De immigrer.com
- Publié le 02 décembre 2015 à 06h29 | Mis à jour à 06h29
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La présence grandissante d’acheteurs internationaux en bonne partie chinois confirme le statut de « classe mondiale » de Montréal, mais elle soulève aussi certaines inquiétudes, a estimé Evan Siddall, président et chef de la direction de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, lors d’une entrevue avec La Presse Affaires.
PHOTO GALIT RODAN, BLOOMBERG
(OTTAWA) Où trouve-t-on la plus grande proportion d’investisseurs immobiliers étrangers au Canada? Ce n’est ni à Toronto, ni à Vancouver, mais bien au centre-ville de Montréal et à L’Île-des-Soeurs.
Pendant l’une de ses premières entrevues depuis son arrivée à la tête de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Evan Siddall souligne cette statistique qui était passée quasi inaperçue l’an dernier. Le taux de propriétaires de condo étrangers atteint 6,9% au coeur de la métropole québécoise, contre 5,8% à Vancouver (dans la péninsule Burrard) et 4,3% au centre de Toronto. «C’est très élevé», note-t-il.
L’ancien financier de Wall Street a bâti sa carrière sur la saine gestion du risque et la stabilité du système financier. Depuis son entrée en poste à la SCHL en janvier 2014, l’homme de 50 ans a multiplié les mécanismes en vue d’identifier les drapeaux rouges du marché immobilier canadien. Montréal en présente plusieurs.
Inquiétudes
Si la présence grandissante d’acheteurs internationaux – en bonne partie chinois – confirme le statut de «classe mondiale» de la métropole, elle soulève aussi certaines inquiétudes, dit M. Siddall, rencontré dans son grand bureau de la banlieue d’Ottawa.
«Bien sûr, nous accueillons les investissements étrangers au Canada, nous avons une économie ouverte, souligne-t-il. Le problème, c’est qu’une portion trop grande de cet argent pourrait être à risque d’une fuite des capitaux. Encore là, nous croyons que notre système est très solide, mais si quelque chose devait se produire à l’étranger, notre principale crainte est que notre marge de manoeuvre se trouve restreinte.»
La SCHL présentera demain des données actualisées sur la présence d’investisseurs étrangers à Montréal et dans les autres grandes villes canadiennes, à l’occasion d’une grande conférence au Palais des congrès. Evan Siddall donnera également un discours devant la chambre de commerce du Montréal métropolitain
Investisseurs discrêts
Il demeure encore difficile – voire impossible – de connaître la proportion exacte d’investisseurs étrangers dans les grandes villes du pays, ainsi que leur provenance. À Montréal comme ailleurs.
«Le problème avec les investisseurs étrangers, c’est qu’ils ne veulent pas qu’on les trouve, dit le président de la SCHL. Ils veulent se cacher. Ils se cachent derrière des avocats, des sociétés à numéro, des prête-noms. Il faut trouver une meilleure façon de les identifier, et on travaille avec le gouvernement pour y parvenir.»
Partage de l’information
Parmi les principaux chantiers entamés par Evan Siddall depuis son entrée en poste, l’un des plus prioritaires est le partage accru de l’information entre tous les acteurs du marché immobilier: SCHL, banques, gouvernement et citoyens.
Selon M. Siddall, les banques émettrices d’hypothèques partagent déjà une somme importante de renseignements en vue d’identifier les acheteurs de condos et maisons luxueuses. Mais elles se butent elles aussi au même mur que la SCHL.
«La personne à qui elles prêtent peut être une entreprise ou un prête-nom, pas nécessairement un individu, explique-t-il. Elles peuvent aussi prêter à un résident permanent canadien dont l’époux gagne l’argent en Chine.»
Evan Siddall estime qu’il faut trouver un juste équilibre entre le contrôle des capitaux étrangers qui entrent au pays – et font flamber les prix de l’immobilier dans certains secteurs – et le maintien d’une économie ouverte. «On ne veut pas mettre un mur autour du Canada.»
Chômage et défauts de paiement
Le taux de chômage «étonnamment élevé» constitue l’un des principaux risques qui planent sur le marché immobilier montréalais, selon le président de la SCHL. En octobre, ce taux s’établissait à 10,5% dans l’île de Montréal et à 8,4% dans la région métropolitaine (incluant la banlieue), contre 7,0% en moyenne au Canada.
«Le facteur numéro un qui nous fait perdre de l’argent dans notre secteur de l’assurance prêt est le chômage, souligne Evan Siddall. Les gens gardent leur maison s’ils ont des emplois. C’est quand les gens perdent leur maison qu’on voit des pertes.»
Montréal affiche l’un des pires taux de prêts en souffrance de plus de 90 jours au pays, mentionne M. Siddall en entrevue. Il a été impossible d’obtenir le nombre exact d’arrérages pour la ville, mais le portrait provincial donne quand même une bonne idée de l’ampleur de la situation.
suite et source: http://affaires.lapresse.ca/economie/immobilier/201512/02/01-4926937-montreal-capitale-canadienne-de-linvestissement-etranger.php
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