Sherby by night
par Ohana le 1/12
Sherby by night
Salut la gang,
L’hiver s’en vient, ostie …. Ça veut dire que le temps de la petite bière prise confortablement assis à une terrasse d’un bar et celui des BBQ est révolu pour cette année. On remise tout cela pour les six prochains mois. Et on croise les doigts en espérant avoir emmagasiné assez de soleil et de chaleur cette année pour tenir jusqu’au printemps. Ben oui, vous l’aurez compris : je n’aime pas nécessairement l’hiver. Mais seulement parce qu’il est TROP LONG. Est-ce un signe d’intégration lorsque décembre arrive et qu’on se surprend à penser, comme beaucoup de québécois, que l’hiver c’est ben le fun pour les fêtes mais ça serait encore plusssss le fun si toute cette neige blanche (pour rester poli) s’en allait en février ? ? Yes, vive le réchauffement climatique (c’t’une joke).
N’étant pas un fan invétéré des sports d’hiver (quoique c’est tout un sport que d’éviter les boules de neige que vous envoient les chums lorsque vous avez le dos tourné), faut s’occuper durant cette saison. Et n’ayant pas encore de petits-enfants à qui raconter mes histoires épiques près d’une cheminée (que je n’ai pas encore non plus) durant les looongues soirées hivernales, faut trouver autre chose. Alors, une de mes activités préférées durant l’hiver est d’aller souper avec des amis ou d’aller prendre un verre dans un des cafés de la ville.
Il y a deux choses qu’il est intéressant de savoir lorsque des amis vous invitent à souper chez eux ou pour un party. Premièrement, si vous arrivez avec de la bière, vous pouvez la laisser sur la galerie : avec le froid qu’il fait à l’extérieur, c’est encore plus pratique que de la mettre dans le réfrigérateur. Et il y a toujours un bon samaritain qui se porte volontaire pour rester assis près du patio et ainsi assurer le rôle de barman durant la soirée ! Mais cette idée a sa petite limite : s’il fait trop froid, ne laissez surtout pas votre bière sur la galerie. À moins que vous soyez intéressés à tenter de boire de la bière congelée ou à éclabousser tout le monde en ouvrant une bouteille ! De mes petites observations personnelles à teneur hautement non scientifique, à – 12°C et en-dessous, ça devient audacieux de laisser sa bière sur la galerie toute une soirée. Deuxièmement, vu que c’est l’hiver, les charrues (camions municipaux de déneigement) passent le soir pour déneiger rues et trottoirs. Il y a donc des règlements municipaux qui interdisent le stationnement dans les rues durant la nuit pour ne pas gêner les activités de déneigement (de mémoire, je crois que c’est du 15 novembre au 15 avril de minuit à sept heures du matin). Ainsi, si votre soirée se finit tard, veillez bien à tenir compte de cette interdiction si vous êtes garés dans la rue. Avec un peu de chance, il y aura suffisamment de places dans la cour (si vos amis habitent une maison) ou de stationnements pour les visiteurs (s’ils habitent dans un bloc d’appartements). Sinon, il y a la solution du co-voiturage ou celle de dormir chez vos amis (solutions très intelligentes quand on a levé un peu trop le coude durant la soirée : je rappelle que l’Opération Nez Rouge débute le 02 décembre prochain jusqu’au 31 décembre). Dernière chose et je m’adresse ici aux immigrants tout récemment arrivés au Québec : n’oubliez pas d’enlever vos chaussures avant de vous diriger vers la pièce où se trouvent tous les invités ! J’ai en effet remarqué que les personnes non habituées à la neige oublient d’enlever leurs chaussures et laissent de belles flaques d’eau boueuses sur le plancher de bois franc tout juste lavé (avouez que ça part mal une soirée hein). Autrement dit, veillez à avoir des bas (chaussettes) non trouées et bien entendu propres car ça se remarquera très rapidement ….
