Cette question semble toujours faire grand débat. Je l’écris de suite, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. Décider d’immigrer, puis choisir sa destination en tant nouvel arrivant est très personnel.
Ayant fait le grand saut à Vancouver en 2006, je reçois des messages de gens me demandant des infos et des conseils pour venir ici. Au fil des ans, j’ai été contactée par des personnes ayant des profils et des parcours très variés : célibataires, couples, familles, entrepreneurs, dans la cinquantaine etc…etc. Leur seul point commun était d’avoir une bonne situation dans leur pays d’origine : emploi stable et bien payé, plein d’avantages sociaux, propriétaires…etc…
J’admets qu’au départ j’ai été un peu surprise de voir que ces personnes voulaient quitter tout cela pour venir au Canada, et plus précisément en Colombie-Britannique. Ma perception était largement basée sur mon propre profil de l’époque : célibataire, dans la vingtaine, habitant toujours chez Papa-Maman, alternant CDD et périodes de chômage, ces dernières devenant de plus en plus longues. Pour moi, en venant au Canada, je me disais que ma situation ne pouvait pas être pire, parce qu’en France, je n’avais « presque rien ».
J’ai donc décidé de creuser un peu la question, parce que justement on entend souvent que si l’on a une bonne situation, des enfants, que l'on est propriétaire, que l’on a passé un certain âge, que l’on n’aime pas le froid, il vaut mieux ne pas tenter l’aventure.
Toutes ces raisons sont avant tout des circonstances. La bonne situation peut se perdre, inévitablement, les enfants grandissent et nous franchirons tous le cap de la quarantaine et de la cinquantaine à un moment donné. Certes, il ne faut pas négliger tous ces aspects, mais il y en a d’autres, peut-être plus importants, à prendre aussi en compte.
Si vous êtes dans l’un des cas ci-dessous, il vaudrait peut-être mieux réfléchir un peu plus à votre projet, que vous vouliez aller à Vancouver ou ailleurs :
– Vous n’envisagez pas d’être confronté aux difficultés communes à tout nouvel arrivant : quasi non-reconnaissance de l’expérience professionnelle et des diplômes étrangers ; un certain conservatisme des employeurs locaux ; éloignement familial ; ajustement culturel. Non, cela ne s’applique pas qu’aux autres !
– Vous n’êtes pas prêt à faire preuve de flexibilité et de patience et à faire certains compromis, voire même des changements majeurs. Certaines choses prendront plus de temps et ne se passeront pas toujours comme on le souhaiterait non plus.
– Vous n’imaginez pas faire autre chose que ce que vous faisiez dans votre pays d’origine : c’est un peu la somme des deux points précédents. Faire autre chose n’est pas forcément mauvais et ne signifie pas occuper un sous-emploi jusqu'à la fin de ses jours.
– Vous voulez vivre exactement de la même manière que dans votre pays d’origine.
– Vous ne pensez pas que le Canada pourrait ne pas vous plaire, et que votre projet pourrait ne pas marcher. Ce n’est pas faire preuve d’un état d’esprit « perdant » ou négatif de penser cela. C’est plutôt faire preuve de maturité.
Et si vous voulez venir à Vancouver, j’ajouterai les deux points suivants :
– Vous ne parlez pas Anglais et pensez devenir parfaitement bilingue en quelques semaines sur place. Le bilinguisme au vrai sens du terme prend des années. Au travail, il faut vous y mettre avant d’arriver ! Sinon, vous êtes condamnés aux jobines perpétuelles.
– Les économies dont vous disposez ne vous permettront pas de vivre pendant 6 mois sans travailler. Vancouver est l’une des villes les plus chères du pays. Tout est coûteux, surtout sans rentrée d’argent. Pour ce qui est de l’emploi, si vous prenez le premier boulot qui se présente, cela ne prendra pas trop de temps. Mais si vous voulez quelque chose de plus intéressant, il est plus prudent de viser 6 mois. La Colombie-Britannique n’est pas le nouvel Eldorado et les employeurs ne sont pas toujours pressés lorsqu’ils recrutent.
Bonne réflexion !
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