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mercredi , 30 octobre 2024
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Fin de semaine dans les Laurentides

Comme les parisiens qui vont se « ressourcer en province » en fin de semaine, le montréalais que je suis est allé se ressourcer « dans le Nord » avec sa blonde et une gang d’amis ! Eh oui, même si Montréal est moins stressante que Paris, il n’en reste pas moins que c’est une ville nord-américaine éloignée des vastes étendues blanches qui font tant plaisir à voir l’hiver. Et cet hiver justement… on se demande quand il va finir tant il a été décevant. Radio et télévision nous parlent déjà du printemps qui s’en vient, alors que nous ne sommes qu’au début du mois de Mars… y’a comme un problème ! Donc, si on voulait voir de la neige et profiter pleinement des activités hivernales, il fallait absolument faire quelques centaines de kilomètres vers le Nord. Au programme : motoneige le samedi, chiens de traîneaux le dimanche, et un grand bol d’air frais qui revigore et nettoie les bronches au moment ou nous arrêtons de fumer. On inspire un bon coup… et on se lance.

Samedi. Départ vers 10h30 pour deux heures de sensations fortes en motoneige dans la forêt non loin de Saint-Hippolyte. Nous arrivons. Juste le temps de manger rapidement avant d’enfiler nos combinaisons coupe froid et notre casque. Inspection des motoneiges, exactement ce qui se passe juste avant de partir avec une auto en location. Rien à signaler à part la direction de notre motoneige un peu faussée mais rien de grave. Bon me voilà prévenu ! Bien sûr, nous avons du bloquer une somme assez coquette sur nos cartes de crédit au cas où nous aurions un accident qui aurait causé des dégâts sur les monstres d’acier. Impossible de conduire ses engins sans être titulaire d’un permis de conduire. Pour info, le permis B, permis de conduire français, a suffit à mon ami français de passage chez nous; bon à savoir pour les touristes. Notre guide – ah bah oui nous n’allions pas partir sans guide – nous explique un peu le trajet et le code de la route qui se pratique en motoneige. Par exemple, le dernier de la file doit indiquer aux autres motoneigistes (??) qu’il est justement le dernier de la file, autrement dit « c’est bon y’a plus personne derrière vous pouvez foncer ! » Le premier doit indiquer d’un signe de la main combien de motoneiges il leur reste à croiser – et à éviter autant que possible.

Tout est prêt, on y va ! Je me laisse conduire à l’aller, je conduirai au retour. Première impression : celle d’être dans un véhicule motorisé d’une puissance absolument incroyable ! Il faut dire qu’on roule dans de la neige… mais ça n’empêche pas l’engin de démarrer sur les chapeaux de roues ou devrais-je dire, de chenilles. Autant d’adhérence sur un sol enneigé et parfois glacé, ça prend une bonne chenille qui s’accroche au sol. Quand mon conducteur s’est habitué à la conduite d’une motoneige, j’ai pu enfin apprécier l’expérience que j’étais en train de vivre, les paysages que j’avais sous les yeux, et… l’odeur d’essence qui me montait à la tête ! Non honnêtement, j’avoue ne pas avoir été énormément gêné par cette odeur d’essence, mais certaines personnes y sont très sensibles ou ont tout simplement horreur de ça. Je ne me suis rendu compte de cette odeur désagréable que le lendemain, en son absence. Après une série de chemins escarpés, nous arrivons sur un immense lac gelé, recouvert d’une épaisse couche de neige. La vue est surprenante, grandiose. Le ciel bleu et le soleil éblouissant de cette fin de semaine ne gâchent pas le spectacle. Nous traversons alors le lac à pleine vitesse, dans le vacarme assourdissant des moteurs à plein régime, mais la sensation est fantastique !

Au bout d’une heure, je prends la place du conducteur pour constater à l’aide du pouce de la main droite jusqu’à quel point une simple pression d’un demi centimètre sur le petit levier qui sert d’accélérateur peut engendrer une énorme libération d’énergie. Je mets quelques minutes moi aussi pour maîtriser la bête. Puis je me sens tellement à l’aise que je talonne notre guide, pendant que ma blonde et le fils d’une amie nous suivent derrière. Fantastique, trop facile… jusqu’à un virage un peu serré que je pensais pas si serré justement ! Ce fut la notre première frayeur sur un total de deux. Ma motoneige déviait un peu trop dans les énormes butes de neige sur les côtés, et impossible de rattraper le tir. Nous nous sommes finalement retrouvés à moins d’un mètre d’un arbre, à cheval sur une bute de neige sur le côté du chemin. La motoneige s’est penchée dangereusement d’un côté, puis de l’autre pendant que je tournais le guidon le plus possible sur la gauche. Au lieu de nous retourner complètement, nous avons alors glissé lentement vers la route… je n’ai toujours pas compris comment notre motoneige ne s’était pas complètement retournée. Si ce n’est pas par l’opération du Saint Esprit, alors certaines lois de la physique me dépassent !

Au bout d’un moment, nous avons retrouvé cette immense étendue gelée que nous avions traversé à l’aller. Et hop, plein gaz pendant une bonne minute, le temps qu’il nous fallait pour traverser tout ça. Quelle sensation ! Nous devons filer à une vitesse avoisinant les 60, voire 70 km/h. Le moindre coup de guidon un peu trop brusque entraînerait une scène que je ne préfère pas décrire… mais c’est grisant. Puis, retour aux chemins escarpés, et à notre point de départ. Ces deux heures sont passées bien trop vite. Heureusement, le lendemain allait être lui aussi chargé de sensations fortes !