Si l’idée vous tente, vous pouvez continuer la soirée dans un bar pour aller danser entre amis. Alors, je vous emmène faire un petit tour pour connaître un peu le « night life » sherbrookois. C’est qu’avec deux universités et trois cégeps, la vie nocturne de la ville est essentiellement orientée vers la clientèle étudiante. Commençons la tournée des Grands Ducs :
Le Maysen Pub : ce bar s’adresse essentiellement aux amateurs de dance techno et de rap. Lorsqu’on a entre 16 et 22 ans, et selon ses goûts musicaux, c’est LA place de Sherbrooke où il faut aller en fin de semaine pour s’amuser. Alors les amateurs de jean’s taille basse ou de jean’s style rappeur qui-descendent-jusqu’aux-genoux-avec-les-boxers-artistiquement-mis-en-évidence, vous savez où aller. Vous m’excuserez de ne pas développer davantage sur ce bar mais je n’y suis qu’allé qu’une seule fois.
Le Café du Palais : ou que tout le monde appelle communément « les marches » (probablement parce qu’il faut descendre quelques marches pour arriver à l’entrée). Majoritairement une clientèle étudiante aussi avec une musique davantage New Wave des années 80 (Depeche Mode), ska et punk (Madness, The Clash et même du Sex Pistols parfois !) avec du rock québécois ou français (Noir Silence, Les Cowboys Fringants). J’aime beaucoup cet endroit et il est souvent en tête de ma liste quand j’ai le goût de sortir pour m’amuser. Les Marches occupent tout le sous-sol d’un bâtiment : on a donc l’impression de se retrouver dans une immense cave avec plein de coins sombres, ce qui participe à l’effet « underground » de l’endroit. Pour celles et ceux qui considèrent que le décor compte autant que l’ambiance et la musique quand ils sortent, ce n’est donc pas nécessairement le meilleur endroit que je suggérerai.
Le Living Room. Les jeudis et vendredis, à partir de 17 :00, vient se retrouver ici une bonne partie de la communauté d’affaires sherbrookoise (gens d’affaires, professionnels de différents milieux, cadres) venant se détendre autour d’une bière et de quelques ailes de poulet. L’ambiance est cependant bien meilleure durant l’été car il y a souvent un groupe qui vient jouer, des tentes sont installées sur toute la terrasse avec de grandes ouvertures pour profiter de la douceur de la température. Toutefois, autour de 22 :00, on a alors l’impression que ce sont les enfants de ces mêmes cadres et professionnels qui envahissent les lieux pour prendre le relais : la soirée se poursuit alors à l’intérieur du Living Room avec une clientèle très semblable à celle du Maysen Pub avec musique techno à fond jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Café du Palais, Maysen Pub et Living Room se retrouvent tous sur la rue Wellington qui est l’artère principale du centre-ville de Sherbrooke. Ces trois établissements contribuent grandement durant toute l’année à la dynamisation nocturne de l’endroit qui en d’ailleurs bien besoin. À ces endroits se rajoutent une série de petits cafés et restaurants très agréables dans le coin : mes préférés sont le Café Bla Bla (vaste choix de bières locales et importées), l’Antiquarius (juste à côté du Café du Palais avec une décoration faite de vieux meubles en bois, j’adore) ou encore la Brûlerie spécialisée dans le café. Ces cafés, par leur décor et leur menu, viennent agréablement déranger en nous proposant autre chose que les Tim Horton’s et Dunkin Donuts.
Sur la rue King Ouest, pas loin du boulevard Jacques Cartier Nord, vous tomberez sur le Boston Bar (prononcez à la québécoise : « Boston » et non « Bostonne »). Ce bar a une solide réputation de lieu de cruisage (vous êtes prévenu) : attendez-vous donc à vous faire étudier de la tête aux pieds en entrant ou en vous promenant à l’intérieur. Il y en a qui aime et il y en a qui n’aiment pas, ce qui est mon cas. La clientèle va plutôt de 25 à 45 ans avec un décor style salle de billard : boiseries, moquette partout, lumières feutrées, immense bar en bois. Quant à la musique, le registre est surtout dans le commercial, bon public dans le style de musique qui passe sur Radio Rock Détente pour ceux qui connaissent.
