Le premier retour touristique au pays d’origine
Ecrit par: laurence 10-01 à 14:49
Bonjour,
Cette semaine sur Fréquence caribou nous allons faire une émission sur le premier retour touristique au pays d’origine.
Dites-moi comment ça s’est passé pour vous ?
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Ecrit par: Tartine 10-01 à 22:48
Retour au pays… oui, il y a quelques semaines. Mais je ne sais pas si ça qualifie comme « séjour touristique ». C’était juste une petite dizaine de jours pendant les fêtes de fin d’année et tout mon temps a été occupé par les visites à la famille et aux amis… pas de temps pour le tourisme!
Non, sérieusement, ça faisait un an que je n’était pas rentrée au pays, et c’était dur de laisser tout le monde au moment du départ, mais ma vie est à Montréal à présent. Mon séjour à Genève a été très agréable, j’en ai profité pour revoir plein de monde, mais en même temps je ne m’y sentais plus vraiment chez moi. Tout est pareil et en même temps différent. L’accent sonne « bizarre », certains magasins/restaurants ont disparus, les tickets de bus ont augmentés (et pas qu’un peu), les prix suisses font peur (j’avais oublié à quel point même un café est hors de prix!!), les journaux parlent des voitures incendiées la nuit dernière (oui, ça arrive en Suisse aussi, à présent), les derniers potins locaux semblent étrangement déconnectés de la réalité…. on rencontre des amis de longue date et on se rend compte qu’on n’a plus grand’chose à se dire – avec d’autres par contre c’est comme si on s’était quitté la veille; on apprend quelles relations on a vrament envie de faire l’effort de conserver.
Quoi encore? Il n’y a (presque) pas de neige, la température semble tropicale par comparaison (il est où l’hiver!?), et tout semble si petit! Un centre-ville qu’on peut traverser à pied en 30 minutes, c’est irréel!
En résumé, un peu de nostalgie, mais pas d’envie de tout plaquer pour rentrer « à la maison ». Et une chose est sûre: même si je reviens une fois au pays, je sais que je n’y retrouverai pas ma vie d’avant, pour une raison très simple: je ne suis plus la même. Vivre loin de mes attaches, en étant obligée de me débrouiller toute seule, ça fait du bien, même si ce n’est pas facile tout les jours!
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Ecrit par: Redflag 10-01 à 23:49
Salut Laurence,
QUOTE
Alors personne sur ce forum n’a fait un séjour touristique dans son pays d’origine après une immigration ?
Si.. j’en ai même fait plusieurs, mais je ne me souviens pas avec exactitude des mes sentiments lors du premier retour. En fait ça ressemble pas mal à ce qu’à écrit Tartine.
J’ai eu un choc culturel inverse il y a quelques jours, quand à Téléquébec est passé un film français, « Mademoiselle » avec Sandrine Bonnaire, Jacques Gamblin et d’autres dont je ne connais pas les noms. Pendant 10 min c’était irréel, les dialogues et les blagues (le film démarre sur un séminaire d’entreprise) étaient tellement ceux de la réalité – mais une réalité passée pour moi !
Et surtout, le PDG de la boîte qui vient féliciter Claire (Sandrine Bonnaire) pour son accession au poste de directeur de la région sud-ouest par une seule phrase : un commentaire élogieux sur sa beauté, qui laisse croire qu’elle doit son poste à cela. Quel machisme ! J’ai halluciné !
En y repensant des impressions me reviennent : la 1ère fois c’était à Toulouse donc, et il devait faire au moins 12 ou 14°C juste après Noël. Pas de neige évidemment. Quand on arrive du Québec, c’est tout un changement !
Puis tout ce que vous avez quitté vous revient rapidement en pleine face, en accéléré. Surtout les détails pratiques emmerdants… Les autos minuscules et bruyantes, la fumée de cigarette, dépenser 10 euros pour passer un coup de fil d’une cabine (plus de pièces), l’étroitesse des rues, le service nul dans les restos, le côté speed des gens en ville. Beaucoup de façades de petits immeubles, que ça soit en ville ou à la campagne, auraient besoin d’une cure de jouvence, je trouve. On peste de tout voir fermé le dimanche, alors que papa vient de casser son dernier forêt de 8 mm en bricolant.
