Pénurie de médecins, certains sont découragés par les ordres
Laurent
3-04-2007 à 7:31
CITATION
Pénurie de médecins
Découragés
Éric Yvan Lemay
Le Journal de Montréal
03/04/2007 06h48
Découragé par la difficulté de pratiquer la médecine au Québec, un médecin algérien a accepté une offre d’un hôpital d’Ottawa qui lui ouvre tout grand ses portes. Une situation de plus en plus fréquente.
«Ils m’ont dit: On a besoin de vous. Jamais un hôpital du Québec ne m’a dit ça», raconte le Dr Nasreddine Haddoud à propos de l’offre faite par l’hôpital Montfort à Ottawa.
L’an dernier, l’Ontario a émis plus de 1 200 permis de pratique à des médecins provenant de l’extérieur du pays, contre une cinquantaine pour le Québec.
Arrivé au Québec en 2005, le spécialiste en maladies infectieuses a tenté en vain de trouver du travail. Pourtant, avec ses trente ans d’expérience, il s’attendait à pouvoir pratiquer rapidement. «On finit par croire qu’on n’est plus médecin», soupire-t-il.
La longueur des procédures au Québec l’a incité à regarder du côté de l’hôpital Montfort d’Ottawa, où on lui a promis du travail d’ici un an.
«Ici, ça m’aurait pris cinq ou six ans», dit-il.
De médecin à femme à la maison
Sa femme, Nadia Haïne, qui était médecin généraliste en Algérie, est maintenant femme à la maison. «Mon mari fait partie des spécialistes et se casse le nez, alors imaginez pour moi. Je préfère m’occuper de mes enfants», dit-elle.
La Dr Aleida Hera Jimenez reluque aussi un travail à l’extérieur du Québec, même si elle habite dans la région de Montréal depuis son arrivée dans la province, il y a dix ans. «Je prends des cours d’anglais à l’Université McGill», dit-elle.
«Ce n’est pas mon premier choix, mais si je veux travailler, je dois regarder ailleurs», dit celle qui a pratiqué à Cuba pendant neuf ans.
Une situation plutôt ironique quand on sait qu’une entreprise de Québec offre depuis quelques mois d’être opéré à Cuba…
L’aide sociale pour survivre
Sa compatriote, Dre Nuvia Gonzalez, doit compter sur l’aide sociale pour subvenir à ses besoins.
«Je suis en colère et déçue. Il y a des médecins épuisés au Québec et on n’accepte pas des médecins étrangers», dit Nuvia Gonzalez, qui a pratiqué la médecine de famille pendant huit ans à Cuba.
Pourtant, elle a passé avec succès les examens du Conseil médical du Canada, tout comme la Dre Jimenez. Or, pour pratiquer au Québec, le Collège des médecins exige qu’elle suive un programme de jumelage en résidence de deux ans.
«J’ai fait des demandes à 12 endroits et je n’ai pas eu de place», conclut-elle.
source : http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/04/20070403-064800.html
Aussi cet autre article : http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/04/20070403-053000.html
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