Dimanche. Direction Wentworth-Nord pour notre escapade en chiens de traîneaux. On commence par se changer et mettre des vêtements plus chauds, puis vient une première partie théorique avec nos guides qui nous apprennent les rudiments de la « conduite » en chiens de traîneaux. Ils insistent sur le frein, une plaque sur laquelle on peut poser un pied ou les deux, qui frotte sur la neige et fait freiner le traîneau. Il faut que la corde entre les chiens et le traîneau soit toujours tendue, il faut donc freiner dans les descentes pour éviter que le traîneau glisse plus vite que les chiens et les heurte. Nous passons à la pratique, sur une petite descente pour nous entraîner. Rien de bien sorcier… on verra comment ça se passe sur le terrain. Arrive enfin l’attribution des chiens à chaque personne, en fonction de son poids mais aussi de sa personnalité. Pendant la préparation des attelages, chacun doit donc faire connaissance avec ses chiens. Une idée reçue autour de cette activité est alors bien forcée de s’écrouler : non, les chiens ne sont pas des loups agressifs et menaçants. Certains sont certes un peu excités, mais ils ne sont pas dangereux pour autant. D’autres sont même carrément timides et baissent la tête quand on s’approche pour les caresser. En ce qui me concerne, j’ai eu trois chiens: Kimo, Koué et Tilleul. Kimo s’est avéré être un fou furieux toujours prêt à bondir dès qu’il sent que la pression de la corde se relâche d’un iota. Les explications de mon guide étaient donc bien vraies : ce chien à lui tout seul valait pour deux ! Tous les autres avaient 4 chiens dans leur attelage, j’étais le seul à en avoir trois.
Une dizaine de minutes avant le départ, tous les chiens se sont mis à hurler d’impatience… c’était un moment assez désagréable d’ailleurs. Impossible de faire taire ses chiens et encore moins d’essayer de caresser Kimo pour le calmer. Puis vient enfin le moment du départ. On pose ses pieds sur les skis, les chiens sentent qu’il n’y a plus de résistance et foncent vers l’entrée du sentier, le long des chemins enneigés en pleine nature. La même période d’adaptation est nécessaire pour maîtriser les mouvements du traîneau et des chiens. Mais ensuite, on peut commencer à admirer les paysages qui défilent. Nous traversons alors une grande étendue de neige, sans aucun doute un petit lac gelé là encore. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est toujours ce qui m’émerveille le plus, cette neige d’une clarté de nacre à perte de vue… c’est magnifique. Et puis là, on a vraiment la sensation de prendre un grand bol d’air frais et pur, loin des vapeurs des grosses cylindrées montréalaises et des restes de neige souillés par la pollution urbaine. On respire. Rien à voir avec l’odeur d’essence du samedi à bord de notre motoneige. On ne pense pas le moins du monde au 28 courriels du dossier « To do – ASAP » de notre ordinateur au travail. On pense juste qu’on est bien là où on est présentement. Le temps passe alors trop vite, avec des démarrages ratés quand les chiens partent sans vous et que votre traîneau est sur le côté, des petites pauses de 5 minutes pour se reposer et faire souffler les chiens, un petit thé chaud avec les guides… et c’est déjà le temps de repartir. Petit pincement au cœur à l’idée que je n’ai même pas eu le temps de dire au revoir à mes trois chiens. Puis on pense au sort de ces chiens condamnés à tirer des touristes à longueur d’année… pour se dire que finalement, ils ne sont pas si malheureux que ça puisqu’ils vivent en meute, qu’ils peuvent se dépenser à loisir à longueur d’année, et que leurs guides leur apportent énormément d’affection. Allez.

Une fin de semaine sportive donc ! J’ai encore un peu mal partout à l’heure où j’écris ces lignes. Il ne faut pas croire qu’en motoneige ou en chiens de traîneaux, on se laisse glisser… au contraire, cela demande un certain effort physique qui passe inaperçu sur le moment mais qui se ressent dès le lendemain au réveil pour le non sportif que je suis. Un peu comme le portefeuille qui souffre pas mal lui aussi : tout ceci est assez cher finalement, mais ces activités sont quand même incontournables pour qui vit au Québec… alors ça vaut le coup de le faire au moins une fois dans sa vie, vous ne le regretterez pas !

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Écrit par
Tof

Qui suis-je? Moi c’est Christophe, je suis originaire du Nord de la France où j’ai passé mes 24 premières années avant de poser mes valises à Montréal le 16 Mai 2004. J’ai travaillé en tant qu’informaticien et webmaster pour plusieurs entreprises de Montréal. Pourquoi avoir choisi d’immigrer? Parce que. Besoin de changer d’air, d’ouvrir mes horizons, de voir comment ça se passe ailleurs dans le monde et ce que ça peut m’apporter personnellement. Pourquoi le Québec ? Parce que parce que c’est l’Amérique en français (et non l’Amérique à la Française), parce que c’est vrai que c’est plus « facile » entre guillemets, parce que je voulais savoir ce que ça faisait -30 degrés sous zéro, parce que je pensais que tout le monde parlait français et quelques-uns anglais, parce que (à suivre – liste non-exhaustive)

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