L’histoire de l’immigration de notre famille
Ecrit par: Phoebe72 30-06 à 12:23
Nous avons commencé à écrire notre histoire sur « notre immigration au Québec » début août sur ce Forum, timidement, en commençant par nous présenter puis en posant quelques questions à la fois simples et maladroites… car les réponses se trouvaient à portée de main sur le FAQ du site Immigrer.Com !
Ce fut pour nous la « préface » de notre histoire. Chacun écrit son histoire et chacun vit son immigration de façon différente. Aujourd’hui, nous avons décidé de la relater au fur et à mesure que notre histoire avance.
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Rêve, Euphorie, Joie, Précipitation , Attente, Questions, Doute, Panique, Recul, Annulation, Pause, Réflexion, Prospection, Préparation, Reprise… dans le calme…
Trouver UNE définition à la démarche d’immigration est presque impossible tant elle est personnelle. Chacun vit un parcours différent, avec un même objectif certes, mais tellement différent dans les faits. Après avoir pris notre décision d’immigrer au Québec, nous pensions « avaler » les démarches et le temps pour arriver à notre objectif rapidement… mais la précipitation est source de flou, qui engendre ensuite doute et questions. Et dés qu’on commence à se poser des questions, on finit par se poser trop de questions. Nos CSQ en poche et quelques semaines après avoir envoyé notre dossier à l’Ambassade, nous avons été pris d’un GROS doute, de panique même… et nous avons demandé l’annulation du dossier (celui-ci n’ayant pas encore été traité à l’époque, cela a été facilement accepté avec remboursement des frais).
Immigrer en famille, c’est remettre en cause la vie de son couple et de ses enfants. Même si on s’attend à des galères (installation, intégration…), l’objectif est d’être plus heureux dans le nouveau monde qu’ici sur le vieux continent. Pour réaliser cet objectif, deux ingrédients sont nécessaires et indispensables : se plaire là où l’on va vivre, et avoir le job qui permette d’y vivre.
Notre volonté commune nous a poussé à nous faire confiance (comme toujours) l’un et l’autre. Ma femme a vécu à Montréal quelques mois, et la description qu’elle m’en fait est une véritable carte postale… alors je lui fais confiance et je lui dis « oui allons-y » ! Mes compétences sont présentes et recherchées d’après ce que je peux savoir sur le marché de l’emploi à Montréal… alors ma femme me fait confiance et me dit « oui allons-y » !
Mais en réalité, nous ne savons pas… si Montréal est toujours la même ? des compétences comme les miennes sont-elles réellement en demande ?
La fin d’année 2004 était pleine de rêves, et le début d’année 2005 plein de doutes !!! Ca va trop vite… Nous décidons de prendre le temps de la réflexion, de nous oxygéner à la montagne en partant skier une semaine en février avec les enfants, et de nous ressourcer jusqu’au printemps. Voilà le printemps, et comme une renaissance nous prenons deux décisions importantes : la première, nous partirons une semaine à Montréal en juillet… (bon d’accord, c’est pas l’hiver… mais d’un autre côté pour ceux qui vivent à Montréal, ils y vivent aussi l’été !) Découverte de la ville pour les enfants et moi, et « actualisation » pour ma femme. On casse le « cochon » pour récupérer les économies, et on racle les fonds de tiroirs… c’est bon, on peut y aller ! La seconde décision a été pour moi de tester le marché du travail dans mon domaine. Mission impossible depuis la France ? sans visa permanent et une disponibilité rapide ? et bien quelle surprise ! deux contacts décrochés sur Monster.ca fin mai ont généré rapidement deux rencontres… une à Paris début juin, l’autre prévue en juillet à Montréal au moment de nos vacances là-bas ! Effectivement, rien ne débouchera à court terme puisque je n’ai pas encore de visa permanent, mais l’intérêt que j’ai pu avoir pour ces deux sociétés en postulant leur a beaucoup plu, et parce qu’effectivement mes compétences les intéressent. Rassurés sur ce point, nous avons évolué dans notre réflexion… rien ne sert de courir, préparons notre immigration calmement. Nous avons repris le dossier pour l’Ambassade, nous l’avons actualisé et envoyé début juin. Nous allons vivre Montréal une semaine en juillet, pour y découvrir son mode de vie, mais nous avons décidé d’ouvrir aussi nos esprits vers la ville de Québec qui connaît un dynamisme économique et propose un cadre de vie recherché par les familles (nous irons explorer les quartiers). Là, nous ferons un point… le Québec est-il comme nous le rêvions ? Montréal ou Québec ? Est-ce que l’on continue les démarches (nous serons au moment de la VM) ? Si nous décidons de continuer, je vais essayer de compléter mon réseau de connaissances professionnelles avant notre arrivée (80% des offres d’emploi se font par le bouche à oreille), réseau que je pourrais ensuite « réactiver » lors d’une arrivée que nous souhaiterions pour mars 2006 (si nous obtenons nos visas RP à l’automne), pour être sur place et disponible pour le forum emploi-formation de Montréal (il a lieu aussi fin septembre, et il en existe un sur la ville de Québec). Une arrivée à cette période a l’avantage d’être une période plutôt dynamique sur le marché de l’emploi, et il est préférable pour nous de nous installer et de prendre tous nos repères au printemps/été/automne avant l’arrivée de l’hiver.
MAIS, chaque chose en son temps… nous allons d’abord profiter de notre voyage découverte/prospection de Montréal fin juillet… (nous serons présents à la Ronde au concours international de feux d’artifice: candidat du soir ? le Canada ! tiens tiens…). On vous racontera !
