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Fin des exceptions avec le traitement simplifié de certains travailleurs étrangers temporaires

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Le gouvernement du Canada fait face à un changement majeur en matière de gestion des travailleurs étrangers temporaires à bas salaire, notamment pour les professions en pénurie. À compter de ce mercredi, les récents resserrements fédéraux concernant ces travailleurs seront également appliqués à la procédure de « traitement simplifié » — une liste de métiers désignés par le gouvernement québécois comme étant en forte demande.

Une nouvelle réglementation qui touche le secteur de la restauration

Parmi les métiers concernés par cette réforme, celui de cuisinier pourrait être durement impacté. En effet, les emplois affichés à moins de 27,47 $ de l’heure, soit en dessous du salaire médian au Québec, seront soumis à des restrictions supplémentaires. Ce seuil, en hausse par rapport à la rémunération habituelle dans le secteur de la restauration, pourrait limiter l’embauche de travailleurs étrangers temporaires pour ces postes. D’autres métiers comme réceptionniste, adjoint administratif, ouvrier forestier et opérateur de machine textile sont également visés par ces nouvelles règles.

Limitation à 10 % des effectifs étrangers à bas salaire

Le cœur des nouvelles mesures impose désormais un plafond de 10 % pour les travailleurs étrangers à bas salaire dans une même entreprise. En outre, les contrats d’embauche seront plus courts, limités à une durée d’un an, au lieu de deux ans. Certaines régions du Québec, où le taux de chômage dépasse 6 %, subiront un gel complet des embauches pour les postes à bas salaire. Ce moratoire concernera notamment Montréal, Laval et Hull, à l’exception de certains secteurs tels que la construction, la santé, et la transformation des aliments et du poisson.

Les conjoints des travailleurs temporaires n’auront de plus pas tous accès à un permis de travail. Seuls ceux dont le conjoint occupe un poste professionnel ou de gestion ou œuvre dans un secteur faisant face à une pénurie de main-d’œuvre pourront prétendre à un tel permis.

Retour aux règles prépandémiques

Les nouvelles mesures représentent un retour aux conditions prépandémiques, où les employeurs devaient justifier qu’ils avaient d’abord tenté de recruter des travailleurs localement et de passer par une EIMT avant de se tourner vers l’étranger. Depuis le début de 2022, ces règles avaient été assouplies à la demande du gouvernement Legault pour combler des pénuries de main-d’œuvre chroniques dans certaines professions.

Ce traitement de faveur accordé aux employeurs québécois, leur permettant de recruter sans limite des travailleurs étrangers temporaires pour certains postes en pénurie, a toutefois pris fin. Désormais, même les entreprises qui recrutent via la procédure de « traitement simplifié » devront se plier aux nouvelles restrictions.

Une réforme controversée

Ces changements font suite à des critiques émanant notamment des syndicats, qui estiment que le traitement simplifié dénature le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Pour eux, il encourage les employeurs à privilégier la main-d’œuvre étrangère à bas coût plutôt que de recruter des travailleurs locaux. Cependant, du côté des entreprises, la défense est claire : selon elles, la liste des métiers en pénurie est fondée sur un véritable déficit de main-d’œuvre, ce qui justifie leur recours à des travailleurs étrangers.

Un impact sur plusieurs secteurs de l’économie

Avec plus de 250 professions sur la liste du traitement simplifié, ces changements auront un impact significatif sur l’économie québécoise. En 2023, 63 % des demandes de travailleurs temporaires sont passées par ce processus, illustrant son importance croissante. Les secteurs concernés s’attendent à des difficultés accrues pour combler leurs besoins en main-d’œuvre, particulièrement dans les zones urbaines où le marché du travail est déjà tendu.

Mise à jour 19 septembre 2024

Source : Le Devoir

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Écrit par
Laurence Nadeau

Originaire de Montréal, Laurence Nadeau, cofondatrice d'immigrer.com, conférencière et aussi auteure de plus d'une dizaine de guides publiés (et mises à jour) en France sur l'installation, le travail et l'immigration au Québec et au Canada aux Éditions L'Express (et L'Étudiant). Auteure de "S'installer et travailler au Québec" aux éditions L'Express.

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