On capote devant les rayons yaourts et eau minérale !!! Débile ! Les charriots dans lesquels on doit mettre une pièce ! Se faire fouiller le sac à l’entrée des magasins… On cache tout dans la bagnole dès qu’on arrive en ville. La campagne semble encore être la zone refuge mais c’est le branle-bas de combat quand on arrive à Orléans… Super
On revoit avec le même plaisir les paysages de France, toujours aussi variés, surtout si on se promène. Il y a une certaine nostalgie des lieux. Même si mes parents on quitté Toulouse et vivent maintenant en Sologne, c’est une région que je connais assez bien pour y avoir souvent passé des vacances étant enfant et adolescent. J’ai vécu dans pas mal d’endroits et y repasser ne serait-ce que furtivement fait toujours un drôle d’effet : des souvenirs reviennent. Que ça soit à Auch, Limoges, Lyon, Vienne, Toulouse, en Sologne, à Bordeaux, à Biscarrose et Saint-Vincent de Tyrosse, sur la dune de Pyla-sur-Mer, au chateau de Chambord, à Paris rue d’Ulm et ailleurs, à l’IGR de Villejuif, dans le massif Central et son haut plateau ardéchois qui jouxte la haute-Loire et la Lozère…
On voit les « coups de vieux » des gens qu’on cotoyait plus souvent, surtout ceux des parents. On culpabilise un peu parfois, de ne pas être là plus souvent. Drôle de sensations. La famille nous questionne un peu sur « le Canada », puis ne nous questionne plus (peut-être que ça dépend des réponses…): on dirait qu’on ré-entre dans le cercle (ou peut-être en est-on exclu ?).
On s’en va aussi vite qu’on est arrivé et on se dit « au mieux, à l’année prochaine ». Quelle drôle de vie ! Et quand l’avion se pose à Montréal, je suis content, de retour chez moi. La vie plus facile, plus cool, plus de choix sont possibles. J’aime cette ville, ses immeubles, sa brique, son architecture, ses ruelles, son mélange de style et de couleur, son climat, alors que le crépis couleur béton ou ocre-beige à la française me rend malade. Je suis déjà impatient de bouffer un vrai bon hamburger, et je souris en pensant à ceux (amis ou famille) qui m’ont dit qu’ils pensaient qu’on mangeait que ça…
Et d’ailleurs, histoire de renouveler les sensations étranges , je vais passer une semaine en France très prochainement. Je sens que ça va valoir son pesant de peanuts.
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Ecrit par: Petit-Lion 11-01 à 1:39
C’est pas mal pareil pour moi…
C’est vrai que lors de mon dernier séjour, j’ai sauté dans un TGV pour Lille (Toulon-Lille en cinq heures, le bonheur !), il a fait un temps magnifique les deux jours que j’ai passés là, et j’ai été soufflé par la beauté de cette ville (je parle du centre), je n’avais jamais vu ça avant, alors que j’y ai passé 20 ans ! bref, je me suis promené le nez en l’air et les yeux écarquillés, en vrai touriste.
À part ça, on est désagréablement surpris par tous ces trucs que disaient Redflag, on se demande comment on a pu vivre comme ça si longtemps, comment la famille arrive à vivre comme ça… et on est finalement bien content de rentrer à Montréal !
Bon bon bon… pourquoi on parle de ça maintenant ? je repars demain ! pour deux semaines, dont un jour ou deux à Paris !¡!¡!
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Ecrit par: O’Hana 11-01 à 10:19
Salut la gang,
Hop hop hop, je viens faire un tit tour sur le forum avant de me coucher
Ben moi, sentiments encore mitigés après trois semaines à la maison et six ans d’absence : choc frontal sans préavis sur tous les plans (famille, amis, culture, etc) et on gère comme on peut (pas le choix anyway)
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