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Vacances… et prospection à Montréal.
Comme promis, et pour les courageux qui voudrons nous lire, voici le récit de nos tribulations à Montréal du 20 au 28 juillet dernier (pour rappel, il s’agit pour nous d’un voyage de prospection pour passer de l’imagination à la réalité afin de savoir si OUI ou NON).
A l’arrivée… WAAOOO… le choc! tout est vraiment plus grand ici, les immeubles, les bus, les routes, les voitures, les distances… ensuite l’architecture des blocs, véritables cubes à toit plat posés les uns à côtés des autres comme des légos, des trottoirs et des rues abîmés par le froid de l’hiver sûrement, des clims individuelles qui dépassent des fenêtres, plein de pistes cyclables, des parcs, des écureuils, des rues d’une longueur incroyable, en lignes droites nord/sud et est/ouest, rarement plates car il y a toujours une côte à monter (on se souvient que de ce sens là, l’inverse étant beaucoup plus facile!), et toutes parallèles ou perpendiculaires les unes aux autres, très larges avec 2 à 3 voies dans chaque sens, des feux piétons où au « top chrono » on peut traverser, sans logique apparente car pour 1 voie à traverser des fois 45 secondes sont proposées, et seulement 23 secondes pour traverser 2 fois 3 voies… euh là faut pas traîner ! sinon, sécurité totale du piéton, avec ces carrefours carrés les passages piétons sont bien délimités, la voiture qui tourne à droite et dont le feu passe au vert ne démarre pas avant que tous les piétons de la rue dans laquelle elle s’engage soient passés Le piéton renvoit l’ascenseur à l’automobiliste en ne traversant jamais en dehors des passages piétons et jamais pendant le feu vert pour les voitures. Bref, après ces visions qui sautent aux yeux à l’arrivée, une bonne nuit de sommeil nous attend. Avec le décalage horaire et notre arrivée en début d’après-midi, nous devons maintenir les enfants éveillés le plus longtemps possible (mission accomplie avec un couché des enfants vers 19H)
Le premier jour, entrevue professionnelle au Square Victoria. Le quartier d’affaires est superbe, avec des pelouses et des allées très propres (sans papiers parterre) agrémentées de jets d’eau et entourées de buildings (là, on se sent petit avec notre quartier de La Défense à Paris…). L’entrevue s’est très bien passée, avec une promesse d’emploi à la clef, ce qui nous a donné une énergie encore plus forte pour découvrir les quartiers de Montréal où nous pourrions nous plaire lors de notre installation au printemps prochain (si la VM se passe bien).
Nous profitons d’abord du quartier d’affaires pour découvrir enfin une de ces si célèbres galeries souterraines de Montréal (ici celle du Centre de Commerce Mondial) dans laquelle nous décidons de manger. A l’intérieure de cette galerie, les restaurants sont regroupés en rond (ou plutôt demi-cercle) tous côte à côte avec une terrasse commune regroupant les tables et les chaises pour manger. Nous sommes surtout impressionnés par le modernisme et la propreté de cette galerie. Le temps de déposer un CV à l’accueil d’une société située en face de l’Université Mc Gill (rue de Sherbrooke), nous décidons dans l’après-midi de gravir « la montagne », ce mont central de Montréal qui gravite à moins de 300 mètres mais qui surplombe toute la ville. Il fait chaud mais tout le long du chemin il y a des fontaines d’eau potable pour se désaltérer, avec des bancs pour se reposer et observer les nombreux écureuils de ce Parc du Mont Royal Après la déception de voir le lac aux castors « à sec » (il y avait des travaux d’entretien), nous sommes enfin arrivés au « Chalet » avec sa terrasse qui surplombe Montréal… magnifique. Nous sommes revenus en ville en descendant la rue Peel pour finir à l’Atrium 1000 où nous avons pu voir la patinoire (notre fille est une fervente patineuse) et pu découvrir une nouvelle partie de galerie souterraine.
Ce que nous avons aussi aimé, pour la partie touristique : les visites du Biodôme, de l’Insectarium, du Jardin Botanique, pour les enfants le parc d’attractions de « La Ronde » avec le tir du Canada à l’International des Feux le soir (en bordure du lac, nous avons vu 2 ratons -laveur), le marché Jean Talon, le Vieux Port et le Vieux Montréal.
Les quartiers que nous avons apprécié : la ville de Mont-Royal, une partie de Côte des Neiges, Outremont, Laurier, Mile End , Lafontaine… bref le Plateau Mont-Royal quoi! notre fils, archéologue en herbe a même trouvé au pied d’un arbre une pièce de 20cts de franc français! il n’y a pas de doute, des français sont un jour passés par le Plateau (et il y en aura d’autres)!
Ce que nous avons aimé dans la vie quotidienne : les galeries souterraines, la facilité du métro, les parcs, l’attitude calme et paisible des gens (les choses se font sans stress), les dépanneurs, les bars à lait (glaciers). Nous avons même renseigné des Québécois qui cherchaient le métro… en nous posant la question… « vous parlez français »
nous ne devions pas faire tâche dans le paysage finalement
Nous n’avons pas vu Montréal comme nous l’imaginions, mais nous avons appris à l’apprécier et nous en gardons un très bon souvenir… nous nous y sentions bien. Nous continuons donc les démarches d’immigration (AR de l’Ambassade reçu le 26/07 pendant notre voyage) en attendant les instructions de la VM.
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