Milieux syndiqués au Québec, qu’est-ce donc ?
Ecrit par: PHIL_H 11-03 à 4:19
Salut à tous,
j’ai eu une petite interrogation en lisant un certain nombre d’offres d’emploi au Québec : les employeurs parfois exigent une expérience en « milieu syndiqué ».
Pourquoi peut on voir dans certains cas un telle exigence ?
Que peut exiger l’employeur de moi dans le cadre de cette demande ?
Quels sont les syndicats au québec et à quoi correspond leur autorité ?
Je pose en particulier la question aux français établis au québec, qui ont une expérience des deux milieux syndicaux, et aux québecois, bien évidemment qui sont habitués à ce genre de demande dans les offres d’emploi
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Ecrit par: Benito 11-03 à 10:00
Ben moi j’y connais pas grand chose sur la question, mais je peux te dire que la notion de syndicat en France et au québec est radicalement différente.
Ici d’après ce que j’ai compris le syndicat est un mélange de comité d’entreprise et de syndicat « français ».
Ils ont énormément de pouvoir, et peut-être trop, mais lis la chronique de Phil, pas toi, le chroniqueur Phil64qc :
www.immigrer.com/chroniques/1051.ht…
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Ecrit par: PHIL_H 11-03 à 10:07
je viens de lire la chronique de phil64qc : Ouaaaa !!!!
en gros si je résume quand un employeur écrit dans une offre d’emploi « expérience en milieu syndiqué exigée » cela veut dire « Danger syndicalistes au pouvoir, si vous postulez, vous le faites à vos risques et périls !! » (non je rigole)
Franchement cela manque de démocratie tout ça !!
Y a t’il des avis plus joyeux sur le sujet ?
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Ecrit par: BiscuitDérable 11-03 à 10:43
QUOTE(PHIL_H @ 11-03 à 4:19)
j’ai eu une petite interrogation en lisant un certain nombre d’offres d’emploi au Québec : les employeurs parfois exigent une expérience en « milieu syndiqué ».
Peut-être qu’ils veulent tout simplement dire que l’ambiance de travail est très tendue à cause du syndicat? J’ai un ami s’est fait copain avec un des cadres de l’entreprise ou il boss et s’est mis tous les employés à dos.
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Ecrit par: Petit-Prince 11-03 à 11:02
Salut !
Je suis un employé non-syndiqué, dans une grande compagnie canadienne qui employé de nombreux syndiqués. En 2002, j’ai même connu les « moyens de pression » et une grève de trois mois !
Il faut d’abord savoir qu’au Québec si tu postules pour un emploi syndiqué (càd réglementé par une convention collective), tu n’as pas le choix de devenir syndiqué toi-même.
Je m’explique :
Prenons l’exemple d’un poste de technicien chez Vidéotron… Il se trouve qu’un jour, une majorité de techniciens de chez Vidéotron se sont rassemblés pour s’affilier à un syndicat (en l’occurrence le SCFP). Du coup, l’emploi qu’ils occupent devient un emploi syndiqué et les autres (ceux qui ne souhaitaient pas rejoindre le syndicat) n’ont pas d’autres choix que de cotiser également pour le SCFP.
Attention, je schématise là… c’est un peu plus compliqué que cela, mais on va faire simple, histoire de bien me faire comprendre.
Si jamais un non-syndiqué fait un travail qui était réservé à un syndiqué, le syndicat est en droit de déposer un grief et de se faire dédommager par la compagnie !
Cas extrême, pour bien expliquer ce concept : pendant près de six mois, je gérais le service à la clientèle du traitement du numéraire pour la compagnie Garda (ex. Sécur). Nous avions parfois du retard dans le traitement des dépôts de numéraire que nous confient les clients commerciaux (nous allons chercher l’argent dans un commerce, et certains nous demandent aussi de le traiter, le trier et le déposer sur leur compte).
Retard également donc pour le traitement des recherches que nous demandent les clients (leurs réclamations en quelque sorte)… mais ce travail de recherche ne peut être fait QUE par des syndiqués… Et bien croyez-le ou non, si jamais il me venait l’envie de seulement soulever une boite d’archives et de chercher un papier pour accélérer les recherches, un des syndiqués était en droit de faire un grief ! … Juste pour quelque chose qui aurait pris un gros 30 secondes !
Attention cependant, ce n’est pas l’enfer ! Je travaille depuis trois ans dans un milieu syndiqué considéré comme « dur » (affilié également à la SCFP), mais dans 90% du temps, ça se passe très bien. Lorsqu’une annonce parle de « milieu syndiqué », il s’agit surtout de savoir où l’on met les pieds et de bien étudier la convention collective pour éviter les griefs et donc, de coûter de l’argent à la compagnie à cause d’une erreur que l’on peut faire.
Dans mon travail régulier, la moindre erreur d’interprétation peut se traduire par un grief. Il faut donc bien connaître le travail des syndiqués, bien connaître leur droits et obligations, bien respecter l’ancienneté pour que personne ne puisse être lésé.
Voilà donc pourquoi le taux de syndicalisation est très fort au Québec… mais je connais un certain nombre d’employés syndiqués dans ma compagnie qui n’apprécient pas vraiment le syndicat… mais lorsqu’il faut trouver un travail pour vivre, on n’a parfois pas le choix d’accepter de se syndiquer.
Ont-ils trop de pouvoir ? Comme Phil l’a dit dans sa chronique, c’est une affaire de gros sous, les grandes centrales syndicales (CSN, SCFP-FTQ, CSQ,…) sont de véritables compagnies avec gros immeubles modernes, nombreux permanents très bien payés, trésorie gigantesque, etc. Leur travail : recruter, recruter, recruter. Pour ce qui est de la défense des droits des salariés, c’est encore drôle ! Ça dépend, pour beaucoup, de l’exécutif local…
Toujours vu de mon expérience personnelle, avant la grève l’exécutif était composé de quelques teigneux anti-patronaux… depuis, l’exécutif a totalement été liquidé par les employés et la nouvelle direction syndicale est beaucoup plus pragmatique, beaucoup plus conciliante… du coup, la nouvelle convention collective a été validée en deux coups de cuillère à pot ! Une vraie rigolade alors que les négociations pour la convention 2002 avaient débouché sur une grève !
En espérant avoir été clair…
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