Un peu plus d’exotisme ? Dans ce cas, poursuivez sur la King Ouest jusqu’au cinéma Galaxy et vous ne serez pas loin du Restaurant La Seigneurie : son sous-sol a été aménagé et accueille depuis quelques années un bar spécialisé en musique latine (salsa, merengue, etc). L’endroit est assez petit mais bien aménagé avec ses habitués, c’est-à-dire des couples, de tous niveaux, qui viennent s’admirer excusez-moi, danser devant les immenses miroirs qui entourent la piste de danse. Quand on n’a pas un bon niveau, c’est assez intimidant d’entrer sur la piste de danse lorsqu’on regarde ces couples d’habitués se déhancher magnifiquement à côté de soi. Et ces derniers vous font sentir que vous envahissez leur espace vital de danse si vous n’êtes pas à la hauteur. Mais bon, c’est pas grave : ça fait changement et c’est sûr qu’on y retrouve beaucoup d’immigrants hispanophones bien entendu.
Un endroit où j’aime aller mais uniquement durant l’été, c’est le bar de l’Université de Sherbrooke, le Kudsak. Installé sur le campus et entouré de plusieurs arbres matures, c’est un réel plaisir que de s’asseoir sur la terrasse avec des amis autour d’une bière. Il y a souvent des activités très intéressantes (par exemple, l’été dernier, un groupe d’étudiants percussionnistes sénégalais avait donné un show écoeurant). Moi qui ai de la difficulté à faire le deuil de ma vie d’étudiant, le Kudsak me permets de faire une transition en douceur ! Le reste de l’année, le Kudsak est comme tout bar universitaire : de grosses fêtes arrosées de bières qui, selon le cas, peuvent être vraiment extraordinaires comme dégénérer lamentablement. Mais si vous avez l’occasion d’y aller, je vous le conseille (en espérant que ça sera une fête version extraordinaire !).
Petit détail pratique : quand vous sortez dans un bar où on y danse, habillez-vous légèrement sous votre manteau, car il fait terriblement chaud à l’intérieur. Donc, bannissez pull-overs et autre vêtement du même type. Prenez un bon manteau bien doublé et il y a un vestiaire à l’entrée pour l’y laisser. Avec la petite technique bien efficace : les mitaines dans une des poches et roulez foulard et tuque en boule que vous enfoncez dans une des manches du manteau pour être bien sûr qu’ils ne glisseront pas. Le seul inconvénient, c’est que cela crée un petit bouchon au vestiaire quand tout le monde s’en va entre ceux qui attendent pour récupérer leurs manteaux et ceux qui l’ont déjà récupéré mais qui restent dans le passage, le temps de l’enfiler avant d’affronter le froid à l’extérieur (et n’oubliez pas le petit pourboire aux préposés).
Sherbrooke n’est pas nécessairement un haut lieu de rendez-vous nocturnes. Cependant, est-ce une période de ma vie ou tout simplement l’âge, mais cela me convient personnellement. Depuis quelques années, je suis davantage porté sur les soupers entre amis ou à refaire le monde le temps d’une soirée dans un café. D’ailleurs, peut-être aurais-je même le plaisir de vous croiser dans « mon quartier général », c’est-à-dire le Cartier. Vous verrez, pas très difficile à le trouver : le Cartier se trouve sur le boulevard Jacques Cartier Sud, en face du Parc Jacques Cartier et avant le pont ….. Jacques Cartier ! Rénové à l’ancienne il y a quelques années (un peu dans le genre des bâtiments dans le Vieux-Québec), je le trouve agréable autant l’hiver que l’été avec une bonne sélection de bières et un menu intéressant. Et, chose importante à mes yeux, le propriétaire, originaire de la région, a beaucoup investi de sa poche pour la rénovation afin de proposer un lieu supplémentaire de détente pour les sherbrookois. Ça, c’est le type d’argument qui me donne envie d’y aller. À l’instar de la Maison du Cinéma sur la rue King Ouest au centre-ville. Là encore, le propriétaire est originaire du coin et il a investit près de deux millions de dollars pour rénover son cinéma afin de proposer une alternative cinématographique intéressante (traduction : il ne propose pas que des productions hollywoodiennes) pour les sherbrookois à la place de l’énorme Cinéma Galaxy américanisé.
Voilà, j’espère que cette petite promenade vous a plu ! De mon côté, je me prépare tranquillement aux fêtes de fin d’année avec tous les party de noël de bureau qui se profile à l’horizon. D’ailleurs, il y en a un de prévu au Cartier, coool !
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