Bonjour!
J’écris rarement sur le forum mais je lis presque tous les messages ainsi que les réponses aux nombreuses demandes de renseignements. Et voilà qu’aujourd’hui, j’ai besoin de mettre par écrit ce que je resens. Pour situer, je suis infirmière et j’ai obtenu un contrat d’un an au Centre de Santé Mc Gill, à l’hôpital de enfants. Mon départ est prévu pour dans un mois (le 26 octobre) pour commencer à travailler le 5 novembre. Et plus cette date approche et plus je me pose des questions. Au moment de passer l’intervieuw pour obtenir une proposition de contrat de travail, j’étais sûre de mon choix et je le suis encore si pas plus aujourd’hui….. Je sais que cette opportunité est unique. Vous imaginez : découvrir ce pays que me fascine depuis des années et tout en faisant partie du monde du travail du Québec, en m’intégrant dans le quotidien…. Que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, c’est pour moi une expérience unique et tellement enrichissante!
Mais ça ma paraît si « bizarre » de me dire que je vais enfin « sauté le pas » et prendre seule cet avion pour Montréal. En fait, je crois que je me sens en décalage par rapport à mon entourage. Pour ma famille, c’est le train-train quotidien et moi, je change ce quotidien et rompt toutes ces habitudes dans lesquelles je me suis installée depuis des années.
Quand je fais du shopping avec mes soeurs, je n’achète plus rien qui ne rentrera pas dans la valise et ne me sera utile à Montréal. Je clôture mes paiements, renonce aux diverses assurances, signe mon « congé sans solde » à l’hôpital, vide mon vestiaire et j’ai bien du mal à quitter cette équipe avec laquelle je travaille depuis 8 ans. Mon nom ne sera pas dans « le chapeau » pour les cadeaux de Noël….
Il faut dire qu’ au début de cette aventure, je voulais tout garder ici en belgique : la possibilité de retrouver mon travail, le contrat de location de ma maison, ma petite voiture….. Bref, je partais, mais tout devait m’attendre sans bouger.
Et puis au fur à mesure, on réfléchit. Sous-louer ma maison, c’est pas une si bonne idée et payer un prêt pour une voiture avec laquelle on ne roulera pas, c’est impensable, non! Donc, j’ai renoncé à mon bail, recheté le prêt de ma voiture et je l’ai mise en vente…
A l’hôpital où je travaille, j’ai même menacé de rendre mon préavis si on ne me donnait pas ce foutu congé sans solde. Voilà, je fais table rase de pas mal de chose et je me dis qu’on verra quand je reviendrai. « Si je reviens! » Ca, ça m’énerve parce que je ne suis pas encore partie et déjà les gens m’imagine dans une cabane aux fonds des bois.
« Tu verras, tu ne reviendras pas ou alors pour remettre ton préavis et prendre toutes tes affaires ». » Ah, tu pars pour toujours? » « Il paraît que ceux qui vont au québec ne veulent plus revenir, ce sera peut-être ton cas…. »
Oui, peut-être, mais aujourd’hui, c’est clair pour moi : je pars travailler un an au Québec et puis on verra!!!!
Ce qui m’ a fait beaucoup réfléchir, ce sont les rencontres avec des futurs immigrants (Véronique, Didier, Joëlle, Martine……) et nos discussions. Sincèrement je me rend compte de ma chance : j’ai un travail quand j’arrive là-bas et un logement pour le premier mois. Je crois que je n’aurai pas su passer par les démarches pour obtenir le visa d’immigration et partir sans retour prévu. Enfin, j’en sais rien car cette opportunité de travailler un an et plus si je le désire est peut-être l’occassion de tester mes capacités de « future immigrante ». J’avoue, j’y ai pensé mais juste pensé sans plus…… On verra!
Voilà, je me sens mieux et je crois que je vais envoyer ce message à ma famille, mes collègues de travail et mes amis. Merci
Brigitte
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