Salut!
Alors! oui les 2 premières années, c`était de l`entêtement et de l`acharnement.
Habituellement, quand j`ai une idée en tête, je ne l`ai pas ailleurs.
Mais, ce n`était pas vraiment par peur de rentrer la queue basse, (disons que ce n`était pas la chose à laquelle je pensais en premier, mais plutôt en dernier), car dès que j`ai mis les pieds sur le sol Québécois, je me suis sentie chez moi, et c`était plutôt la peur de perdre mon « chez moi » que je ressentais.
Cest comme si je n`étais pas née à la bonne place (en France).
Je dis souvent à des amis Québécois de souche que finalement je suis comme eux, c`est juste que mon bâteau est arrivé un peu plus tard (environ 400 ans).
Lorsque je dis que je me serais bien passée des 2 premières années (et c`est vrai), c`est que pour moi, les moments les plus difficiles sont pas mal concentrés dans cette période là. Mais au fond, ca n`était pas si dramatique que ca (et je sais que ca m`a enrichit).
Ce qui est arrivé à mon fils aurait pu arrivé dans n`importe quel pays.
Je n`accusais pas le Québec à ce moment là. Je trouvais juste ca difficile, car je me sentais très seule.
Mais dès le début, j`ai senti qu`il se passait quelque chose ici pour moi et l`acharnement en a valu la peine, car dès la fin de la 2e année, j`ai réussi à économiser assez d`argent pour me faire construire ma première maison (nous n`étions venus qu`avec 2.000$ dans nos poches, ils ne demandaient pas d`avoir 10.000$ à l`époque).
Donc je disais, ensuite tout s`est enchaîné, j`ai ouvert ma propre compagnie, mon fils s`est adapté (ca pour moi c`était l`essentiel, car je souffrais plus pour lui que pour moi). Le mari est retourné vivre en France. j`ai rencontré ma meilleure amie (une Québécoise de souche) et je me suis mariée avec un Québécois pure laine.
J`ai travaillé fort, pas mal fort, j`ai eu d`autres moments difficiles (j`en ai eu des crisses de bons aussi), mais si je fais le bilan de ces 16 dernières années, ce sont les années les plus enrichissantes que j`ai eu dans ma vie.
Maintenant j`ai plus de temps pour profiter de la vie et faire ce qui me plaît, je profite de ce que j`ai semé (à 45 ans c`est pas pire). Je suis parfaitement réconciliée avec moi-même, ce que je n`étais pas en France, je suis contente d`y retourner de temps en temps, mais en vacances seulement.
Et c`est vrai, tu as raison lorsque tu parles de « sagesse maternaliste », car même si je ne me sens pas comme ca, il y a des jours ou j`ai l`impression d`avoir 1.000 ans.
Habituellement, je ne fais pas dans le style roman, mais là je sens que c`est le moment de le faire. En espérant que ca pourra en aider certains.
Tessy
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