shirt (à manches longues) >>> blouse (un T-shirt ici est à manches courtes seulement, conformément à la forme en T du vêtement
Pull(-over) >>> chandail
Chiffon, loque (pour les Belges) >>> guenille. Ex : « Pour nettoyer ça, ça prendrait une guenille » >>> « Pour nettoyer ça, il faudrait un chiffon (ou une loque) ».
Femme aguicheuse, pétasse >>> guidoune
Soutif, soutard >>> rack à Jos (pron. « racadjô »)
Sot (affectif) >>> nono (ex. « C’que t’es nono ! »)
Chaussettes >>> bas
Kitsch >>> quétaine (« c’est trop quétaine à mon goût, c’te patente-là » >>> « c’est trop kitsch à mon goût, ce machin-là »)
Visage, figure >>> face (« J’peux plus lui voir la face ! » >>> « Je ne le supporte plus ! » ou « Je ne peux plus le voir ! »)
Casser >>> briser (c’est systématique)
Abîmer, détériorer >>> maganer (on peut dire d’un enfant rentré de l’école avec des écorchures qu’il est tout magané)
C’est amusant, agréable >>> c’est l’fun (pron. « fonne »)
Taille-crayon >>> aiguisoir
Insectes, petites bêtes en général >>> bibittes
Moustique >>> maringouin (mais tous les candidats à l’immigration connaissent ce mot, l’un des premiers que l’on apprend)
Les concombres ici sont des gros cornichons. Les concombres tels que nous les connaissons en Europe s’appellent ici « concombres anglais ».
Au revoir se dit rarement. On dit en partant bonjour ou bienvenue.
Ne pas dire s’il vous plaît lorsqu’on donne qqchose (par ex. de l’argent à un commerçant), mais voici ou rien du tout.
Pour c’est bon, c’est OK, ça va, on dit : « c’est beau » (remplace souvent « merci »).
Aller faire des courses >>> magasiner, faire l’épicerie
Très courant : vous entrez dans un magasin, le commerçant vous lance : « Allô ! ça va bien ? » Ne pas vous croire obligé de parler de votre santé si ça ne va pas bien, c’est une formule de politesse qui ne signifie rien de plus.
En résumé, les Québécois utilisent davantage d’anglicismes qu’en France, mais ils le reconnaîtront difficilement, d’autant plus difficilement qu’ils utilisent souvent des mots français, mais calqués sur l’anglais (l’exemple de « lumières » >>> feux de signalisation (en anglais traffic lights) ou « bol » (cuvette) tiré de bowl.
Mais en revanche le Québécois utilise un vocabulaire adéquat (plus étoffé qu’en France ou en Belgique) et parle sans ponctuer ses phrases de … euh… euh…, et presque sans blanc. De même, il utilise naturellement les verbes ad hoc au lieu, comme en France, des sempiternels et creux « faire… » (la cuisine, les courses, l’imbécile, etc.).
Expression imagée :
S’enfarger dans les fleurs du tapis >>> se prendre les pieds dans les fleurs du tapis.
Gare aux gosses qui ne sont pas ici des enfants, mais des testicules – des couilles, quoi !
On croit que les Québécois sacrent (jurent) volontiers. C’est à la fois vrai et faux. Les gens bien éduqués évitent les jurons, sauf quand ils se mettent en colère. Attention à l’usage si vous êtes tentés de poser à l’immigrant bien intégré linguistiquement. Certains jurons sont plus offensifs que d’autres (les variantes adoucies qui souvent marquent la surprise, l’indignation, l’exclamation simple) et leur usage doit être pondéré.
Vous entendrez : tabarnac (variantes adoucies : tabarnouche, tabarouette), simonac, ciboire (variantes : cibole, cibolac), sacrifice, crisse (= Christ), moses (pron. entre « mauziss » et « mauzuss », de l’anglais « Moses » > Moïse), câlisse, sacramant, etc., etc.
C’est surtout l’accumulation des jurons qui rend le Québécois si exotique à nos délicates oreilles d’immigrants. Là où le Français s’écriera : « Putain de bordel de merde ! » et le Belge : « Godverdomme de nom de Dieu ! » – le Québécois sortira tout un chapelet selon son degré d’énervement : « Ostensouère de sacrament d’osti de tabarnac de crisse de viarge d’étole de cibouère de maudit ! » Pour ma part, je n’en ai jamais entendu autant en enfilade. La formule « juron + de + nom commun » est très usitée. Là où le Français dira : « Putain de bagnole ! » – la Québécois s’exclamera : « Esti d’char ! » Un « sale type » deviendra vite un « esti (ou crisse) de chien sale ». L’expression « maudite marde ! » apparemment offensive l’est moins qu’on pourrait croire (« marde » signifiant « merde »). Elle signifie souvent qqch comme « Sapristi ! », mais c’est le ton qui décide (il arrive au présentateur du Grand Journal de TQS de l’utiliser, comme ce midi). D’une chose qui ne fonctionne pas et qui énerve durement, on pourra dire que c’est « de la crisse de marde en canne » (canne, de l’anglais can > boîte de métal). Exclamations inoffensives : « Seigneur ! » « Coudon ! » Pour savoir où, comment et avec qui utiliser les jurons, écouter d’abord, et bien faire attention au niveau social de la personne qui s’exprime : il sied mal à l’ingénieur de sacrer comme un guenillou !
Enfin, si au Québec vous entendez parler du « gros monde », ce n’est pas une allusion à ce qu’on appelle en France du « beau linge », soit des gens aisés et en vue, mais des obèses… qui sont à leur manière des gens… en vue !
La prononciation mériterait tout un chapitre. Difficile pour un francophone non-Québécois d’imiter la prononciation sans un peu d’exercice. Ainsi le mot « pêche » (le fruit) se prononce généralement comme : « paèèche », d’une manière explosive, un peu comme en anglais « peach ». Si vous prononcez « pêche » à la française, vous prenez le risque de passer pour précieux. J’exagère ? A peine…
Conseil aux Wallons : efforcez-vous de prononcer huit, fruit ou juin correctement (u-it, fru-it, ju-in) et non à la belge (ouit’
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