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« Le système canadien encourage l’autonomie » Le Monde.fr | 05.02.2015 à 18h34 • Mis à jour le 05.02.2015 à 18h34
Pierre-Louis Patoine est coordinateur pédagogique des échanges avec le Canada pour l’université Sorbonne-Nouvelle-Paris-III. Canadien, enseignant en France, maître de conférences en littérature, il connaît les particularités de l’enseignement supérieur au Canada et au Québec.
Qu’est ce qui étonne les étudiants français dans le système universitaire canadien ?
Ce qui les surprend le plus, c’est la découverte d’une approche pédagogique plus participative, plus ouverte, avec des échanges plus nombreux. Cela ne passe pas nécessairement par des effectifs réduits, c’est davantage un état d’esprit qui change l’ambiance d’apprentissage et les relations entre étudiants et professeurs, beaucoup moins distantes qu’en France. C’est ce que me disent les étudiants français à leur retour.
Qu’en est-il en termes d’organisation des cours et des matières enseignées ?
Il y a beaucoup moins de cours dans le système canadien. Un semestre représente environ cinq cours, contre une dizaine en France, mais le nombre d’heures pour chacun d’eux est plus élevé, ce qui permet de davantage approfondir la réflexion sur un sujet. Les étudiants ont en moyenne 15 heures de cours par semaine au niveau licence. Mais ce qui est vraiment différent, c’est l’évaluation par des essaysou des research papers, c’est-à-dire des articles d’une dizaine de pages en général. Je pense que le système canadien encourage davantage l’étudiant à faire un vrai travail de recherche, à être plus autonome.
Nos étudiants découvrent aussi des disciplines qui ne sont pas étudiées en France. Comme les gender studies (« études de genre ») mais aussi les études postcoloniales, qui sont enseignées de manière marginale en France, alors qu’elles sont très présentes dans l’enseignement supérieur nord-américain. Plus étonnant, les étudiants y découvrent parfois l’héritage français des années 1960, la French Theory, avec les travaux de Michel Foucault, Jacques Derrida, Gilles Deleuze, qui restent bizarrement peu enseignés en France, surtout au niveau licence. Cela encourage les étudiants à connaître d’autres approches et à porter un autre regard sur nos enseignements lorsqu’ils rentrent.
suite et source : http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/05/le-systeme-canadien-encourage-l-autonomie_4571070_4401467.html
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